jeudi 7 avril 2022

Présidentielle 2022. Propos de campagne de Macron du 7 avril – Macronisme, regroupement de la social-démocratie à la droite libérale en passant par le Centre / Extrême-droite et extrême-gauche, même combat contre les valeurs de la république / Proportionnelle / Référendum / Nouvelle méthode de réformes…

Retrouvez ici les derniers propos tenus pas le candidat représentant le Centre et l’axe central, Emmanuel Macron, lors de la campagne présidentielle.

> Durant ces cinq dernières années, nous avons réussi à nous attaquer à quelques causes - le chômage, le travail, la désindustrialisation - sur lesquelles j’avais reçu un mandat clair des Français. Mais, quand on dirige, qu’on gouverne ou qu’on préside, on a toujours une part de responsabilité. Dans le domaine de l’immigration, les résultats sont insuffisants mais nous avons renforcé la protection des frontières et durci fortement les conditions d’entrée sur notre territoire dans un contexte où les flux ont considérablement augmenté suite à la dégradation du contexte international.
Les flux et la pression entre 2017 et 2019 ont ainsi été plus forts qu’entre 2015 et 2017. Une inquiétude est née là-dessus: je n’ai pas réussi à la calmer, et elle a beaucoup nourri les extrêmes. Mais notre pays n’est pas submergé, comme certains le prétendent, et le «zéro immigration» n’est ni réaliste ni souhaitable. Et le projet que je porte permet de renforcer la lutte contre l’immigration clandestine et de faciliter le retour vers leur pays d’origine des étrangers sans titre.

> [Extrême droite et extrême gauche] Je fais un distinguo profond, parce qu’ils procèdent de mouvements très différents. Mais, par rapport au champ républicain, ils apportent des réponses simplistes et des contre-vérités qui cultivent les peurs. Leur rapport à notre République et à ses valeurs est un rapport aux marges.

> [Définition de l’extrême-droite] Il existe sur ce sujet une historiographie constante et les fondamentaux actuels de l’extrême droite sont toujours les mêmes: les attaques et le rejet de la République, une base d’antisémitisme – sinon revendiquée au moins cultivée –, une xénophobie très claire et une volonté d’ultraconservatisme.

> [Droite et la Gauche] Comme j’en avais fait le constat en 2017, cette opposition ne correspond plus à la réalité des clivages et chaque élection à caractère national l’a démontré. Cela ne correspond plus aux attentes des Français, qui veulent moins de faux clivages et plus de réponses concrètes. C’est pourquoi je crois profondément au dépassement des clivages et au rassemblement.
Les deux anciens grands partis républicains sont devenus des partis d’élus locaux. Si je devais donner une forme de matrice ou de translation de ce que nous faisons depuis 2017, c’est le regroupement de la social-démocratie, de l’écologie de progrès qui refuse la décroissance, du centre politique, des radicaux, de la droite orléaniste et d’une partie de la droite libérale et bonapartiste.

> Au-delà du caractère personnel de l’élection présidentielle, il y a une notion de mandat qui est essentielle. Je suis donc prêt à travailler avec tous ceux qui croient en mon projet et veulent m’aider à le mettre en œuvre. Sur l’immigration, par exemple, je veux défendre l’asile constitutionnel, mais je veux aussi mieux protéger nos frontières, réformer Schengen, et casser les filières clandestines. Sur la question du travail et du mérite, pour ne prendre qu’un exemple, je me retrouve dans ce qu’a défendu le président Sarkozy.

> Je crois profondément que l’on répond aux angoisses par des mesures concrètes et de l’efficacité. Si l’on veut faire cela de manière claire, il ne faut pas recréer la IVe République dans la Ve République. Je suis donc favorable à l’unité, au rassemblement et à la clarté.

> En 2017, j’ai fait le choix inédit de nommer un premier ministre [Edouard Philippe] qui n’était pas à mes côtés durant la campagne, et qui n’était pas de ma famille politique. J’ai ensuite refait la même chose avec Jean Castex. Je suis très heureux, à titre politique, de ces années de travail commun. Ils ont tous les deux intégré cette famille.

> [Prochain premier ministre] Il faut toujours choisir celui ou celle qui apparaît comme le plus compatible avec ce que l’on souhaite porter à une période donnée. Cela supposera en tout cas de continuer à avancer dans le dépassement. Viendra ensuite la question du gouvernement, où seront présentes des figures qui permettent de continuer à donner une dynamique et où je veux aussi continuer de faire émerger une nouvelle génération. Il faudra un sursaut au lendemain de la présidentielle pour donner un nouvel élan.

> La guerre en Ukraine et la situation internationale ont des conséquences sur la vie de nos compatriotes et sur celle de nos entreprises. Dans ce contexte, pouvoir réunir le Parlement en cas d’urgence me paraît important, ce qui ne serait pas possible en cas de dissolution. Par ailleurs, il ne faut pas donner à nos compatriotes le sentiment que l’on jouerait avec le calendrier électoral. D’autant que ce calendrier a été fixé par le président de la République sortant. Enfin, une dissolution n’avancerait le scrutin que de quinze jours à peine.

> Les campagnes électorales dans lesquelles un sortant se représente sont toujours différentes. Ensuite, je me suis déclaré à peu près aussi tardivement que mes prédécesseurs. Enfin, je n’ai pas pu partir aussi vite que je l’aurais souhaité en raison de la fin de l’épidémie et du début de la guerre. C’est ainsi, cela fait partie des contraintes. Pour le reste, je considère que les questions abordées dans cette campagne sont loin d’être mineures ou mesquines! Débattre de la guerre, de la géopolitique, de l’énergie, du pouvoir d’achat ou du travail, ce n’est ni une sous-campagne ni une non-campagne. Et les Français auront à exprimer un choix fort en toute connaissance de cause.

> Je pense que la proportionnelle a un intérêt: c’est qu’elle permet de faire vivre des tensions qui existent dans la société au sein du Parlement. J’y suis favorable parce que je préfère avoir les clivages à l’Assemblée nationale plutôt que dans la rue. Mais j’y suis favorable à la condition qu’elle n’impuissante pas l’exécutif. La Ve République nous a apporté une stabilité et une efficacité qui doivent être préservées.

> [Recours aux référendums] J’y suis favorable, à la condition qu’ils soient dépersonnalisés du président de la République. Prenons l’exemple de la fin de vie, qui est un sujet éminemment complexe et auquel je suis très sensible. Une des bonnes manières de faire mûrir ce sujet peut être une convention citoyenne, où des experts éclaireraient les aspects techniques de ce sujet auprès des citoyens présents dans cette convention Puis, à l’issue de ce processus qui permet de dégager un consensus entre les citoyens, un référendum pourrait alors être convoqué, sur le schéma irlandais. (…)
Sur la question du référendum, la séquence 2005-2007 a nourri un traumatisme. Je ne suis pas favorable au référendum d’initiative populaire mais ce n’est pas un hasard si le sujet s’est installé dans le débat public. On a confié à des autorités administratives indépendantes des décisions parfois lourdes. Il faut revoir ce sujet parce qu’à la fin personne n’est responsable.
En démocratie, une autorité technique n’a pas de mandat. Il faut redonner du sens au mandat démocratique. C’est le peuple qui donne mandat et, s’il ne s’y retrouve pas, vous sanctionne. Il faut reprendre le contrôle et remettre de la légitimité politique. C’est ce que nous sommes en train de faire, et même au niveau européen par exemple. La question de l’énergie était dans la main de techniciens, nous avons pris des décisions souveraines pour mettre des boucliers énergétiques pour protéger le pouvoir d’achat. Partout, il faut remettre de la souveraineté populaire.

> Les crises m’ont forgé, j’ai encore une énergie intacte, ce qui me permet de faire des choses de manière plus claire et tranchée qu’il y a cinq ans. C’est d’abord ça qui m’importe. Je veux convaincre mes concitoyens que la France a toute sa place pour apporter une réponse aux défis du monde contemporain. Je n’ai jamais été dans le défaitisme mais je ne suis pas dans l’irénisme non plus. Je n’ai jamais sous-estimé nos difficultés. Les grands dérèglements frappent toutes les sociétés. Mais, par nos valeurs, nous sommes parmi les mieux armés pour les affronter.
L’attachement de la France à la liberté est un trésor. Nous avons su, face au terrorisme, aux pandémies, nous doter de mécanismes de protection efficaces en ne tombant jamais dans le piège de l’illibéralisme qui tente beaucoup de pays, même en Europe. Notre attachement à l’égalité est aussi une réponse formidable à la crise du capitalisme. Parce que le capitalisme s’est déréglé.
Avec l’hyperfinanciarisation, il a créé des déséquilibres au sein des sociétés. Nous avons commencé à y répondre avec nos politiques du travail, de la réindustrialisation, du pouvoir d’achat, de la juste taxation. Notre rapport à la fraternité est lui aussi un formidable levier pour notre société, qui aspire à trouver cette trame qui forge une nation. Enfin, la laïcité française est pour moi la meilleure réponse à ces défis du monde. C’est pour toutes ces raisons que la France, en tant que nation, peut apporter une réponse singulière et efficace aux dérèglements du monde.

> Les choses vont si vite, si vite! Je regrette de ne pas avoir eu il y a cinq ans l’expérience que j’ai aujourd’hui. J’ai sans doute manqué de temps à cause de l’enchaînement des événements, de la tyrannie de l’immédiateté et parfois par erreur ou indiscipline. J’en ai peut-être passé trop sur des choses secondaires. Je souhaite me consacrer à des chantiers essentiels et passer moins de temps sur d’autres. Il faut réussir à trouver ce temps long pour les choses essentielles qui impriment sinon ça passe trop vite, on ne laisse pas d[e trace.

> [Nouvelle méthode pour réformer] Prenez la santé. On fait un plan historique. Depuis la création de l’hôpital, il n’y avait jamais eu autant d’investissement. C’est le «Ségur de la santé». Plus de 11 milliards d’euros par an pour revaloriser les salaires et 19 milliards d’investissements. Est-ce que l’hôpital va radicalement mieux aujourd’hui? Non. Pourquoi? Déprise. Perte de sens. Bureaucratie. Il y a donc un problème de méthode. Quand nous nous sommes battus pendant la crise sanitaire, nous avons retrouvé des libertés que nous n’avions plus. C’est cela que je veux retrouver.
Par exemple, l’école. Nous sommes un des pays qui investissent le plus sur l’éducation et nous avons de mauvais résultats dans les tests Pisa avec des élèves qui manquent de confiance, des parents pas très heureux et des professeurs pas reconnus. Tout le monde fait ce constat. Et si on se dit que le système fonctionne bien, et qu’il faut mettre de l’argent public en plus, c’est qu’on ne regarde pas en face le problème. Dans les premiers mois du quinquennat, nous allons poser le cadre national. Il y a des jalons intangibles: la demi-heure de sport quotidienne au primaire, remettre les mathématiques jusqu’au bac dans le tronc commun…
Mais il faut passer un pacte avec les enseignants. On demande aux professeurs de travailler plus. Ils le font déjà aujourd’hui pour certains mais ils ne sont pas reconnus. Je veux répondre au syndrome de la salle des profs où celui qui se démène est parfois moqué par celui qui fait le minimum syndical. Les devoirs faits à la maison, l’engagement avec le périscolaire, l’accompagnement plus individualisé au collège, le remplacement des collègues absents… Tout ça doit faire l’objet d’une rémunération. Mon objectif, c’est que les professeurs soient mieux reconnus, les parents d’élèves rassurés, les élèves mieux formés. Je veux donc donner plus de liberté aux directeurs d’établissement, plus de liberté d’affectation. Il faut sortir d’un système trop centralisé qui conduit beaucoup d’enseignants à partir dans le privé.
Je laisse donc des leviers localement en mettant autour de la table le maire, son directeur d’établissement, les professeurs, les parents d’élèves, le périscolaire et même, quand c’est au lycée ou au collège, des représentants d’élèves. Et pour faire tout cela, il faudra une plus grande transparence dans le système et sur ses résultats. Le chantier de l’éducation qui est au cœur de mon projet pour faire avancer le pays sera prioritaire et doit pouvoir être engagé dès après l’élection.

> Je veux lancer les grands chantiers école, santé, retraite, autonomie, justice dès la première année. On doit continuer la réforme aussi du marché du travail. Pour les retraites, il y aura une phase de concertation avec les partenaires sociaux. Je ne le ferai pas par ordonnance. Mais le mandat est clair, je l’ai posé dans toute sa transparence. Ce doit être dès l’automne prochain.

> [Solidarité à la source] Elle regroupera le RSA, les APL et la plupart des allocations de solidarité comme les allocations familiales, qui sont aujourd’hui très hétérogènes. On va clarifier le système pour qu’il soit plus lisible pour tout le monde. On va lutter contre cette injustice qu’est le «non-recours»: des gens qui ont droit aux aides mais qui ne les demandent pas. Je ne crois pas aux chiffres farfelus que certains évoquent sur la fraude sociale mais en automatisant tout le système, cela va nous permettre de chasser les personnes qui abusent. C’est un gain d’efficacité.

> [Sécurité] En deux ans, nous avons mis 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires sur le terrain. J’ai donné à la justice les moyens d’aller plus vite avec une augmentation historique de son budget (30 %) et des réformes de structure comme la numérisation des procédures. Ce quinquennat était assez ingrat de ce côté-là car nous avons beaucoup réparé. Au début du mandat, on a beaucoup investi sur l’antiterrorisme et le renseignement. Je l’assume totalement. J’ai accompagné ça d’une réforme en profondeur qui va permettre aux policiers de dégager du temps sur le terrain.
Nous avons changé les voitures, les locaux, on s’est équipé en caméras. Deux cents brigades de gendarmerie vont ouvrir dans la ruralité dans les trois ans qui viennent. Dans les quartiers très en difficulté, on déploie une force d’action pendant six à dix-huit mois qui implique tous les acteurs: police, justice mais aussi éducation. La société est plus violente, c’est un fait. Les réponses rapides et démagogiques qui consistent à dire que notre problème c’est l’état de droit, notamment pour répondre aux problèmes de l’insécurité, sont fausses. L’autodéfense ou la fin des libertés pour répondre à un problème de sécurité du quotidien, c’est une mauvaise réponse.
J’ai évoqué mon programme pour la sécurité, pour lutter pied à pied contre les contenus violents. Je pourrais également souligner la mise en place sous ce quinquennat de nos policiers, gendarmes, magistrats pour établir le caractère raciste ou antisémite des crimes et délits. Je veux dire aussi que le recul de la violence doit passer par une action à la racine. Lutter contre les contenus de haine qui, sur les réseaux sociaux, corrompent les jeunes âmes. C’est pour cela que nous mettrons en place le contrôle parental par défaut sur tous les appareils. Faire des républicains, enseigner le respect, ce sera au cœur du chantier pour l’école.

> Je porte un projet de progrès financé sans hausse de dette ni d’impôts. Le projet que je porte assure une part d’économie dont les leviers sont le plein-emploi, la retraite à 65 ans et la réforme de l’État. C’est faisable! La preuve: avec toutes les crises affrontées depuis la mi-mandat, nous avons atteint notre objectif de baisse de chômage. Il faut continuer. Le modèle auquel je crois est celui d’une amélioration de notre croissance potentielle. Le problème français, c’est le chômage de masse et la désindustrialisation.
Ensuite, ça a été le court-termisme budgétaire. On a fait des coupes et des augmentations d’impôts. Je suis le premier depuis très longtemps à avoir baissé le déficit tout en baissant les impôts. Je crois à ce modèle où l’on continue à baisser les impôts sur les facteurs de production et à investir massivement sur les grands facteurs productifs (éducation, santé, industrie). Je crois à un modèle où on réduit les dépenses courantes pour investir davantage. Ceux qui sont pour le coup de rabot permanent se trompent.

> Ma première mesure d'urgence concernera évidemment le pouvoir d'achat. Il faut maintenir un bouclier sur le prix du gaz et de l'électricité, ce qui permet une économie équivalant à 1200 euros pour ceux qui se chauffent au gaz, de 300 euros par an pour l'électricité. En outre, je souhaite confirmer une ristourne à la pompe si le prix de l'essence devait continuer à augmenter.
Je lancerai la prime de pouvoir d'achat dès l'été, sans charge et sans impôt et des allégements de charges pour les indépendants.

> Je crois dans notre école républicaine et il est important que nos professeurs soient mieux reconnus, mieux rémunérés, que nos enfants soient plus heureux et que les parents aient une réponse à leurs angoisses.
Pour ce faire, je veux qu'on définisse très vite des objectifs nationaux et beaucoup de libertés locales, plus de liberté pédagogique pour les professeurs et la possibilité de bâtir un projet pédagogique" pour les directeurs et directrices d'écoles, de collèges et de lycées. Ce qui veut dire quand un enseignant ne participe pas, n'adhère pas au projet, de pouvoir dire que cet enseignant, ça va pas le faire, si vous me pardonnez l'expression, et à l'inverse avoir des enseignants qui adhèrent à leur projet. (…) Les programmes, les examens doivent être les mêmes, mais il faut redonner de la liberté, de la reconnaissance et des moyens.

> [Gestation pour autrui] Non, je l'ai toujours dit et ça ne change pas. Ce n'est pas conforme à l'idée de dignité que je me fais pour les femmes. 

> [Interdiction du port du voile à l'université] Non. Je suis favorable à la loi de 2004, l'interdiction du voile à l'école, au collège, au lycée. Quand les consciences sont forgées, je ne veux pas interdire le voile. En revanche, neutralité des services publics.

> [Interdiction de la chasse le week-end] Non. Je suis pour qu'on reconnaisse ces pratiques, qu'on sanctionne les excès quand il y en a et qu'on associe nos chasseurs à la gestion adaptative des espèces, comme je l'ai fait.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] L’Europe, depuis le début de cette guerre, est au rendez-vous des sanctions. Que ce soit sur le plan économique, financier, énergétique, politique: jamais nous n’avions pris des décisions aussi rapides et aussi fortes. Ce qui se passe à Boutcha, où des centaines de civils ont été tués sauvagement, est un massacre insoutenable.
C’est très vraisemblablement un crime de guerre qui a été commis là-bas, dont les auteurs devront répondre devant la justice internationale et devant l’Histoire. Nous ne laisserons pas faire. Je suis favorable à un nouveau train de sanctions européennes contre la Russie pour que cessent ces exactions. Je veux ajouter: que des candidats à l’élection présidentielle minimisent cela me révolte profondément. Cela revient à tuer une deuxième fois ces innocents. C’est pour moi indigne et disqualifiant pour quiconque prétend exercer des responsabilités.

> [Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, a dénoncé ses négociations avec Vladimir Poutine au sujet de l'Ukraine] Ses propos sont infondés et scandaleux, mais ils ne m'étonnent pas. Il s'immisce dans la campagne politique française. Le premier ministre polonais est d'un parti d'extrême droite, il a reçu Mme Le Pen, il la soutient.
J'assume totalement d'avoir constamment, au nom de la France, parlé au président de la Russie, pour éviter la guerre et construire une nouvelle architecture de la paix. Je l'ai fait sans naïveté, dès 2017. Je n'ai jamais été complice, contrairement à d'autres. À côté de cela, nous sanctionnons et nous accompagnons l'Ukraine dans sa résistance. Je pense que c'est mon devoir.

> On appelle ça «l’affaire McKinsey» mais ce cabinet ne représente que 4 % des contrats passés. Il y a une forme d’antiaméricanisme primaire qui s’exprime là. Remettons les choses dans le bon ordre. D’abord, McKinsey fait l’objet d’une enquête du parquet national financier. C’est tant mieux car nous saurons au terme de ce travail de la justice s’il y a une fraude fiscale de la part cette entreprise ou non.
Si c’est le cas, elle sera évidemment condamnée et devra payer. Sinon, cela n’en reste pas moins choquant qu’une telle société ne paie pas d’impôt et c’est pour cela que j’ai porté au niveau international l’impôt minimum sur les sociétés qui est en passe d’être mis en œuvre. Ensuite, ce n’est pas le président de la République qui signe des contrats ni qui donne des instructions pour en signer. C’est la responsabilité des administrations, des ministres, des opérateurs.
Par ailleurs, les études commandées concernent aux trois quarts des prestations informatiques. Cela a été fait pour mettre en place des systèmes d’information face au Covid19 et des défenses cyber. Je n’ai pas regardé contrat par contrat mais s’il y a des procédures aberrantes, il faut qu’il y ait des procédures et un contrôle parlementaire. Il y a des contrôles et en cas d’infraction des procédures existent. Enfin, la réponse politique qui consiste à dire: «Avec moi il n’y aura plus de recours à des cabinets extérieurs» est absurde, sans compter qu’elle vient aussi de ceux qui y ont massivement recours. (…)
Si ce que vous apportent les cabinets de conseil est redondant avec ce que vous avez, c’est de la mauvaise utilisation de l’argent public. Mais prenez l’exemple de la vaccination: recourir à un cabinet de conseil qui a mis en place une procédure efficace dans un pays et importer sa pratique, c’est utile. Avoir des cabinets qui ont des compétences techniques que vous n’avez pas et qui vous permettent de former vos agents, c’est pertinent. Et ça l’est parfois plus que d’embaucher des gens à vie en créant des milliers de postes de fonctionnaires.
L’État attire des gens formidables qui savent très bien innover mais avec la contrainte de la norme. Or, beaucoup des problèmes que nous avons aujourd’hui supposent de pouvoir travailler très vite sur des situations complexes au niveau international. C’était ça, le Covid19. Il n’y avait pas uniquement besoin de gens qui sachent administrer mais de talents qui comprennent ce que les Chinois ou les Israéliens étaient en train de faire, les évolutions les plus pointues sur le plan scientifique et en termes d’innovation. Ce n’est pas forcément les profils qu’il y avait le plus dans la fonction publique. C’est pour ça que je veux que l’État travaille beaucoup plus en «équipes projets» et pas en administration rigide. (…)
C'est très bien que le juge, les contrôleurs fiscaux se saisissent d'une affaire quand on dit qu'une entreprise aurait fraudé. Je n'ai pas à en commenter les détails. Mais la justice ne se saisit pas de l'usage d'un cabinet de conseil, elle se saisit sur un soupçon de fraude fiscale. Quand une entreprise fait des profits dans un pays, elle doit payer des impôts.

 

 

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