mardi 5 novembre 2013

Refondation du Centre. «UDI-MoDem: le Centre, l’Alternative» se veut une «organisation coopérative»

Or donc les bans ont été publiés et voici le contrat de mariage entre Jean-Louis Borloo et François Bayrou, un document de trois pages qui fixe les règles entre les deux formations centristes, l’UDI et le Mouvement démocrate.
Rien de très révolutionnaire par rapport à ce qui était prévu si ce n’est que le texte est plus long et que l’on a essayé de synthétiser les différences pour les transformer en convergences.
Exercice pour le moins difficile qui n’est pas vraiment atteint ce qui donne un verbiage parfois indigeste, parfois totalement illisible.
Rien que la forme et la dénomination de cette «organisation coopérative» (sic!), «UDI-MoDem: le Centre, l’Alternative» (resic!) ne sont pas d’une clarté et d’une simplicité évidente.
Cependant, l’important est plutôt à rechercher dans les affirmations sèches telles que «Nous condamnons la politique suivie par la majorité actuelle et le gouvernement», «L’alliance avec le PS est impossible», «La droite républicaine, en ce qu’elle est fidèle aux valeurs humanistes, est notre partenaire naturel».
Ici, c’est clairement Jean-Louis Borloo qui a dicté la nouvelle règle centriste à François Bayrou.
Quant à la forme de cette union, cette fameuse «organisation coopérative» qui doit être «une forme politique nouvelle à inventer qui respecte et fédère des sensibilités politiques différentes», elle contentera François Bayrou, laissant à chacun une latitude dont on verra à l’usage si elle ne porte pas en germes une séparation finale dès que les difficultés surgiront à propos de lignes politiques fondamentales même si les signataires de la charte précisent que «nos idées nous unissent, nos valeurs n’ont jamais cessé d’être les mêmes, nos convictions aussi» et que seule la «bipolarisation» est responsable de leurs divisions passées.
Enfin, notons que cette union centriste se fait en rapport avec la situation de la France selon les termes de la charte, ce qui laisse penser qu’elle se situe plus dans la réaction que dans l’action et que le rapprochement a été rendu possible parce qu’il est «contre» (le gouvernement et le président de la république actuels) plutôt que «pour» (un projet et un programme politiques).
Il reste donc du chemin à faire pour qu’elle devienne le terreau d’un espoir politique à vocation humaniste.
Bien entendu, ce ne sont que des mots et l’essentiel sera, dans les semaines et les mois qui viennent, les actes (notamment en termes de projet) pour savoir s’il s’agit d’un événement seulement médiatique ou à vraie portée politique.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC