vendredi 1 septembre 2023

Propos centristes. France – Rentrée scolaire / Réchauffement climatique / Sécheresse / Lutte contre l’inflation et ses profiteurs / Les salaires doivent augmenter / Entrée en vigueur de la réforme des retraites / Rencontre entre Macron et les responsables des partis politiques / Engagement en faveur des lycées professionnels…

Voici une sélection, ce 1er septembre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> La situation des lycées professionnels est inacceptable, parce que c'est celle, au fond, de l'assignation à résidence que je dénonçais il y a six ans, de beaucoup d'injustice et de déterminismes familiaux. (…)
On sait bien qu'on a beaucoup de nos jeunes qui sont orientés en lycée pro, pas toujours par choix, mais parce qu'ils n'ont en fait pas réussi au collège et que ce sont les fruits d'un décrochage qui a commencé avant. (…)
On n'avait pas touché depuis des décennies à cette filière. Et je pense que, d'ailleurs, si elle touchait beaucoup plus d'enfants de responsables politiques, médiatiques ou autres, on l'aurait fait bien plus tôt. (…)
On a encore beaucoup de nos filières qui soit ne mènent pas à un diplôme, soit ne mènent pas un emploi, avec en moyenne 40% de nos jeunes qui auront un emploi dans les six mois qui suivront leur diplôme. (…)
Il y a un engagement inédit de la Nation pour les filières, les élèves de la filière professionnelle.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> Engagement tenu : le travail de nos soignants la nuit, le dimanche et les jours fériés va être mieux valorisé. Nous rendons également plus accessibles les soins du quotidien: le traitement d’une angine par exemple pourra se faire directement en pharmacie après un test.
- Pour le personnel soignant, travailler de nuit sera rémunéré 25% de plus que travailler de jour à partir de janvier prochain.
- Pour le travail le dimanche, l’indemnité sera quant à elle augmentée de 20%.
Pour les médecins :
- La revalorisation de 50% des gardes, en vigueur depuis un an, est pérennisée et élargie au secteur privé.
- À l’hôpital, la rémunération des astreintes sera alignée sur ce qui existe dans le secteur privé.

> [Discours lors de la Conférence des Ambassadeurs]
Il y a un an, à l'occasion de notre première rencontre collective, j'ai eu l'occasion de vous remercier pour votre mobilisation sans faille face aux défis de notre pays.
Une fois de plus, au cours de cette année, vous avez répondu présent et l'action du réseau diplomatique français a été marquée par la réponse à plusieurs crises majeures : la guerre en Ukraine qui se poursuit et s'inscrit dans le temps long, la situation au Soudan et l'organisation remarquable de l'évacuation de nos ressortissants, le coup d’État au Niger et désormais la situation au Gabon que nous suivons avec la plus grande attention. Et permettez-moi justement, comme le président de la République lundi, de rendre un hommage particulier à notre ambassadeur au Niger, Sylvain Itté.
Ce ne sont que quelques exemples, mais surtout une nouvelle démonstration que, cette année encore, nos diplomates ont à chaque fois été aux avant-postes, au service de la France et des Français. Je voulais donc collectivement vous adresser mes remerciements. Vous avez défendu notre pays, nos valeurs et nos intérêts politiques et économiques dans vos pays de résidence comme auprès d'organisations internationales.
Et j'ai évidemment une pensée particulière pour celles et ceux qui ont fait face et qui ont tenu devant des situations critiques alors que nos compatriotes étaient en difficulté, parfois même en danger. Plus que jamais, notre pays a besoin de ces diplomates. Toutes et tous, vous faites l'honneur de la France et je vous remercie de transmettre cette reconnaissance à vos équipes, dont je connais l'énergie et l'engagement au plan professionnel, mais aussi au plan personnel et familial.
Mesdames les ambassadrices, Messieurs les ambassadeurs, par votre positionnement unique, par les leviers que vous avez à disposition et par votre mission de chef d'orchestre de l'action extérieure de l’État, vous participez au quotidien à faire connaître et à mettre en œuvre les priorités de l'action du président de la République et du Gouvernement. Nous nous sommes d'abord fixés un objectif: le plein emploi et la réindustrialisation du pays. C'est le premier axe de notre action et le sens des réformes engagées depuis plus de 6 ans. En baissant les impôts et les charges, en réformant l'assurance chômage, en menant la réforme des retraites et aujourd'hui en lançant France Travail et la réforme du lycée professionnel, nous avons rendu à notre pays son attractivité et affirmé que le travail est au cœur de notre modèle de société.
Aujourd'hui, les résultats sont là. La France est le pays le plus attractif d'Europe pour la quatrième année consécutive, avec 300 créations nettes d'usines depuis 2017, des investissements étrangers importants, encore récemment à Dunkerque et je sais combien certains d'entre vous y ont travaillé. En 6 ans, nous avons enrayé la spirale du chômage de masse et aujourd'hui, notre croissance résiste. L'attractivité, la baisse du chômage et la croissance, ce sont 3 réussites économiques qui nous incitent à garder le cap des réformes.
Le deuxième axe majeur de notre action, c'est la transition écologique et la lutte contre le dérèglement climatique. Dans ce combat, chacun a son rôle à jouer, chacun a sa part à prendre. Pour réussir, nous avons adopté une stratégie innovante et inédite : la planification écologique. Secteur par secteur, nous avons défini une feuille de route complète pour baisser nos émissions de gaz à effet de serre de 55 % d'ici 2030, conformément à nos objectifs européens. Nous voulons des résultats et nous nous donnons les moyens de nos ambitions. L'année prochaine, nous consacrerons ainsi 7 milliards d'euros supplémentaires pour la transition écologique. Cette méthode pionnière, je vous invite à en parler, à l'expliquer à vos interlocuteurs et à la promouvoir.
Le troisième pilier de notre action, c'est l'amélioration de la qualité de nos services publics, notamment la santé et l'éducation. Sur ces sujets, nos concitoyens attendent des changements visibles et concrets. Améliorer les services publics, c'est bien sûr un sujet qui vous concerne très directement, car nous avons pris des engagements forts pour les Français de l'étranger, notamment pour faciliter leurs démarches, j'y reviendrai.
Enfin, la quatrième priorité de mon Gouvernement, c'est l'ordre républicain. L'ordre républicain, c'est la sécurité de nos compatriotes. Et la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur prévoit le recrutement de 8 500 policiers et gendarmes supplémentaires après les 10 000 créations de postes du précédent quinquennat. C'est le refus de l'impunité et une justice qui fonctionne mieux, avec des moyens inédits pour notre système judiciaire. J'ajoute que la sécurité doit être assurée également dans l'espace numérique. Un projet de loi est actuellement en discussion en ce sens au Parlement et notre action européenne est déterminante dans ce domaine.
Depuis vendredi dernier, le règlement européen sur les services numériques, le fameux DSA, est entré en vigueur. Il pose cette règle simple et de bon sens : Tout ce qui est interdit hors ligne doit aussi l'être en ligne. Voilà une illustration claire et concrète de l'Europe qui protège. Mais l'ordre républicain, c'est aussi veiller à notre souveraineté. Il s'agit donc d'assurer le respect de nos frontières, et la question de la lutte contre l'immigration illégale concerne plusieurs d'entre vous, que ce soit au niveau de l'Union européenne, avec en particulier la négociation en cours du pacte asile immigration ou dans les pays d'origine ou de transit. À cet égard, je me félicite de la tenue, en février dernier, du premier Comité stratégique Migration installé par la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères et par le ministre de l'Intérieur.
Enfin, notre souveraineté passe par une défense solide : avec 413 milliards d'euros d'ici 2030, la loi de programmation militaire prévoit des moyens exceptionnels. Elle nous permettra de transformer nos armées, d'être présent dans tous les espaces de conflictualité, de garantir la crédibilité de notre dissuasion et de réaffirmer notre autonomie stratégique. Enfin, j'ajoute que l'année qui s'ouvre sera celle d'échéances sportives importantes pour notre pays. Dans quelques jours, nous allons accueillir la Coupe du monde de rugby et bien sûr, 2024 sera l'année des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Un travail colossal a déjà été réalisé, mais nous avons encore du chemin devant nous et l'image de notre pays dépend aussi de la réussite de Paris 2024. Je compte sur vous pour mettre vos ambassades à l'heure des Jeux olympiques et paralympiques.
En brossant à grandes lignes les traits de notre action, je voulais souligner tout le travail accompli, notamment au Parlement. Il y a un an, beaucoup se demandaient si nous arriverions à gouverner, faisant usage notamment de comparaisons internationales, beaucoup pensaient que la France n'avait pas cette culture du compromis qui règne dans beaucoup de démocraties où les majorités relatives sont la norme. Un peu plus d'un an plus tard, nous pouvons le dire, nous avançons, nous réformons. Ainsi, en un an, près de 50 textes ont été adoptés en formant des majorités avec toutes les forces de l'arc républicain. Soyez en sûr, et vous pouvez le dire à vos interlocuteurs à l'étranger, il n'y a pas de blocage politique en France. Nous tenons le cap et nous agissons. Mais au moment où je parle de réformes et des chantiers importants que nous engageons, je me rappelle aussi qu'il y a un an, le personnel diplomatique était animé de préoccupations fortes. Je sais les doutes et les incompréhensions qui ont habité une partie d'entre vous concernant la réforme de la haute fonction publique.
Je le redis aujourd'hui devant vous, il n'a jamais été question de faire disparaître le métier de diplomate. Il n'a jamais été question de diluer votre expertise dont l'État a besoin ou de nier les spécificités de la carrière diplomatique qui vous amène le plus souvent, vous et vos proches, à vivre loin de la France.
Comme vous le savez, de fortes garanties ont été apportées en ce sens - je pense en particulier au maintien du concours d'Orient. Mais au-delà des inquiétudes liées à la création du statut d'administrateur de l'État, j'ai aussi perçu dans ce mouvement une lassitude plus générale des agents du ministère, quel que soit leur grade, leur corps ou leur statut. Des craintes se sont exprimées face à l'érosion des moyens, face à la multiplication des priorités et nous avons voulu y apporter des réponses fortes. Au plan des ressources humaines, une première réponse avait été apportée l'été dernier avec la création de 100 postes supplémentaires. Pour la première fois depuis 30 ans, les effectifs du Quai repartent à la hausse. Mais plus largement, nous avons souhaité donner la parole à l'ensemble des agents du ministère, les écouter et construire avec eux des solutions. C'est tout le sens des états généraux de la diplomatie.
Devant vous, je tiens à saluer le processus utile et innovant qui a servi de fondement aux annonces du président de la République le 16 mars dernier. Nous avons donc acté une feuille de route de modernisation et nous nous sommes engagés pour des moyens renforcés avec 700 postes supplémentaires et 20 % de crédits en plus d'ici 2027. Cette remontée en puissance ne va pas attendre la fin du mandat. Elle va commencer dès l'année prochaine. 155 nouveaux postes seront créés et le budget de la mission Action extérieure de l’État sera augmenté de 9 %. C'est une marque de confiance forte à votre égard, à l'égard de tout le personnel diplomatique.
À présent, notre priorité, c'est donc la mise en œuvre concrète de la feuille de route de modernisation. Un Quai d'Orsay en prise avec les enjeux actuels, c'est le développement de nouvelles capacités d'analyse politique. C'est plus de flexibilité, plus d'interministérialité, en particulier auprès des ambassadeurs thématiques. C'est une gestion des ressources humaines plus souple et une politique de formation repensée. C'est aussi une meilleure communication au service de l'influence. À travers la guerre des narratifs et des risques de désinformation, la communication est devenue un véritable combat sur la scène internationale, un combat que nous devons impérativement mener. Tous ces chantiers sont engagés et je suivrai avec attention leur évolution car ils sont essentiels pour la force et l'avenir de notre diplomatie. Enfin, une administration modernisée, c'est aussi une administration féminisée.
La loi du 19 juillet 2023 vise justement à accélérer la féminisation de la haute fonction publique. Et je sais que beaucoup de progrès ont été faits au Quai d'Orsay. Jusqu'à 2018, cette conférence était d'ailleurs uniquement celle des ambassadeurs. Au-delà des symboles, nous devons poursuivre nos efforts à la fois sur les nominations et les rémunérations. Je sais pouvoir compter sur l'engagement de votre ministre comme vous pouvez compter sur mon soutien total et déterminé.

Je souhaite à présent mentionner devant vous certaines des priorités du Gouvernement pour le réseau diplomatique. Le président de la République a défini lundi des priorités de l'année qui vient. Elles ont vocation à guider votre action. J'aimerais pour ma part, insister sur quelques volets qui me paraissent particulièrement importants. Ils seront au cœur de l'action de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères et de tout le Gouvernement.
D'abord, nous devons consolider l'agenda de souveraineté européenne au niveau de l'Union. Depuis 2017, notre pays, par la voix du président de la République, porte avec force une ligne claire. Nous voulons une Union européenne puissance, moins naïve, plus politique. Une puissance qui défend sa souveraineté, ses valeurs et ses intérêts. C'est ce que nous avons incarné lors de la présidence française du Conseil de l'Union européenne au premier semestre 2022, avec beaucoup de résultats : plus de 130 accords y ont été conclus. C'est considérable. C'est aussi le sens de l'action de mon Gouvernement et en particulier de la secrétaire d'État chargée de l'Europe. À cet égard, les élections européennes qui se tiendront en juin 2024 seront déterminantes.
Nous croyons dans l'Europe, nous connaissons les opportunités qu'elle ouvre, nous savons quel est le chemin le plus sûr vers notre souveraineté car oui, on ne le répétera jamais assez : souveraineté européenne et souveraineté nationale, loin de s'exclure, se complètent et se renforcent mutuellement. Nous voyons au quotidien les défis immenses que l'Europe nous permet d'affronter et les solutions qu'elle apporte. Je le disais, l'Europe doit être politique car elle doit montrer aux Européens qu'elle leur apporte des solutions, qu'elle est source d'efficacité et non de complications.
La transition climatique et énergétique, le défi migratoire, la régulation numérique, la souveraineté stratégique passent par l'Europe. D'importants résultats sont d'ores et déjà là. Je souhaite qu'on le fasse davantage savoir et qu'on montre, exemple à l'appui, que l'Europe sur laquelle nos compatriotes auront à se prononcer en 2024 ne ressemble plus à celle de 2019. Car notamment sous l'impulsion de la France, elle s'est renforcée, elle a beaucoup fait et elle a réussi, y compris là où on ne l'attendait pas. Je pense pour ne prendre qu'un exemple à la mutualisation des vaccins pour les Européens pendant la pandémie. Bien sûr, tout n'est pas toujours facile. Bien sûr, les chantiers sont immenses mais alors que certains font de l'Europe un bouc émissaire et veulent nous faire sortir des traités, nous ne céderons jamais aux sirènes des populistes.
Abandonner l'Europe, c'est exposer les Français. Alors nous la défendrons avec force, sans aucune naïveté et avec la pleine conscience de ce qu'il reste à accomplir. Mais aussi avec conviction et détermination, car l'Europe reste plus que jamais le cadre et l'horizon dans lequel nous devons inscrire notre action au service de la France. Le deuxième axe sur lequel je souhaite insister, c'est le renforcement de nos partenariats internationaux au service de nos valeurs et de nos combats. En un mot, la France doit être à l'initiative et bâtir des coalitions internationales ambitieuses. Nous continuerons donc à construire ces partenariats en tirant le meilleur des succès que nous avons rencontré ces derniers mois. Je pense en particulier au Sommet pour un nouveau pacte financier mondial en juin dernier à Paris.
Nous devrons préparer les grandes échéances à venir qui auront lieu en France, comme le Sommet de la Francophonie en octobre 2024 ou le Sommet de l'ONU sur les océans en juin 2025. Je souhaite notamment que vous ayez une attention particulière dans votre action à la lutte contre le dérèglement climatique et pour la protection de la biodiversité. Plus globalement, à la suite du Conseil présidentiel du développement, j'ai validé cet été les nouvelles orientations de notre politique de développement. Elle pose les bases d'une logique de développement solidaire et répond à deux impératifs. Le premier, c'est une politique de solidarité internationale qui répond aux intérêts de la France et aux intérêts de nos partenaires.
Le second impératif, c'est que cette politique associe très largement nos entreprises, la société civile, les collectivités territoriales et la jeunesse. J'insiste sur ces deux marqueurs car vous savez que la France est désormais le quatrième bailleur mondial, et l'aide publique au développement va continuer à augmenter en volume. Ce volontarisme est un marqueur de notre politique extérieure, mais il implique que chaque euro dépensé le soit en pleine cohérence avec nos intérêts politiques et économiques. Le troisième axe de notre politique étrangère sur lequel je voulais revenir, c'est le soutien à notre influence et notre attractivité. C'est aussi le sens du plan export qui sera présenté cette semaine ; il permettra de mieux développer le réflexe de l'export et des outils d'accompagnement, en particulier pour les PME et les ETI.
Au quotidien, je compte sur vous pour renforcer vos actions au service de notre attractivité, prendre votre bâton de pèlerin et identifier de potentiels nouveaux investisseurs ou nouveaux acheteurs. Lorsque les diplomates travaillent avec les autres ministères, avec les entreprises et avec les élus, lorsque tout le monde tire dans le même sens, c'est la France et les Français qui sont gagnants. Je veux à cet égard saluer le travail mené par le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'attractivité et des Français de l'étranger. De même, je l'ai évoqué il y a quelques instants, les Jeux olympiques et paralympiques de Paris offriront l'été prochain une vitrine exceptionnelle des atouts de notre pays. Pour accroître notre influence partout sur la planète, nous ne devons pas parler uniquement aux États, aux chefs d'État et de gouvernement, mais aussi aux sociétés civiles. C'est votre rôle, en particulier celles et ceux d'entre vous en poste à l'étranger. Vous êtes chacune et chacun à vos postes, les voix de la France.
L'influence, c'est aussi bien sûr notre formidable réseau d'enseignement français à l'étranger, le premier au monde, qui rayonne sur tous les continents. Ce réseau accueille deux tiers d'élèves étrangers. C'est dire combien apprendre à parler et à penser français est tout sauf un sujet démodé. Nous voulons donc continuer à nous appuyer sur cet outil précieux et le développer. Pour cela, le président de la République a fixé un objectif qui constitue l'une des politiques prioritaires du Gouvernement : doubler le nombre d'élèves d'ici 2030.
Je souhaite également que notre pays devienne plus attractif pour les talents, qu'ils soient étudiants, chercheurs ou entrepreneurs. Nous devons faciliter les conditions de leur arrivée en France. A ce titre, le rapport Hermelin sur l'amélioration de la délivrance des visas contient des pistes intéressantes, et je souhaite que vous puissiez avancer dans leur mise en œuvre en coordination avec le ministère de l'Intérieur. Enfin, quatrième axe sur lequel je veux insister, je vous demande une attention particulière à l'accompagnement de nos ressortissants à l'étranger, pendant les crises mais aussi à l'occasion des actes de la vie quotidienne. C'est l'affaire de toutes et tous, et je tiens à saluer le rôle essentiel du centre de crise et de soutien du Quai d'Orsay ainsi que du réseau consulaire.
Nous avons encore eu l'occasion de mesurer le rôle majeur de notre diplomatie et de nos forces armées en avril dernier lors de l'évacuation de nos compatriotes présents au Soudan. Les élus français de l'étranger et leurs associations ont également un rôle important, y compris pour faire remonter à l'administration d'éventuelles difficultés. Je sais que l'Assemblée des Français de l'étranger et ses élus ont été consultés sur de nombreux sujets. Il est important de poursuivre en ce sens aussi bien en poste qu'à Paris. Pour améliorer l'accompagnement des Français de l'étranger, nous devons poursuivre la modernisation et la simplification des démarches consulaires. À ce titre, l'extension du service téléphonique France consulaire est l'une des politiques publiques prioritaires suivies par notre baromètre de l'action publique. Je suis et suivrai ces résultats attentivement.
Merci, Mesdames les ambassadrices, Messieurs les ambassadeurs. Comme je l'ai rappelé il y a quelques instants, vous êtes nos chefs de file à l'international. Il n'y a qu'une seule équipe France et dans chacun des pays où vous êtes en poste, vous en êtes les chefs d'orchestre. Je veux vous dire qu’avec la ministre et l'équipe ministérielle du Quai d'Orsay, nous sommes conscients de ce que représente votre engagement et du travail que vous accomplissez. vous et vos équipes.
Dans tous les domaines de l'action publique, vous portez la voix de la France et, sous l'autorité du président de la République, vous mettez en œuvre notre politique étrangère et vous participez à la réussite des priorités du Gouvernement. C'est une mission importante, une mission à la hauteur de l'excellence des diplomates de notre pays. Vous avez toute ma confiance pour la mener à bien. Je compte sur vous.
Vive la République, vive la France !

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> Même contenant, moins de contenu : l’inflation déguisée. Stop aux arnaques ! Nous rendrons obligatoire l’affichage des modifications de poids ou de contenu à emballage similaire, pour arrêter de tromper les consommateurs.

> Les grands industriels et les distributeurs se sont engagés à redémarrer les négociations commerciales. Elles commenceront dans les prochaines semaines pour un résultat en janvier, plutôt qu'au printemps 2024.
Il n’y a pas de temps à perdre. Le temps, c’est de l’argent pour les Français qui font face à l’inflation.

> Notre priorité immédiate c’est le ticket de caisse des Français. Les industriels et les distributeurs vont faire des efforts supplémentaires. Nous voulons casser définitivement la spirale inflationniste.
Les industriels et les distributeurs se sont engagés à doubler les références en rayon des produits dont les prix n’augmenteront plus ou baisseront. Cela concernera 5 000 références au total, contre 2 500 aujourd’hui.
Tout le monde doit jouer le jeu. Si les industriels baissent leurs tarifs, cela doit se répercuter immédiatement sur les prix en rayon par les distributeurs.
Je tiens également à saluer les industriels qui ont fait des efforts, mais je regrette aussi que certains grands groupes n’aient pas joué le jeu. Ils doivent faire mieux dans les prochaines semaines.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Fermeté systématique envers les auteurs des émeutes. Nous avons demandé aux préfets de mobiliser tous les outils donnés par la loi pour expulser les délinquants des logements sociaux. Il ne peut y avoir de solidarité nationale sans respect de la loi.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Réunis à Tolède, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont réaffirmé:
- leur appui à l'Ukraine dans la durée;
- la nécessité du respect de l'ordre constitutionnel au Niger et leur soutien à la CEDEAO.

 

Éric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Si le Parlement l’accepte, la loi de programmation créera:
- 1500 magistrats en plus
- Au moins 1500 greffiers en plus
- 1100 attachés de justice en plus d’ici 2025.
Tous ces postes sont en plus des remplacements des départs à la retraite.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> À partir de ce 1er septembre, la réforme des retraites entre en vigueur. Nos mesures améliorent concrètement notre système et corrigent les injustices du passé. Demander à ceux qui le peuvent de travailler progressivement davantage permet de nouveaux droits.
- Nous améliorons les transitions activité-retraite
- Création de nouveaux droits à la retraite de base pour les personnes en cumul emploi-retraite
- Ouverture de la retraite progressive du régime de base dès 2 ans avant l’âge l’égal
- Nous améliorons la prévention de l’usure professionnelle
- Création d’un fonds consacré à la prévention de l’usure professionnelle doté d’1 milliard d’€ pour 5 ans
- Renforcement du compte professionnel de prévention

> L’amélioration inédite de l’emploi ces derniers années nous permet aussi d’avoir ces débats sur le sens du travail.

> L'objectif, c'est que quelqu'un qui a travaillé les 42 ans requis au SMIC soit garanti de d'avoir 85 % du SMIC.

> Lorsqu'elles le peuvent, les entreprises doivent évidemment augmenter les salaires. Leur détermination relève cependant du dialogue social et pas de l'Etat.

> La réforme des retraites était nécessaire. Et ces réformateurs de la 25ème heure qui nous expliquent qu'il fallait même aller plus loin, où étaient-ils pendant la réforme ? Ils avaient piscine?

 

Gabriel Attal (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> En septembre 2023, chaque enseignant gagnera 125 euros net de plus par mois qu'à la rentrée 2022, et ça ira jusqu'à 250 euros net de plus par mois
> L'école de la République s'est construite autour de principes forts, notamment la laïcité, c'est notre responsabilité de garantir qu'elle sera toujours respectée. Je me suis posé la question de savoir s'il fallait avancer sur ce sujet et faire cette annonce au moment de la rentrée scolaire. Et ce qui m'a convaincu, c'est mon échange avec les chefs d'établissement. C'est un sujet difficile dans beaucoup d'établissements et dans certains, l'abaya s'est installée depuis plusieurs années (...) J'ai retenu que prendre cette décision au moment de la rentrée, qui est une forme de nouveau départ annuel, serait moins difficile à faire appliquer que de le faire en cours d'année.

> [Interdiction du port de l’abaya] Une note de service, avec le mode d'emploi de cette interdiction a été envoyée aux chefs d'établissement, elle clarifie la règle, elle explique qu'on ne peut pas porter l'abaya et le qamis dans l'école de la République, elle donne des pistes pour faire ce travail d'échanges.

> [Port de l'uniforme à l'école] Je ne crois pas que ce soit une solution miracle qui permette de régler tous les problèmes de l'école, en revanche, c'est un débat qui existe et la meilleure manière de faire progresser le débat, c'est d'expérimenter les choses.

> On a un peu moins de postes à pourvoir à l'issue du concours, que l'année précédente, autour de 3000. C'était environ 1500 de plus l'année précédente. Ces postes qui étaient vacants sont déjà très largement pourvus avec des contractuels, qui seront formés avant leur prise de fonction et qui, pour 90% d'entre eux, enseignaient déjà l'année dernière. Ces enseignants contractuels représentent autour de 4-5% des enseignants dans notre pays.

 

Sylvie Retailleau (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Non, il n’a jamais été envisagé de priver un étudiant de logement pendant les Jeux olympiques et paralympiques 2024.
Chaque été, des milliers de logements Crous sont vacants en France. Ils sont rendus utiles en les mettant par exemple à disposition de jeunes en stage, ou en emploi saisonnier. Un exemple avec cette initiative valorisée dernièrement en Région Sud
Rien qu’en Ile-de-France, 6000 logements sont inoccupés chaque été. Notre pays accueille un évènement planétaire pour lequel la tension en logements va être forte. Il est donc logique qu’une partie de ces logements inoccupés en Ile-de-France soit mise à dispo de l’organisation des Jeux.
Les chambres proposés pour les Jeux seront groupés dans quelques bâtiments. Si dans celles-ci des étudiants veulent garder leur logement l’été 2024, un autre logement leur sera proposé. Tout sera fait pour limiter la gêne :
- Relogement à proximité
- Prise en charge des coûts pour ce déplacement
Voilà tout. Evidemment, personne ne sera laissé sans solution. Je connais l’engagement des Cnous et Crous, et je crains qu’une fois de plus ceux qui attisent les peurs ne cherchent pas le bien-être des étudiants.
Le Cnous présentera prochainement les modalités de contractualisation permettant ce projet, conformément à la décision du Tribunal adminustratif de Paris. L’engagement pour la qualité de vie étudiante restera sur la première marche du podium.

> J’ai présenté la liste complète des 14 lauréats de la 3ème vague de l’appel à projets ExcellencES.
Le Gouvernement investit près de 180 millions d’€ dans ces 14 projets. Objectifs :
- accompagner la différenciation des établissements.
- renforcer leur capacité à répondre aux besoins de leur territoire. C’est l’excellence universitaire française qui se voit ainsi renforcée.

> Cette rentrée étudiante est marquée par un renforcement historique de l'accompagnement étudiant :
- plus  forte augmentation des bourses depuis 10 ans
- augmentation du nombre de boursiers
- gel des frais d’inscription, des loyers Crous, des tarifs sociaux de la restauration… pour tous

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> [Prochain lancement de la campagne de vaccination nationale contre l’influenza aviaire] Comme je m’y étais engagé, les premières opérations de vaccination pourront commencer dès la première semaine d’octobre. Un défi ambitieux que la France est le premier pays en Europe à relever. La vaccination s’appliquera de manière obligatoire à tous les élevages commerciaux de canardssur l’ensemble de l’hexagone et pendant toute l’année. L’Etat, toujours présent auprès des filières, prend en charge 85% du coût total de cette première campagne. Notre engagement est total, et ce, depuis le début de la crise, révélant une véritable solidarité nationale et l’attachement du pays à sa production avicole qui est un pilier et une fierté de notre culture gastronomique. À ce jour :
- 86% des demandes d’acompte concernant les indemnisations sanitaires des éleveurs en cas d’abattage des animaux, ont déjà été traitées pour la crise 2022-2023, pour un montant total de versé de 37,2 millions d’euros.
- Concernant les indemnisations pour les pertes économiques, les premières avances destinées aux éleveurs situés au sein des zones réglementées ont été versées dès le début du mois d'août. Le succès de cette mobilisation n’a pu être possible que grâce aux travaux conjoints réalisés par les services de l’État et des professionnels agricoles et les vétérinaires, que je remercie pour leur engagement et leur implication. L’État est bien au rendez-vous et le restera pour mener à bien cette campagne à venir. Des paroles….et des actes salués par les acteurs de la filière que je remercie de leur esprit de responsabilité.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> C’est une réalité, les quartiers qui ont bénéficié des projets de renouvellement urbain ont changé d’image. Le cadre de vie des habitants s’est nettement amélioré. Transformer, plutôt que détruire, un modèle auquel je crois.

> [Eau courante disponible un jour sur trois à Mayotte] Il y a à Mayotte une sécheresse absolument dramatique. 35 millions d'€ sont investis pour rajouter une usine de dessalement d'eau de mer, des distributions d'eau sont organisées.

> Le contexte n'est pas simple, mais le gouvernement continue de tenir un cap : celui de la baisse des prélèvements obligatoires et l'augmentation de l'activité économique.

> En terme d'écologie, pour être audible, c'est compliqué d'être dans la nuance. On fait le buzz avec des propos radicaux et excessifs. Le barbecue, la clim, les jets privés...

> On n'utilise pas assez le référendum dans notre pays ! Il faut poser des questions institutionnelles et des questions de débat public comme l'immigration.

> Le Président a acté le principe d'une conférence sociale sur les carrières. Tout le monde a en tête le débat sur les retraites. C'est une suite positive.

> En 2022, on ne s'attendait pas à avoir un été aussi compliqué avec des records en termes de feu, de sécheresse et de vagues de chaleur avec 72.000 hectares brûlés et 90 % de déficit de pluviométrie. Lorsque, dès le printemps, nous avons regardé tous les indicateurs, les nappes phréatiques étaient plus basses qu'antérieurement à la même période. Il est vrai que cet été, il y a eu moins de feux de forêt et moins de ruptures d'eau potable. Seules 129 communes ont dû être alimentées par citernes ou en bouteilles plastique, contre 700 l'an passé.
Sur les feux de forêt, on décompte 12.000 hectares détruits contre 72.000 l'an passé. Évidemment, la météo a joué en notre faveur. Mais il y a eu aussi, j'en suis absolument convaincu, l'impact de la sensibilisation. Lorsque je parle de sensibilisation, je ne pense pas uniquement à la météo des forêts. Nous avons distribué près de 3 millions de flyers pour rappeler aux propriétaires leurs obligations légales de débroussaillement.
À la demande du président de la République, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a également augmenté les moyens aériens de lutte contre les incendies : 47 contre 38 l'été précédent. Nous avons désormais 55 colonnes de pompiers mobilisables contre 44 l'été précédent. Nous avons rehaussé notre niveau de jeu. L'action politique a permis de limiter une partie de tout ça. Néanmoins, il faut souligner que même si cet été a été marqué par moins de sécheresse et d'incendies, nous avons connu une vague de chaleur d'une intensité et d'une durée sans commune mesure avec ce que l'on avait eu l'été précédent. Sur les vagues de chaleur, le réel problème, au-delà des pics de température, est bien la durée d'exposition du corps humain à des températures particulièrement élevées.

> Le niveau de sécheresse a été plus limité que prévu. À l'été 2022, 75 départements étaient en crise. En 2023, ce chiffre est divisé par deux. Certaines zones, en particulier dans l'Ouest et le Nord, n'ont pas été impactées par la sécheresse. En revanche, les conséquences ont été très fortes sur le pourtour méditerranéen, avec des territoires comme les Pyrénées-Orientales où il n'a que très peu plu depuis plus d'un an. Dans l'Ain, en cinq ans, il n'y a eu que quatre mois sans restriction d'eau. Il faut donc regarder sur le temps long pour prendre la mesure de l'impact de la sécheresse. Les agriculteurs, eux-mêmes, anticipent et modifient leurs pratiques agricoles. La prise de conscience se généralise sur le terrain et l'été 2022 a servi, je le pense, de déclencheur y compris chez les industriels.
J'étais récemment chez Danone. L'entreprise a économisé 200 millions de litres au cours de ces deux dernières années en s'appuyant sur la réutilisation des eaux usées pour des raisons économiques, mais surtout pour préserver la ressource. Et c'est un modèle vertueux de ce qui est possible de faire chez les industriels.

> Des records de température sont atteints partout et le dérèglement s'accélère en France et partout ailleurs. Cela veut dire plus de sécheresse, la baisse de l'enneigement qui remet en cause tout un modèle d'exploitation en montagne. Cela signifie également plus de catastrophes climatiques. On l'a vu, cet été, avec les inondations au Pakistan, les méga feux au Canada, etc. Tout cela est extrêmement préoccupant, car on est en train d'entrer dans des terra incognita. L'accélération de la fonte des glaciers, par exemple, représente des défis qui sont gigantesques et montrent que notre humanité joue aux apprentis sorciers avec la planète. J'entends parfois dire qu'il faudrait sauver la planète. Le sujet, ce n'est pas de la sauver. Il n'est pas exclu que la planète se porte mieux sans l'humanité et donc c'est un autre sujet.
Ce que Nicolas Bouzou veut dire, c'est que cette situation est en train de provoquer une mobilisation des intelligences pour trouver des solutions. Face à ce dérèglement climatique, qui est une réalité pointée par l'ONU, dont c'est la responsabilité, on ne doit pas céder aux discours simplistes, dans lequel on fait du greenwashing, de la lutte des classes et on se sert du dérèglement climatique pour laisser transparaître sa haine des riches, celle de l'économie, et pour tenter, entre guillemets, d'expliquer que ce serait en mettant fin au capitalisme qu'on réglerait les problèmes de la planète. Je ne crois pas à cela. Je pense que pour régler cette crise écologique, on a bien sûr besoin de décisions politiques fortes, mais il faut également s'appuyer sur les innovations conduites par les entreprises. Dans ce domaine, il y a de bonnes nouvelles sur la progression des techniques, en matière de stockage de CO2, dans le développement des énergies renouvelables, dans l'accélération des recherches sur l'hydrogène et bien d'autres domaines comme l'ADN végétal.

> Taper sur le GIEC, c'est taper sur l'arbitre. Le GIEC est justement un collectif qui agrège les opinions des scientifiques pour aller vers un consensus. Donc dire que le GIEC exagère, c'est fondamentalement remettre en cause le constat des experts et des scientifiques. On est ici face à la tradition du complotisme. Ce qui est frappant aujourd'hui, c'est qu'on a de moins en moins de gens qui sont indifférents à l'écologie. Il n'en reste pas moins qu'on est pris entre ceux qui expliquent qu'on n'en fait pas assez, que ce n'est jamais assez radical et qu'il faudrait tout interdire ou bien tout taxer. Et puis ceux, de plus en plus nombreux, qui expliquent qu'on en fait trop. Et ce mouvement, il est puissamment politique et mondial. On le voit avec le succès du parti anti-écolo aux Pays-Bas. On le voit en Allemagne avec la fracturation de la coalition allemande par la pression du FDP par rapport aux Grünen.
On le voit enfin avec le gouvernement britannique et les déclarations du Premier ministre expliquant qu'il fallait mettre le cap sur d'autres priorités que l'écologie compte tenu de la situation sociale.

> Je vais entamer un tour de France après les élections sénatoriales du 24 septembre. Le plan sera présenté à l'Élysée à la mi-septembre. Ce sera la première fois qu'un pays décline région par région comment il va atteindre ces baisses de CO2 et quelles sont les mesures qui seront prises secteur par secteur. Nous serons le premier pays à décliner, région par région, l'atteinte des baisses de CO2 ainsi que la déclinaison sectorielle des mesures mises en place.

> Le président de la République a raison de dire qu'il y a un écueil. Cet écueil, c'est le risque de basculer dans l'écologie punitive où l'on se sert de l'écologie pour faire reculer les libertés ou pour augmenter les impôts. Il faut être capable de ne pas s'enfermer dans une vision qui soit techno, en partageant les contraintes, en expliquant que pour atteindre des objectifs, il faut que l'on soit capable d'évoluer sans perdre les gens et qu'ils mesurent que ce n'est pas payer plus pour avoir moins, mais que c'est, au contraire, une façon de préserver notre pouvoir d'achat et de vie. L'écologie, c'est une protection contre les dérèglements du monde, mais c'est également une protection contre les conséquences budgétaires de l'inaction. Je vais prendre un exemple très concret : la sécheresse de 2022, c'est 2,5 milliards d'euros de coûts entre la perte des rendements et l'augmentation des assurances, etc. Typiquement, que l'on investisse dans le fait de lutter contre les fuites, de changer une partie de notre modèle, de faire preuve de davantage de sobriété, ce n'est pas pour contraindre les gens, c'est d'abord pour éviter qu'on se retrouve dans un système déréglé.

> [Plan pour préparer la France à +4 degrés] C'est très sérieux ! Et cela sera l'un des grands chantiers de ce deuxième semestre, puisque l'idée est que ce plan national d'adaptation puisse être présenté en toute fin d'année. Nous sommes déjà à +1,7 degré au-dessus de la moyenne des années 1990. Lorsque l'on regarde les tendances météo face auxquelles nous nous trouvons actuellement, tout laisse à penser que l'on ira vers ces quatre degrés. Pour dire les choses de manière simple, aujourd'hui, nous sommes face à un risque de sécheresse multiplié par deux. À +4 degrés, le risque est multiplié par cinq ! Plus d'un tiers des stations de sports d'hiver seront sans neige ! Tous ces bouleversements sont à l'horizon à la fin du siècle. Un des enjeux majeurs pour notre pays, c'est la vitesse à laquelle dépérit une partie de la forêt. Au rythme actuel, il est probable qu'il n'y aura plus de hêtres en France en 2070. Avoir une idée de ce vers quoi nous allons, et de l'environnement vers lequel nous évoluons, a tout son sens, se donner les moyens d'avancer, c'est regarder en face ce qui arrive. Le chantier est considérable. Nous venons de reprendre des centaines de référentiels techniques pour nos ponts, nos rails, etc. C'est une modification de la carte des risques qu'il faut revoir et anticiper. C'est énorme.

> Je pense que c'est une bonne nouvelle d'avoir un président de la République et un ancien Premier ministre qui se penchent au chevet de l'école. Nos concitoyens ont le sentiment qu'il y a une sorte de contrat de confiance à rebâtir avec l'école.
Le sujet n'est pas de savoir qui coupe l'herbe sous le pied de qui. Le thème, c'est de regarder en face un sujet qui nécessite une mobilisation de tous les acteurs politiques de premier plan. Edouard Philippe est le patron d'Horizons. Et la ligne qu'il a définie, c'est la loyauté au président de la République et la liberté vis-à-vis de la majorité pour que cette loyauté, elle, puisse être vivante. On est à la veille du deuxième anniversaire de la création d'Horizons qui interviendra juste après les élections sénatoriales. On a franchi le cap des 20.000 adhérents et on est à près de 500 maires qui sont adhérents. On a une quarantaine de parlementaires. On est à près de 1.000 comités locaux. Cet anniversaire va coïncider avec la volonté d'accélération d'Edouard Philippe dans sa démarche de prendre le pouls du pays. Sa temporalité, ce n'est pas la temporalité du gouvernement, c'est celle qui consiste à s'inscrire dans un temps qui est un temps plus long, avec cette possibilité d'affiner ce diagnostic et de mesurer les attentes du pays.

> Lorsque l'on a un référendum avec une seule question, on répond à celui qui pose la question. Il faut sortir de cette logique si l'on veut renouer avec la belle idée du référendum et trancher le nœud gordien concernant des sujets que l'on traîne depuis des années. (…)
On pourrait imaginer un référendum sur le nombre de parlementaires, le cumul des mandats, les modes de scrutin au niveau local, la proportionnelle aux législatives. On pourrait évoquer des sujets sur lesquels on sent qu'on a besoin de construire des consensus pour refaire Nation. Ça vaut pour les sujets d'immigration, la dépénalisation du cannabis et la question du caractère obligatoire du Service national universel... Je rêve d'un exercice dans lequel une dizaine de questions sont posées aux Français. Un exercice dans lequel le gouvernement ne défend pas de manière collective un oui à chacune de ces questions. Mais au contraire, il y a une part de grands débats avec les Français.

> À l'échelle individuelle, les Français ne vont pas si mal. Mais la répétition des crises, du covid19 à la guerre en Ukraine en passant par la crise climatique, a plongé le pays dans une forme d'incertitude. Nos concitoyens ne parviennent plus à regarder ensemble dans la même direction. J'ajoute que la tripartition de la vie politique, l'âpreté des débats à l'Assemblée nationale et la radicalité du débat public ont anéanti toute forme de nuance et de réflexion sereine sur l'avenir de la Nation.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Avec les Rencontres de Saint-Denis, le Président tend la main aux oppositions pour apporter des réponses collectives aux grands défis devant nous. Cette initiative inédite appelle chacun au dépassement des postures et à la responsabilité. Agissons dans l’intérêt des Français.

> Mon message aux entrepreneurs:
Vous pouvez compter sur moi pour sécuriser vos approvisionnements énergétiques, amortir les hausses et stabiliser les prix de l’énergie, et des règles de marché protectrices.
Je compte sur vous pour baisser votre consommation d’énergie, investir dans les énergies renouvelables et inventer de nouvelles solutions bas carbone pour réduire nos émissions de CO2.

 

Aurélien Rousseau (ministre de la Santé et de la Prévention)
> Pérennisation de la revalorisation de 50% des gardes pour les médecins et convergence de la rémunération des astreintes pour les praticiens hospitaliers publics : des mesures qui disent la reconnaissance du rôle et des sujétions spécifiques des médecins à l’hôpital.

> La revalorisation de 25% du travail de nuit pour les personnels paramédicaux et l’augmentation de 20% de l’indemnité de travail le dimanche annoncées par Elisabeth Borne sont des décisions majeures pour l’attractivité et la fidélisation des professionnels à l’hôpital.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Les délais d’obtention des titres d’identité sont désormais réduits de moitié, grâce à la mobilisation des communes et de l'Etat. Merci aux agents mobilisés. On continue.

> Pas de transition écologique mondiale sans la France. Nous avons un rôle déterminant à jouer. Grâce à nos ambassadeurs, nous pouvons peser sur l’urgence du siècle : la préservation du climat, des ressources et de la biodiversité.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> Quelque chose s’est passé hier qui pourrait bien marquer l’histoire politique, voire démocratique, de notre pays. 12 heures de discussions entre des forces politiques qui d'habitude ne se parlent pas et ne s'écoutent pas. C'est aussi cela, faire Nation.

> La laïcité, c'est un principe fondamental dans notre pays et que tout ce qui doit permettre d'accompagner et de faire respecter la laïcité doit être soutenu en droit.

> Nous voulons amorcer, voire accélérer, le désendettement de notre pays (…) Ça veut dire qu'il faut faire des choix mais ce choix ne sera jamais la hausse des impôts, c'est même l'inverse

> Avec tout le respect que j’ai pour François Hollande, il confond 2023 et 2013. Cela fait six ans qu’on baisse les impôts. Le président Hollande a été le président de la hausse assumée des impôts

 

Bérangère Couillard (ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les Discriminations)
> La lutte contre les violences faites aux femmes est une priorité. Pour les 4 ans du Grenelle, j’ai tenu à rencontrer les acteurs qui accompagnent au quotidien les femmes victimes de violences conjugales et leurs enfants, en commençant par les associations.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)
> Entre le trimestre anti-inflation et les renégociations de tarifs, ce sont 2500 produits qui ont vu leur prix stagner ou baisser. C’était nécessaire mais pas suffisant. Dès les prochaines semaines, nous aurons deux fois plus de produits concernés par ces baisses.

> Pour certains industriels, il y a eu des baisses de prix significatives. Pour d’autres, les baisses ont été trop faibles ou le nombre de références concernées insuffisant. Les baisses doivent s’accélérer et concerner de plus nombreux produits.

> Notre objectif : 200 000 entreprises exportatrices en 2030 et majoritairement des PME.
- Création des volontariats territoriaux de l’export
- Adaptation des moyens de financement export
- Renforcement du soutien aux entreprises dans leur présence aux salons internationaux.

> Ça faisait longtemps que le RN ne nous avait pas rabâché son unique proposition pour lutter contre l’inflation. La baisse de la TVA c’est 10 milliards d’euros de coût pour l’Etat et peanuts pour le pouvoir d’achat des Français. Répéter un mensonge n’en fait pas une solution.

> La majorité des établissements recevant du public ne sont aujourd’hui pas accessibles aux personnes en situation de handicap. Nous engageons 300 millions d’euros pour accompagner ces commerces dans cette mise aux normes à horizon des Jeux Olympiques et Paralympiques.

> L’entreprise juste c’est celle qui sait défendre et promouvoir ses intérêts particuliers sans que cela ne se fasse au détriment de l’intérêt général. Création de richesse et prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux doivent être complémentaires.

 

Thomas Cazenave (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> Le budget 2024 sera tourné vers l’avenir !
- financement historique de la transition écologique
- investissement massif dans nos services publics, garants de l'unité nationale
- baisse du déficit public grâce à des économies.

 

Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité)
> 66 jours en avril | 28 jours aujourd’hui Objectif rempli ! Faire ou refaire ses papiers d’identité ne doit plus être un parcours du combattant. Améliorer le quotidien des Français, c’est l’engagement de notre gouvernement!

 

Olivier Becht (ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger)
> La France peut et doit redevenir une grande puissance commerciale. Nous pouvons y arriver, et nous allons y arriver. Objectif : 200 000 entreprises exportatrices en 2030.

> Pour diffuser le réflexe export, nous devons convaincre les chefs d’entreprises d’aller à l’international. Avec la mesure « Parlementaires pour l’export », nos parlementaires pourront y contribuer, dans tous les départements, dans toutes les circonscriptions.

> L’export sert l’influence de la France dans le monde, mais c’est aussi une nécessité pour créer des emplois. C’est un impératif économique et social.

> Avec le plan Osez l’export, nous mettons des outils concrets à disposition de nos PME et ETI pour qu’elles puissent faire connaître la créativité et les savoir-faire français dans le monde entier.   A toutes les entreprises françaises : je compte sur vous. Osez l’export!

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> Emmanuel Macron a été réélu président il y a seize mois, le 24 avril 2022. Nous sommes donc plus proches de sa réélection que de la future présidentielle de 2027. Nous devons tous garder en tête cette arithmétique politique. L’unité, aujourd’hui, doit être notre obsession. Elle n’est pas une option : c’est un trésor pour tous et une obligation pour chacun. Si à moins d’un an des européennes, on ne respecte pas cette unité, la suite n’existera pas. Pour personne.
Avant de penser à 2027, pensons d’abord à 2023 et à 2024. Les européennes sont, pour nous, un rendez-vous politique majeur. Sur ce sujet de l’Europe, nous sommes le seul mouvement à être constant. La Nupes est noyée dans son cynisme et ses incohérences et le RN, qui défend un Frexit sans le dire ni l’assumer, perdu dans ses mensonges. Si d’ici là nous perdons la boussole de l’unité, nous nous fracasserons. Qu’il y ait des sensibilités qui s’expriment au sein de notre majorité, la mienne ou celle de Gérald Darmanin, est une nécessité : le dépassement voulu par Emmanuel Macron est tout sauf un effacement. Mais les idées qui s’expriment doivent l’être dans un cadre commun.

> L’unité est un combat permanent. Né autour du centre gauche, le macronisme s’est bâti sur la promesse de faire travailler ensemble des personnalités de différents horizons et beaucoup de gens qui n’avaient, jusqu’alors, aucun engagement politique. Nous ne devons pas perdre cet objectif. La division est un poison, qui tue toujours ceux qui l’ont instillé. Le spectacle de nos fragmentations et de nos divisions ferait trop les délices de Marine Le Pen. Ne faisons pas ce cadeau au Rassemblement national ! Ce qui ne veut pas dire, j’insiste, qu’il faille taire nos idées et nos sensibilités. Je vois à cet égard au moins quatre grands sillons à creuser : l’écologie, les services publics comme une réponse au sentiment de déclassement des classes moyennes et populaires, l’Europe et les droits.

> [Ecologie] Objectivement, nous avons déjà fait énormément de choses. Dès le premier quinquennat, il y a eu des ruptures importantes : accélération sur les énergies renouvelables, abandons des projets d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ou de la Montagne d’Or en Guyane. Sur la scène européenne, nous avons également été moteurs : nous avons été le premier pays qui s’engage pour une neutralité carbone en 2050, nous avons porté la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030, etc. Nous avons à notre crédit d’autres avancées majeures comme la fin des moteurs thermiques dans les véhicules neufs à l’horizon 2035. Sans doute nous n’avons pas encore su montrer l’ampleur et la cohérence de ce projet.
Je crois qu’il faut, dans ce moment un peu gazeux du débat politique, définir et revendiquer notre doctrine environnementale. Cette colonne vertébrale idéologique doit reposer sur trois piliers. Le premier est la foi dans le progrès, l’innovation et l’investissement. Le deuxième est le « juste effort » : pour le dire autrement, chaque mesure que l’on prend – comme la mise en place de zones à faibles émissions (ZFE) dans les métropoles ou la lutte contre les passoires thermiques – doit faire l’objet d’un accompagnement social pour ceux qui en ont besoin et faire contribuer plus ceux qui le peuvent ou polluent plus. Enfin, il faut réintroduire la notion de rêve collectif autour de projets symboliques et essentiels. Hier, c’était le Concorde et le TGV. Demain, ce doit être l’avion non-polluant ou le train à hydrogène.

> J’assume totalement la taxation des activités polluantes pour investir dans cette transition écologique. Il faut simplement rappeler un préalable : en aucun cas, ces nouvelles taxes ne doivent entraver le pouvoir d’achat des Français. L’écologie ne doit être ni un emmerdement ni une punition. Mais oui, pour financer les 100 milliards du plan ferroviaire, la décarbonation de l’avion et l’installation partout sur le territoire de bornes électriques, il faut agir sur la norme et la fiscalité, la « verdir » comme on dit. C’est pour cette raison que j’ai défendu l’idée de taxer le carburant des jets privés l’année dernière, c’est pour cette même raison que je propose aujourd’hui de taxer les billets d’avion et les sociétés autoroutières. Nous en réinvestirons chaque euro dans l’écologie et le pouvoir d’achat, car notre cap reste la baisse des impôts et le soutien au porte-monnaie.
En matière d’écologie, je ferai par ailleurs dans les jours à venir deux propositions à mes homologues européens : l’instauration d’un tarif minimum du billet d’avion. Cette mesure simple doit permettre de lutter contre le dumping social et environnemental en protégeant les compagnies les plus sérieuses comme Air France. Des billets d’avion à 10 euros, à l’heure de la transition écologique, ce n’est plus possible ! Cela ne reflète pas le prix pour la planète. Je défendrai aussi la création d’un « passe européen » ferroviaire, soutenu par l’UE qui permettrait aux jeunes les plus modestes de circuler de manière libre et illimitée au sein de l’Europe. Un « Erasmus du train » écologique et social.

> Aujourd’hui, la donne est claire : la GPA ne figure pas dans le contrat présidentiel et législatif que nous avons passé avec les Français au printemps 2022. Cette mesure n’est pas au programme, le président l’a dit aux Français. Est-ce que, néanmoins, à l’avenir, il faudrait aller plus loin et légaliser la GPA ? Je le pense, oui. (…)
C’est un sujet sur lequel j’ai personnellement évolué. Pour deux raisons. D’abord, l’amour. Il y a d’un côté tellement d’enfants en souffrance et de familles dysfonctionnelles, et de l’autre, tellement de couples qui portent dans leur cœur un projet d’enfants. Ensuite, la justice. Aujourd’hui, les Français peuvent en fait déjà avoir recours à la GPA. Mais pas tous les Français ! Seulement ceux qui ont les moyens de se rendre à l’étranger : au Canada, aux Etats-Unis… La sélection se fait par l’argent et les contacts. Avoir notre propre cadre et nos propres règles serait plus juste et plus protecteur. Cela ne se fera pas dans cette législature. Mais il faut aussi creuser des idées pour demain.

> Opposer ainsi, comme le fait François Ruffin, le combat pour les droits à l’égalité et celui pour une meilleure feuille de paie à la fin du mois me paraît dangereux. De manière générale, je ne crois pas à cette opposition entre le social et le sociétal. Le progressisme, notamment dans l’histoire de la gauche française, s’est toujours articulé autour de cette idée de combiner social et sociétal. Le sociétal, c’est le nom compliqué de la bataille pour les droits, ne l’oublions pas. La gauche de François Mitterrand en 1981 n’a-t-elle pas instauré la cinquième semaine de congés payés et, dans le même temps, aboli la peine de mort et dépénalisé l’homosexualité ? Plus récemment, durant son quinquennat, François Hollande a ouvert le mariage pour tous tout en occupant le terrain de la compétitivité économique avec le CICE [crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi]. Nous-mêmes, lors du premier mandat d’Emmanuel Macron, avons réformé le marché du travail et, en même temps, autorisé, dans le cadre de la loi bioéthique, la PMA pour toutes les femmes et interdit les thérapies de conversion. J’en suis très fier.

> Il y a un dialogue spécifique avec LR, c’est vrai, et nous poursuivrons ce dialogue. Pour une raison simple : à l’Assemblée nationale, avec ses 62 députés, LR est le groupe parlementaire le plus important avec qui nous pouvons bâtir des compromis. Dans une démocratie parlementaire, on ne choisit pas ses voisins de bancs. Ce sont les Français qui, lors des élections législatives, ont choisi. Je réfute toutefois cette idée d’un dialogue exclusif avec la droite dans lequel nous serions enfermés. A l’instar de la loi sur les énergies renouvelables, plusieurs textes – moins médiatiques mais importants – ont été votés avec le Parti socialiste, les communistes et les écologistes. Avec LR, il y a des points qui se discutent, d’autres non. Quand, pour durcir la politique migratoire, la droite propose de déroger à la primauté des traités européens, c’est non ; ça s’appelle le Frexit. Il n’y aura pas de bonnes réponses en triturant au pied levé la Constitution et en piétinant nos engagements européens.

> Cette interdiction de l’abaya était nécessaire. La laïcité est un sujet crucial sur lequel, notamment depuis le discours qu’a tenu le président aux Mureaux en 2020, nous sommes d’une extrême clarté. A contrario, sur ce thème, j’observe chez nos opposants de fortes ambiguïtés. Le RN se prétend laïc ? Il est en fait obsédé par l’islam et les amalgames. A gauche, qui est historiquement le grand artisan de la laïcité, ce principe ardemment défendu en d’autres temps de Chevènement à Rocard, il y a une grande trahison. Sous la pression des Insoumis, une partie de la gauche actuelle a cédé – sur la laïcité mais aussi sur l’antisémitisme – à une ambiguïté coupable, voire à un effondrement moral. A ce titre, l’affaire Médine – invité aux rentrées politiques de LFI et de EELV en dépit d’un tweet à connotation antisémite – a été un révélateur dramatique de ces ambiguïtés. Heureusement, plusieurs leaders, de Karima Delli à Michaël Delafosse ou Carole Delga, ont rappelé les grands principes.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Protéger les mineurs en ligne est une priorité du président de la République. Ce défi, nous devons le relever en européens.

> La lutte contre les violences faites aux enfants s'intensifie avec la création aujourd'hui de l'Office mineurs rattachée à la PJ. L'Office sera compétent contre les viols et agressions sexuelles, les homicides, l'exploitation ou le harcèlement sur mineurs.

 

Sabrina Agresti-Roubache (secrétaire d’Etat chargée de la Ville)
> Nous appliquerons une fermeté totale envers les délinquants auteurs de violences urbaines qui perturbent la tranquillité publique des Français. Tous les outils existants dans la loi seront mobilisés par les préfets pour les expulser des logements sociaux.

> Pour réduire les inégalités et enlever une charge mentale à tous les parents, je suis favorable à l’expérimentation d’une « tenue scolaire » dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.

 

Sonia Backès (secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté)
> Notre école de la République doit rester ce sanctuaire, préservé des prosélytismes. Aucune pression religieuse ne nous fera reculer sur la défense de nos principes républicains. L'abaya, parce qu'elle est un signe religieux par destination, n'a pas sa place à l'école !

> Retour de l'autorité, intransigeance face à la délinquance, tenue scolaire commune et réappropriation des sujets chers aux classes populaires. Voilà des mesures que nous porterons.
>
Le phénomène sectaire est aujourd'hui dans notre pays à un niveau jamais égalé. Il est impératif que les Français soient mieux informés sur les risques qui y sont liés et que l'État se dote de nouveaux outils pour répondre plus efficacement à ce fléau. C'est le sens du plan national de lutte contre les dérives sectaires que le Gouvernement présentera dans les prochaines semaines.

> Les thérapies de conversion sont des méthodes abjectes que je condamne fermement. Je salue la démarche de Bérangère Couillard qui a demandé à la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT de saisir la justice pour enquêter sur les agissements de Torrent de vie

 

Prisca Thevenot (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> Le Service National Universel demeure plus que jamais au cœur de notre action. Pour un jeune, faire le SNU, c’est s’offrir un temps pour se découvrir soi-même tout en vivant l’expérience du collectif pour apprendre à s’engager pour les autres et pour la France.

 

Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> [Rencontre des responsables des partis avec le Président de la république] C'était très intéressant, très original, inédit : c'est la première fois que ça se faisait. Et lorsque des opposants disent "Je ne suis pas convaincu encore", traduit en français, ça veut dire ça m'a intéressé. Il faut aller plus loin et c'est ce que tous les participants ressentaient. Alors c'est une réunion qui a été tout à fait inédite dans son format. Vous avez dit 12 h de temps. (…)
Il y aura d'autres rencontres de cet ordre et on va en parler. Ça a commencé peut-être, pour se représenter ce qu'a été le caractère de cet événement, ça a commencé par 4h sur la politique étrangère. (…)
Toutes les parties du monde ont été examinées et ce qui ne s'était jamais produit et ne se serait jamais produit au travers du temps depuis les débuts de la cinquième République, c'est qu'il y avait un accord général, y compris de tous ceux qui n'avaient pas soutenu l'Ukraine, pour dire maintenant, il faut qu'on soit engagé et il n'y a plus entre nous de débats, en France, sur le soutien de l'Ukraine. (…)
Le Parlement aura ces débats et ces discussions comme c'est normal et légitime. Il ne s'agit absolument pas d'enlever quoi que ce soit au Parlement. Mais, vous mesurez bien, le Parlement depuis un an, ce que les Français en ont entendu, c'est des affrontements extrêmement violents, des injures, des noms d'oiseau dans un brouhaha impossible à maîtriser. (…)
Et c'était au contraire très constructif, apaisé, avec par moments de l'humour. Et ces 4h sur la politique étrangère ont permis à chacun de mesurer les défis qui sont en face de nous, de notre pays. Et d'une certaine manière, en raison de cette réflexion approfondie sur ce qui se passe dans le monde, en Europe et dans le monde, ça a donné à chacun un sentiment de responsabilité plus important, plus de gravité.

> Emmanuel Macron a donné plusieurs orientations en indiquant que dans ce format-là, on continuerait à approfondir plusieurs sujets. (…) Il y un sujet social. La situation des très bas salaires, la situation de ceux qui travaillent tout en étant dans des secteurs où les salaires sont extrêmement bas. (…) Il y aura de ce point de vue-là une réflexion partagée. Et il a accepté une grande conférence démocratique sur nos institutions, sur le mode de scrutin. Vous vous souvenez qu'il s'était engagé depuis l'élection présidentielle. (…)
Et il a même dit que ça serait dans ce format qu'on pourrait étudier le mode de scrutin, les précautions à prendre pour que nos institutions soient à la hauteur de ce que nous sommes en train de vivre et qui est complètement inédit. Vous voyez bien que tous les pays du monde autour de nous et tous les pays d'Europe, je ne parle même pas de tous les pays d'Afrique qui sont secoués de coups d'État de jour en jour, de coups d'État en coups d'Etat. (…)
Tous les partis qui étaient là, je ne crois pas me tromper en disant tous, ont dit : la proportionnelle, ça nous intéresse, c'est votre engagement, où est ce qu'on en est ? On a parlé de référendum… Emmanuel Macron a dit : c'est un engagement que j'ai pris, nous allons l'examiner ensemble. Vous vous souvenez qu'il avait parlé d'une conférence transpartisane. On a parlé du périmètre des collectivités locales. On est dans un labyrinthe de collectivités locales, où personne ne se reconnaît plus.

> Le référendum est nécessaire, lorsqu'on est devant des blocages, lorsqu'on est dans des situations dont on ne peut pas sortir par la voie parlementaire ordinaire. Parce que vous voyez bien que les décisions n'arrivent pas à être prises, alors il est légitime de faire appel au peuple. Encore faut-il que ce soit de grands sujets, qu'ils soient parfaitement expliqués. (…)
Pour l'instant, le référendum, c'est défini par la Constitution pour un certain nombre de sujets économiques et sociaux, ou bien sur des sujets qui ont été adoptés par la voie parlementaire. On fait une loi et on peut la soumettre au référendum. Si, les deux chambres, Assemblée nationale et Sénat, s'accordent.
Ce que le président de la République et ceux qui étaient assis autour de la table, tous, ont dit est qu’il fallait élargir le champ du référendum. Ce qui est frappant, c'est qu'avant cette réunion, probablement, la plupart des observateurs et la plupart de ceux qui allaient y participer avaient l'impression qu'on comprenait pas de quoi il s'agissait, que c'était inimaginable, que les affrontements étaient tels qu'on ne pourrait pas avancer.
Et tout d'un coup, on s'est aperçu qu'il y avait un chemin, au moins pour qu'on discute ensemble des fondamentaux, pas d'un texte, mais de manière constructive, dépassionnée, j'allais dire civique, éducation civique et éducation du citoyen. Une discussion civique où chacun, dans sa responsabilité et avec ses propres idées, accepte de confronter son sentiment, son engagement avec le sentiment et l'engagement des autres, qui ne sont pas de votre opinion.

> Si la France va bien, les choix qui seront les siens seront des choix qui permettront de réunir les Français et pas de les opposer entre eux. Voilà ma conviction personnelle et profonde. La question, c'est est-ce que la France peut se tirer des immenses risques qui sont devant elle en raison de son histoire, de sa manière d'être, et qui sont devant tous les pays d'Europe et du monde?
Aujourd'hui, il n'y a pas un pays qui puisse être défini comme serein. Tournez-vous vers la Russie, hélas, vers la guerre, des offensives et des agressions entre la Russie et l'Ukraine. Regardez la Chine, regardez même l'Inde, regardez le Moyen-Orient, regardez l'Afrique.
Nous sommes, en raison des immenses bouleversements que nous sommes en train de vivre, du numérique, des images, de tout ce que vous vivez de votre métier, des passions que ça déchaîne, qui ne sont pas régulées, nous sommes devant des risques extraordinaires de fractures et d'affrontements.
La question, c'est est ce que nous pouvons résoudre ces fractures ? Et vous savez, les médecins, quand ils doivent résoudre une fracture, ils rapprochent, ils essaient de faire en sorte que ça cicatrise. C'est exactement cela l'enjeu. L'enjeu, c'est offrir à notre pays une chance que les temps aujourd'hui menacent, une chance de s'en sortir aussi bien et mieux que les autres.

> [Uniforme à l’école] Je ne crois pas que ça s'impose depuis le sommet. Je pense qu'il faut que les établissements s'expriment, demandent que, peut-être les académies, certaines académies s'expriment et demandent. Je ne crois pas qu'il faille, c'est une petite nuance avec la secrétaire d'État qui s'est exprimée, je ne crois pas du tout qu'il faille limiter ça aux quartiers sensibles. Aux quartiers, comme on dit, de politique de la ville, c'est-à-dire ceux dans lesquels les tensions sont les plus grandes.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> [Rencontre des responsables des partis avec le Président de la république] C’est d’abord un état d’esprit. Pour relever les défis du pays, on avait davantage besoin de débattre que de combattre. Il fallait proposer plutôt que s’opposer. Dans le respect de tous: c’est ce climat positif qui a dominé les échanges. Cet événement historique et inédit rappelle que le dépassement politique sans l’effacement des sensibilités est dans l’ADN du macronisme. (…)
Si on veut mener cet exercice en sincérité et en loyauté, les Rencontres de Saint-Denis ne doivent pas être instrumentalisées d’un côté ou de l’autre. Il ne faut préempter aucune conclusion. Cela veut dire qu’il faut respecter les oppositions et prendre le temps nécessaire avant de prendre des décisions. Il revient aux chefs des partis consultés de pouvoir revenir vers leurs élus et leurs militants pour mener les consultations nécessaires. De nouvelles rencontres permettront ensuite d’aboutir à du concret et du progrès pour les Français. Il y aura un avant et un après, c’est certain. (…)
C’est aux partis politiques d’exposer leurs propositions, de converger sur des points et des constats. Le président de la République prendra ensuite ses responsabilités. L’écoute est indispensable si l’on souhaite collectivement donner une suite à ces heures de débats. (…)
L’objectif n’est pas de mettre tout le monde d’accord sur tout. Mais on peut imaginer pouvoir faire des suggestions d’ordre institutionnel pour permettre au Parlement et à la société civile d’émettre des propositions référendaires sans qu’elles ne reposent sur une initiative préalable du président de la République. Voilà une piste de sortie intéressante qui serait consensuelle. À l’avenir, notre démocratie doit être capable de mener des débats durs sur le fond mais plus apaisés sur la forme.

> Je suis très attaché à la démocratie interne dans mon parti. Je vais d’abord organiser une large consultation des 30.000 adhérents sur les grandes questions qui ont émergé à Saint-Denis. Une vingtaine de points seront proposés au débat. La démocratie interne est la sève d’un parti politique: ce n’est pas un gadget.

> Il y a un désir de poser plus facilement des questions importantes aux Français. Il faut moderniser la Ve République pour permettre davantage de souveraineté populaire. Dans le même temps, je plaide toujours, à titre personnel, pour une dose de proportionnelle, pour la réduction du nombre de parlementaires, pour un nouvel acte de simplification territoriale et pour une réflexion sur le statut de l’élu.

> Parler du positionnement de la France en Europe et dans le monde, du vivre ensemble, du pacte républicain, de l’augmentation des salaires, de pouvoir d’achat, ce sont des débats qu’on doit avoir avec les chefs de partis politiques. Parce qu’ils ne sont pas uniquement dans le chaudron de l’Assemblée nationale. Ils peuvent mener une discussion apaisée pour évoquer les problématiques de long terme. Le retour des partis politiques est aussi une réponse à une année qui a connu des tensions sociales et politiques. Je crois qu’on a appris à mieux se connaître pendant cette nuit de discussions sereines et constructives.

> On ne pourra pas reprocher au président de la République d’avoir tout tenté pour essayer de faire avancer le pays. C’est sa responsabilité, comme garant des institutions, d’éviter le blocage politique et institutionnel. Ou une instabilité politique qui serait préjudiciable aux Français, à notre économie, à nos entreprises, et aux foyers.

> Mercredi, il y avait pour la première fois un consensus national autour de notre soutien à l’Ukraine. La position française ne souffre donc aucune ambiguïté. Nous ne soutenons aucun processus diplomatique qui n’a pas l’accord des Ukrainiens. La souveraineté territoriale de l’Ukraine n’est pas négociable.

> On a un bilan européen, le meilleur depuis des décennies. On préside le troisième groupe du Parlement européen. On a démontré que l’Europe était vitale pour ses États membres. Nous l’évoquerons lors de notre campus européen. Notre futur projet et son incarnation viendront en temps utile. Sans attendre, je mets en garde contre des déstabilisations qui pourraient venir de Russie. Les européennes de juin 2024 sont une proie pour Vladimir Poutine, qui a intérêt à semer le désordre et à favoriser la prise de nos institutions par des forces eurosceptiques.

> Réunion de rentrée productive avec la Présidente de la Commission Ursula von der Leyen avec un maître-mot : continuer les réformes. Asile et migrations, industrie, pacte vert… Nous avons encore 8 mois utiles au Parlement avant l’élection. Ensemble, nous pouvons y arriver !

 

Sylvain Maillard (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Plus de magistrats, de greffiers et d’attachés de justice dans nos tribunaux ! D’ici 2027, ce sont près de 600 postes qui viendront renforcer les services de la Cour d’appel de Paris. Grâce à la Loi Justice votée par les députés Renaissance, nous construisons une justice + efficace et rapide au service des citoyens.

> À Paris, Anne Hidalgo sera donc championne olympique de la taxation. Malgré ses promesses électorales, la hausse de la taxe foncière en 2024 sera de +52% pour les Parisiens ! Tout ça pour financer une dette incontrôlée et un train de vie insoutenable. Résultat : les familles continueront à s’exiler en masse, incapables de financer les coûts de l'immobilier. La majorité présidentielle, elle, baisse les impôts depuis 6 ans pour tous les Français. Une autre voie pour Paris est possible, nous la construirons ensemble pour 2026 !

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> [Immigration] J’ai lu les propositions de LR: c’est une sorte de Frexit migratoire. Les Britanniques sortis de l’UE n’ont jamais connu une situation migratoire aussi tendue.

> [Afrique] Il faut toujours être du côté de l’ordre constitutionnel.

> L'initiative politique lancée par le président de la République Emmanuel Macron doit être un moment d'unité et de responsabilité. Le contexte que nous connaissons exige de trouver des consensus pour répondre défis majeurs qu’affronte le pays. (…)
La réunion de la nuit passé autour d’
Emmanuel Macron marque une étape importante dans la vie démocratique de la France. Elle démontre qu’il y a un chemin pour discuter de manière constructive et apaisée. Ce dialogue doit être poursuivi pour apporter des résultats concrets.

 

Eric Bothorel (député)
> Notre majorité a donné corps à la cinquième branche, elle a pris l’initiative d’une ppl sur le « bien vieillir » . Nous serons au rdv des enjeux de la prise en charge de nos anciens, assumant le droit à la différenciation tenant compte des spécificités de chacun de nos territoire.

 

Jean-René Cazeneuve (député)
> Entre 2017 et 2022, les impôts locaux des français ont baissé de 28% grâce à la suppression de la Taxe d’habitation (au global et en moyenne), les collectivitéss territoriales ont été compensées à l'€ près. La preuve, leurs recettes ont augmenté de 11% sur la même période

 

● Parti radical
Laurent Hénart (président)
> 12h d'échanges constructifs avec un Pdt de la République à l'écoute. La méthode inédite doit être saluée et poursuivie. J'ai rappelé les priorités du Parti radical: proportionnelle aux législatives, réforme territoriale, réserve citoyenne, révolution fiscale immobilière.

 

David Valence (député)
> Oui, les forces politiques peuvent se parler, loin des postures, dans l’intérêt de la France! C’était un pari osé d’Emmanuel Macron. La conférence sociale sur les carrières & branches en dessous du SMIC en sera un premier résultat concret.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Bernard Guetta
> [Tribune: « La campagne pour les élections européennes pourrait tracer les premiers contours du nouvel échiquier européen »]
Et si nous y parlions politique, la vraie, grands périls, grands atouts, grands enjeux ? Et si les prochaines élections européennes étaient l’occasion de dépasser la compétition des partis nationaux et d’aborder en même temps, dans chacun de nos vingt-sept pays, les tempêtes qui nous menacent et les moyens d’y faire face ?
C’est alors que les électeurs reprendraient goût à la politique et que le taux de participation à ce scrutin pourrait être autrement moins navrant que d’ordinaire, car, pour l’heure, la démocratie chrétienne et la social-démocratie sont trop intellectuellement épuisées pour que la bataille entre droite et gauche puisse encore intéresser. Progrès sociaux et reconstruction d’après-guerre, leur héritage est essentiel ; mais, issues de la révolution industrielle, elles sont l’une et l’autre dépassées par la transformation du travail, les ravages de la croissance et la résurrection, sur les cinq continents, de droites réactionnaires remettant en question les Lumières.
La droite et la gauche n’en disparaîtront pas pour autant, mais, comme on le voit si régulièrement au Parlement européen, une nouvelle frontière se cherche entre le rapprochement, d’un côté, des droites dures et des extrêmes droites et, de l’autre, la lente gestation d’une force universaliste et démocrate allant des gauches utopistes au centre droit.
C’est ce qui prend forme aux Etats-Unis. C’est ce qui s’entend en France lorsque M. Ruffin fait valoir à ses amis la nécessité de gagner en «centralité», tandis que M. Sarkozy appelle, à l’inverse, à fédérer les électeurs de MM. Zemmour, Macron et Ciotti. C’est aussi ce qui s’est esquissé en Pologne et en Hongrie. Alors ce débat à vingt-sept, cette campagne qui pourrait bien tracer les premiers contours du nouvel échiquier européen, ouvrons-les, dès aujourd’hui, autour de quatre questions principales.
La première est l’Ukraine puisqu’il ne s’agit pas, monsieur Sarkozy, d’aller négocier avec le despote du Kremlin mais de contribuer à le battre, car ses objectifs sont parfaitement clairs. Il veut et le dit reconstituer l’empire perdu des tsars et espère maintenant que l’Union, les Etats-Unis et le monde imposent aux Ukrainiens le cessez-le-feu qui lui permettrait de ne pas avoir à renoncer à ses annexions, d’enrayer son affaiblissement intérieur, d’obtenir la levée des sanctions internationales et de préparer sa prochaine offensive.
La guerre demeurera rampante en Europe tant que cette ambition impériale habitera le Kremlin et ce n’est donc pas à ce régime d’empoisonneurs et de criminels de guerre que nous devons tendre la main mais à un peuple muselé. Il nous faut tout à la fois développer nos fournitures d’armes à l’Ukraine et nous adresser directement au peuple russe pour lui dire que son destin n’est pas de devenir un vassal de la Chine et que nous sommes prêts à coopérer avec lui sitôt que cette agression aura pris fin.
La deuxième question à débattre est l’élargissement de l’Union. Il est vrai qu’il serait impossible de faire fonctionner à trente-cinq ou plus des institutions européennes qui grippent à vingt-sept. Il est encore plus vrai qu’il serait dangereux de laisser MM. Poutine, Xi et Erdogan s’installer dans les Balkans, et de refuser d’ouvrir nos portes à l’Ukraine puisque ce serait dire qu’elle n’est pas des nôtres et appartiendrait à l’aire russe.
Cela semble insoluble, mais on peut, en réalité, faire valoir à ces pays candidats que rien ne sert de vouloir monter sur un bateau qu’un trop-plein de passagers ferait couler et que nous pouvons d’ores et déjà mettre en place des coopérations renforcées dans une multitude de domaines civils et militaires, tisser ainsi des liens toujours plus étroits et progressivement bâtir ensemble une Union élargie – une Union à vocation continentale, une seule et même Union mais dont les degrés d’intégration politique seront pour longtemps différents.
C’est déjà le cas aujourd’hui. Tous les Vingt-Sept n’ont pas adopté la monnaie unique ou ne sont pas membres de l’espace Schengen. Tous ne souhaitent pas aller plus avant sur la voie de l’unité politique à laquelle tous les pays candidats n’aspireraient pas non plus et il est parfaitement concevable que cette Union élargie soit formée de plusieurs étages ou « formats » comme Emmanuel Macron l’a proposé à Bratislava.
Vient en troisième lieu la question de l’Alliance atlantique, dont les Etats-Unis n’accepteront pas d’éternellement supporter la charge alors qu’ils ont plus de défis à relever en Asie qu’à nos côtés. Si nous voulons la pérenniser, il nous faut la rebâtir autour de deux puissances égales en droits et en devoirs : les Etats-Unis d’Amérique et une Union européenne qui se serait enfin dotée d’une défense crédible, autrement dit commune. L’Alliance atlantique et l’Europe de la défense sont aussi indispensables l’une que l’autre à la sécurité des démocraties et la France aiderait à imposer cette évidence en proposant un candidat au secrétariat général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord.
Quant à la quatrième des questions à débattre à vingt-sept, c’est l’Afrique. Personne d’autre qu’elle-même ne résoudra ses problèmes. Sa stabilisation ne se fera pas en un jour, mais nous devons y faciliter la création d’emplois en y relocalisant nombre des productions que nos industries avaient délocalisées en Asie. C’est un impératif, car ce serait le moyen de tout à la fois réduire les temps de transport et leur pollution, de diminuer la pression migratoire et de jeter les bases d’un partenariat mutuellement bénéfique autour de ce lac eurafricain qu’est la Méditerranée.
Je sais. Beaucoup ne verront qu’une vue de l’esprit dans cette ambition d’un débat paneuropéen venant revivifier nos vies et nos échiquiers politiques, mais les nuages s’amoncellent sur l’Europe. La protection américaine devient incertaine au moment même où la Russie redevient inquiétante et où l’essoufflement chinois menace l’industrie allemande, pèse sur nos partenaires commerciaux et pourrait bientôt susciter un mécontentement intérieur que M. Xi sera tenté de parer par des aventures extérieures.
Parce qu’il y a péril en Europe, la donne y a changé. L’idée que l’union fasse la force n’est plus guère contestée. Les débats du Conseil, du Parlement et de la Commission commencent à intéresser beaucoup d’Européens, car le fait est que les Britanniques refuseraient aujourd’hui le Brexit et que, sans notre unité, nous n’aurions pu ni relever les défis de la pandémie, ni prendre les premières mesures de transition verte, ni apporter l’aide requise à l’Ukraine, ni commencer à réguler l’univers numérique.
Même les nouvelles extrêmes droites n’appellent plus à défaire l’Union. Elles ne parlent plus que de lui substituer ce qu’elle n’a jamais cessé d’être – une « Europe des nations » – et la voie est ainsi libre. Allons-y ! Innovons ! Menons une campagne qui fasse de l’Union un ensemble politique cherchant des réponses communes à des problèmes communs. N’hésitons plus, car « on ne croit, disait Talleyrand, qu’en ceux qui croient en eux ».

 

 

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