vendredi 25 mai 2012

Le Centre et les législatives 2012. En route pour la déroute?

Il y a pratiquement autant ou presque d’appellations et de combinaisons centristes qu’il y a de candidats pour les prochaines législatives…
Et les oppositions de personnes n’ont pas permis une union derrière des candidatures uniques.
Chaque parti y va donc seul avec de nombreuses exceptions qui n’apportent guère de clarté dans ce que l’on peut appeler un marigot centriste où risquent de se perdre les électeurs du Centre et de se noyer les partis centristes.
Du coup, la déroute dès le 10 juin, premier tour des législatives, est une éventualité sérieuse donc chaque leader centriste sera comptable.
Bien sûr, il y aura quelques survivants mais certaines figures du monde centriste risquent de passer à la trappe.
En premier lieu, il y a François Bayrou dont les sondages lui promettent une défaite cinglante dans sa circonscription béarnaise avec la victoire, dans tous les cas de figure, de la candidate socialiste.
Car la seule façon se sauver le président du Mouvement démocrate aurait été que les socialistes reconnaissants (de son vote pour François Hollande au second tour de la présidentielle) ne présentent pas de candidat face à lui ou que ce candidat arrive en troisième position et qu’il se désiste en sa faveur pour le second tour.
Mais ce dernier scénario, puisque candidature socialiste il y a, n’est pas celui qui ressort des intentions de vote des électeurs.
Rien n’est sans doute perdu d’avance mais le combat sera très rude (tout comme la défaite, si elle a lieu).
Jean-Christophe Lagarde, le président délégué du Nouveau centre et adversaire numéro un d’Hervé Morin, président du même parti, sera dans le même cas et risque de connaître une défaite aussi cuisante lui qui se représente dans sa circonscription de Seine-Saint-Denis où François Hollande a dépassé les 64% de voix au deuxième tour de la présidentielle.

Au jour d’aujourd’hui, il est donc bien difficile de s’y retrouver dans les candidatures centristes.
Il y a d’abord «Le Centre pour la France», l’étendard de François Bayrou et du Mouvement démocrate qui revendique 400 candidats, à la fois, du parti mais aussi des sans-partis ayant reçu l’investiture de celui-ci (25% des candidats selon les responsables du MoDem).
A côté de cela, le Mouvement démocrate a décidé de soutenir plusieurs candidats du Parti radical, du Nouveau centre ou de l’Alliance centriste voire des Radicaux de gauche à l’échelon local.
Dans certaines circonscriptions, il y a même eu des accords entre les partis centristes pour présenter des candidatures communes comme c’est le cas dans le département de Haute-Garonne.
A noter que certains sortants du Nouveau centre auront des candidats du Mouvement démocrate face à eux (comme Jean-Christophe Lagarde) et d’autres non (comme Hervé Morin).
Du côté du Nouveau centre, justement, la situation est très nébuleuse.
Le parti soutien officiellement 127 candidats avec, parmi eux, les 29 députés sortants.
Tous ces derniers s’en réclament mais certains vont également chercher leur légitimité du côté du Parti radical (qui, lui, présente 111 candidats).
C’est le cas des «dissidents» comme Jean-Christophe Lagarde (qui a aussi créé l’association «Le Centre humaniste européen»…), François Sauvadet, Maurice Leroy ou André Santini qui se présenteront sous l’étiquette Urcid (Union des radicaux, centristes, indépendants et démocrates), association créée par le Parti radical pour ratisser large et se donner une légitimité centriste.
Mais le Nouveau centre a passé directement un accord national avec l’UMP comme d’ailleurs le Parti radical.
C’est notamment le cas pour les députés sortants de ces deux partis qui n’auront pas, sauf exception, des adversaires UMP face à eux dans leurs circonscriptions.
A noter que les micro-partis Alliance centriste et Gauche moderne présentent quelques candidats (une cinquantaine de candidats pour la première et dix pour la seconde…).
Enfin, il y aura, comme toujours, des candidatures «indépendantes» comme celle du maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC