vendredi 22 avril 2022

Propos centristes. France – Campagne présidentielle / Incompétence de Le Pen et danger de l’extrême-droite / Guerre de Poutine contre l’Ukraine Pouvoir d’achat / Politique économique / Transition écologique / Education…

Voici une sélection, ce 22 avril 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> À Marioupol, la situation ne fait qu’empirer. Des dizaines de milliers de civils sont piégés. J’appelle une nouvelle fois la Russie à respecter le droit international humanitaire, à permettre aux habitants de quitter la ville, à laisser entrer l’aide humanitaire.

> Sur l’avenue des Champs-Élysées il y a cinq ans, le capitaine de police Xavier Jugelé a fait face à un terroriste. La Nation allait perdre l’un de ses héros engagés pour nous protéger. Nous n’oublions pas.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> Emmanuel Macron est le seul qui peut nous permettre d’aller plus loin dans l’affirmation de notre souveraineté française et européenne.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
> [Tribune co-écrite avec Pascal Canfin, député européen Renew et président de la commission environnement du Parlement européen: « Le projet de Marine Le Pen est celui d’une régression écologique sans précédent »]
Les Français ne sont jamais aussi fiers de la France que quand notre pays contribue à trouver des solutions aux problèmes du monde et à faire advenir une nouvelle espérance. Réussir la transition écologique, inventer un modèle progressiste dans un monde contraint par le choc climatique est de cette nature. Or, il faut le dire avec gravité : le projet de Marine Le Pen est celui d’une régression écologique sans précédent. Un mot dans son programme résume tout: elle parle de «terrorisme climatique» à propos des politiques que nous menons en France comme en Europe pour protéger notre avenir en luttant contre le dérèglement climatique et ses conséquences dramatiques.
« Terrorisme climatique », ces mots ne doivent rien au hasard et suffisent à marquer la coloration anti-écologique de son projet. Et l’une de ses propositions fortes, qu’elle partage avec Eric Zemmour, est un moratoire sur les énergies éoliennes et solaires et le démantèlement des parcs déjà construits. Autrement dit, mobiliser de l’argent public pour produire moins d’électricité propre en dépit de toute logique. Ce qui mécaniquement veut dire plus de gaz russe tout de suite, en cohérence d’ailleurs avec une proximité coupable et mortifère avec le régime de Vladimir Poutine.
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Soyons clairs : tout n’a pas été parfait entre 2017 et 2022. Et nous comprenons, nous partageons l’angoisse des jeunes et la volonté légitime de faire davantage pour le climat, défi du siècle. Mais regardons les faits : les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique baissent deux fois plus vite aujourd’hui qu’il y a cinq ans. C’est le résultat de politiques publiques concrètes : plus de logements isolés grâce aux aides publiques, plus de voitures électriques achetées grâce aux bonus, plus de trajets à vélo effectués grâce au soutien à la réparation et à l’investissement dans les pistes cyclables, etc.
Autres faits incontestables : de grands projets inutiles comme l’aéroport Notre-Dame-des-Landes, le centre commercial géant Europacity ou la mine d’or Montagne d’or, en Guyane, ont été arrêtés. Et, en Europe, l’objectif radical d’atteindre la neutralité climat en une génération d’ici à 2050 ainsi que l’accord inédit sur une taxe carbone aux frontières, pour protéger nos emplois industriels et la planète, sont aussi le résultat de l’action de la France. Tout cela montre le sérieux d’un bilan.
Aujourd’hui, il faut aller encore plus loin. C’est le sens des propositions d’Emmanuel Macron autour d’un triptyque-clé : planifier-investir-négocier et d’un objectif structurant : doubler encore notre rythme de baisse des émissions de CO2 pour ainsi nous aligner avec l’accord de Paris. La future majorité fera voter avant la fin de l’année 2022 une loi de programmation climatique qui organisera les moyens financiers sur tout le quinquennat pour sécuriser les crédits budgétaires et donner ainsi de la visibilité à nos entreprises qui veulent investir dans des technologies zéro carbone, comme aux familles qui veulent mieux isoler leur logement ou aux agriculteurs qui veulent développer les énergies renouvelables sur leurs exploitations.
Tout cela nécessite d’investir plus. Nous le ferons. Grâce aux plans de relance français et européen, nous avons pour la première fois un niveau d’investissements verts dans l’économie qui est aligné avec l’accord de Paris sur le climat. Cela n’avait jamais été le cas.
Nous allons conserver cette ambition en investissant 10 milliards d’euros de plus par an dans la transition écologique, par exemple en rendant accessibles aux ménages modestes des voitures électriques en leasing pour un coût d’environ 100 euros par mois qui est bien inférieur à l’économie réalisée lorsqu’un seul plein [avec une voiture à moteur thermique] coûte 120 euros ! Nous réconcilierons ainsi « fin du monde » et « fin du mois ». Et parce que l’on ne peut gagner une guerre avec l’organisation du monde d’hier, Emmanuel Macron modifiera en profondeur le pilotage de la transition climatique pour la confier directement au premier ministre adossé à deux ministres chargés de la planification énergétique et territoriale.
Notre objectif est clair : faire de la France un gagnant de la révolution économique zéro carbone et accompagner chacun dans cette nouvelle société. C’est un défi collectif immense, c’est une opportunité d’emplois, de pouvoir d’achat et de compétitivité. Ne nous y trompons pas, l’élection de Marine Le Pen ne viendrait pas simplement changer quelques curseurs dans un processus qui continuerait. Elle mettrait, au contraire, un coup d’arrêt fatal et sans doute irréversible à une dynamique qu’il faut renforcer. Le 24 avril est aussi un vote pour la planète.

> Avec Emmanuel Macron, nous continuerons à lutter contre le réchauffement climatique et à construire une société plus respectueuse de notre environnement.

> Notre objectif est clair : faire de la France un gagnant de la révolution zéro carbone et accompagner chacun dans cette mutation, à rebours du projet climato-sceptique porté par Marine Le Pen. Le 24 avril est aussi un vote pour la planète.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> Nous vivons un moment démocratique très important. Allons vers une France constructive, apaisée où l’on s’écoute, où l’on cultive la nuance et l’équilibre, où l’on encourage avec détermination ce qui fortifie le lien social.

> Le débat Macron-LePen était un moment important de notre vie démocratique mais aussi un exercice de vérité. Ce fut aussi l’affirmation d’une vision de construction pour la France face à une addition de propositions qui ne marcheraient pas Le vote d’avenir c’est Emmanuel Macron.

> Ma plus grande fierté, c’est l’école primaire.

> Le choix de l’École ouverte était un choix de la plus haute importance pour notre jeunesse. Ce n’était pas celui d’autres pays ni celui de Madame Le Pen.

> On peut garder le voile à l’université. Il y a débat, mais il y a une grande différence entre avant et après 18 ans.

> Macron arrogant? Je n’ai pas vu d’arrogance. On dit ça, c’est le corollaire parfois de la maîtrise technique.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> Le bilan économique d’Emmanuel Macron est une des forces majeures de son quinquennat :
- Plus d’un million d’emplois créés depuis 2017,
- Baisse des impôts de plus de 50 milliards €,
- Succès historique de l’apprentissage.

> Emmanuel Macron a fait preuve de beaucoup de clarté sur le pouvoir d'achat, qui passe d'abord par le travail, sur la construction européenne et sur l'écologie qui est le grand blanc et le grand vide du projet de Marine Le Pen.

> Sauver le système de retraites par répartition et garantir son financement c’est une réforme et c’est aussi un moyen de réconcilier les Français entre eux.

> Une question à laquelle Marine Le Pen n’a pas répondu : qu’est-ce qu’elle aurait fait pendant la crise Covid19? Emmanuel Macron a protégé les salariés, les compétences et évité une vague de faillites grâce au fonds de solidarité, au chômage partiel et au PGE.

> J’ai trouvé que c’était un bon débat, serein, clair, où chacun a pu exprimer ses arguments. Inutile de vous dire que j’ai été plus convaincu par les arguments d’Emmanuel Macron.

> L’arrogance, "c’est vraiment le dernier argument qu’on emploie quand on a pas trouvé aucun autre pour attaquer son adversaire.

 

Florence Parly (ministre des Armées)
> Je salue la décision des Pays-Bas de déployer 200 militaires en Roumanie dans le cadre du groupement tactique de l’OTAN commandé par la France. La Belgique contribue déjà à cette mission. Ensemble, nous sommes engagés pour la sécurité de nos alliés.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
> [Violences faites aux femmes] Nous avons révélé une délinquance qui était cachée (...) Nous avons une augmentation très forte des violences intra-familiales [dans les statistiques].

> Je pense que celui qui n’a pas voté au premier tour, voit bien qu’il y a un choix désormais assez binaire, et qu’il ne peut pas rester dans son canapé

> Hommage au capitaine Xavier Jugelé, lâchement assassiné par le terrorisme islamiste le 20 avril 2017 sur les Champs-Élysées. La France n’oubliera jamais. Pensées à sa famille, ses proches et ses collègues.

> Il est évident que Madame Le Pen dépend de la Russie (…) Quand vous devez autant d’argent à quelqu’un, vous n’êtes pas libre.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
> Sur le chômage, les chiffres sont incontestables :
- 610.000 chômeurs de moins au sens du BIT depuis 2017 ;
- Plus d'un million d'emplois créés depuis 2017.
Le taux de chômage est au plus bas depuis 15 ans. Nous pouvons maintenant atteindre le plein emploi.

> On a vu 2 projets très différents. D'un côté celui d'Emmanuel Macron, solide et concret sur l'emploi, le pouvoir d'achat, l'écologie et l'Europe. De l'autre, les incohérences du projet de Mme Le Pen, bancal sur le pouvoir d'achat, anti-écologique et anti-UE.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Outre-mer)
> Chacune de nos réformes a eu un impact positif pour les territoires d'Outremer car dans chacune de nos décisions, la spécificité ultramarine a été prise en compte. Emmanuel Macron a écouté les revendications des Ultramarins et nous continuerons.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Restons mobilisés pour convaincre nos concitoyens de voter pour un projet de progrès qui défend notre État de droit, fait progresser nos droits et agit pour le climat ! Face aux innombrables tergiversations, au repli et au rejet. Dimanche le choix est clair.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
> Avec Emmanuel Macron, nous continuerons à investir massivement dans l'hôpital pour améliorer les conditions de travail. Et nous ferons reculer les déserts médicaux.

> Emmanuel Macron continuera d’agir pour les plus modestes ! En réduisant le chômage, en permettant le versement automatique des aides sociales, en augmentant les allocations aux familles monoparentales, en instaurant une retraite minimale à 1 100€…

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> Pour un projet de souveraineté agricole, énergétique et alimentaire ! Un projet qui croit dans l’Europe tout en la réformant et en faisant bouger les lignes.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
> Ceux qui font comme si la présidentielle était jouée ne respectent pas les Français ! Nous faisons campagne pour les convaincre jusqu'à la dernière heure. Nous ne nous livrons pas à des projections politiques irresponsables sur les législatives ou le premier ministre.

> La plus grande arrogance, c'est l'incompétence. Ce n'est pas respecter les Français de leur présenter des propositions injustes et inefficaces, ni chiffrées, ni conformes à notre Constitution. Emmanuel Macron les a combattues avec force, et il a eu raison.

> Les débats de second tour sont toujours des moments de clarification. Elle était hier soir définitive : Marine Le Pen est incapable de gouverner ce pays, elle ne sait que le diviser. Le Président a montré qu'il savait écouter les Français pour leur parler à tous.

 

Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)
> Gouverner, c’est prévoir. Gouverner, c’est choisir. Gouverner, c’est ne pas céder à la facilité des temps et des caricatures. Gouverner c’est assumer, dans le temps, ses positions. Et dire, devant les Français, la vérité.

> [Mélenchon veut devenir premier ministre] On ne peut pas à la fois mettre le cap sur les législatives et bypasser le sujet de dimanche. Le sujet, c’est d’essayer d’éviter une aventure folle, qui serait celle de l’élection de Le Pen.

> [Réforme constitutionnelle par référendum sans passer par le Parlement] Le Pen dit quelque chose qu’elle ne pourra pas faire, c’est ce qu’on appelle un mensonge. Ceux qui connaissent les sujets constitutionnels savent que c’est une promesse qui ne marche pas.

> La proportionnelle intégrale, ça veut tout et rien dire. On parle de circonscription nationale ou régionale ? Cela n’a pas du tout les mêmes effets électoraux. Le principe ma parait le bon, mais il faut regarder les modalités.

> [Retraites] Emmanuel Macron a dit qu’il était prêt au dialogue dans la construction de la loi, et donc sur l’âge. Il y aura en plus une clause de revoyure.

> [Baisse d’impôts] Les collectivités locales n’ont jamais été une variable d’ajustement contrairement aux quinquennats précédents. L’Etat était au rendez-vous, y compris pour compenser les pertes de recettes pendant le covid19.

> [Pouvoir d’achat] Les solutions de Le Pen sont des solutions de facilité. Elle pose la question de la TVA, mais la TVA n’est pas indexée sur les prix. Une fois à taux zéro, vous n’avez pas réglé la question" de la hausse.

> Il faut toujours être inquiet et vigilant, faire campagne jusqu’au bout. Nous sommes dans une société extrêmement éruptive. Tout évènement, toute situation, toute donnée nouvelle peut faire des choses.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
> [Tribune co-écrite avec Nicole Ameline, ministre de la parité et de l’égalité professionnelle (2002-2005); Laurence Rossignol, ministre des droits des femmes (2016-2017); Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes (2012-2014) « Nous, ministre et anciennes ministres des droits des femmes, l’affirmons : Marine Le Pen n’est pas féministe »]
Si elle prend des formes différentes selon les contextes nationaux, l’« internationale de l’extrême droite » a un point commun universel : partout dans le monde et de tout temps, elle constitue une menace pour les femmes. Une menace pour leurs droits, pourtant conquis de haute lutte. Historiquement viriliste et patriarcale, elle enferme les femmes dans une vision essentialiste de la société, emprisonnant les genres dans des fonctions à la fois hiérarchisées et différenciées.
Résultat : les femmes sont cantonnées dans un rôle de « gardiennes du foyer », assujetties uniquement à l’impératif de la transmission du patrimoine biologique, et reléguées à la reproduction et à l’éducation.
Cette vision sépia et réactionnaire, partagée par tous les leaders d’extrême droite à travers le monde, glorifiant la famille – forcément hétérosexuelle – comme cellule de base de la société, s’accompagne en outre systématiquement d’attaques envers le combat féministe.
L’actualité nous le rappelle en effet comme un bégaiement : au Brésil, en Pologne ou en Hongrie, le droit des femmes à disposer librement de leurs corps est remis en cause. En Allemagne et en Espagne, les féministes sont dans le viseur des partis extrémistes AfD et Vox. Aux Etats-Unis, les Etats du Texas et de l’Oklahoma aspirent à restreindre les possibilités de recours à l’avortement. Au-delà des actes, il y a aussi les mots. On ne compte plus les insultes de Donald Trump, de Jair Bolsonaro, de Matteo Salvini ou de Viktor Orban à l’encontre des féministes et des femmes en général, signes de leur misogynie crasse et du patriarcat qu’ils souhaitent réhabiliter.
La France n’échappe pas à cette régression. L’extrême droite est, plus que jamais, aux portes du pouvoir. Il s’agit d’une menace sans précédent pour les droits des femmes. Si Marine Le Pen ose citer régulièrement Simone de Beauvoir, si elle affirme – non sans quelques ambiguïtés – être attachée à la loi Veil [légalisation de l’interruption volontaire de grossesse en 1975], que son père et son parti voulaient abroger, si elle prétend qu’une femme à l’Elysée serait mécaniquement la plus à même de défendre les femmes, force est de constater que la mue n’est qu’un leurre. Le « ripolinage » du discours n’est là que pour capter un électorat, qui hier lui tournait le dos. Disons-le tout net : le Rassemblement national (RN) reste le Front national (FN). La candidate, adepte du « féminisme washing » et de la dédiabolisation, s’inscrit dans l’héritage antiféministe du FN et instrumentalise le combat pour les droits des femmes à des fins politiciennes.
Car, en filigrane, si les visages et les mots ont changé, la structure de pensée demeure intacte. Opposée à la parité, en entreprise comme en politique, qu’elle qualifie d’« idéologie différentialiste et multiculturelle », Marine Le Pen se targue d’être l’alliée de Viktor Orban en Hongrie et de Mateusz Morawiecki en Pologne. Des dirigeants parmi les plus conservateurs en Europe, qu’elle s’échine à défendre contre vents et marées.
La députée (RN) du Pas-de-Calais n’a, par ailleurs, voté aucun texte du quinquennat en faveur des femmes, se prononçant systématiquement contre ou brillant par son absence, qu’il s’agisse des lois pour lutter contre les violences ou de celles en faveur de l’égalité économique et professionnelle. Rappelons que, en 2021, elle s’est opposée à l’ouverture de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes et à l’allongement de l’accès à l’interruption volontaire de grossesse de douze à quatorze semaines.
Eurodéputée entre 2004 et 2017, elle s’est opposée, avec son groupe parlementaire, à tous les textes progressistes en faveur des femmes adoptés par le Parlement européen. Point d’orgue de cette attitude antiféministe sans équivoque, en 2016, elle a voté contre l’adhésion de l’Union européenne à la convention d’Istanbul contre les violences faites aux femmes. Dis-moi ce que tu votes, je te dirai ce que tu penses.
Pire, depuis quelques années, l’extrême droite a pris en otage le combat féministe, en le déplaçant sur la question migratoire et identitaire. Le patriarcat, et son cortège de violences sexistes et sexuelles, ne serait le fruit que de personnes issues des dernières vagues d’immigration. Un discours stigmatisant et raciste, servant non pas les femmes, mais uniquement la xénophobie et le nationalisme, que l’extrême droite promeut à l’envi.
Enfin, dans un entretien accordé en mars à l’hebdomadaire Femme actuelle, Marine Le Pen déclarait que, si les Français lui accordaient la majorité de leurs suffrages le 24 avril, elle ne conserverait pas de ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes. Or, parce que nous avons occupé ces fonctions ministérielles chacune à notre tour dans des majorités différentes, nous savons combien ce ministère est indispensable pour porter les combats des droits des femmes ; qu’il s’agisse de l’émancipation économique de celles-ci, de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, contre l’invisibilisation des femmes et pour leur santé.
Au pays d’Olympe de Gouges, de Flora Tristan, de Gisèle Halimi et de Joséphine Baker, le combat féministe ne saurait être instrumentalisé ou anéanti. Les progrès accomplis ces dernières décennies ne sauraient être rayés d’un trait de plume. Au-delà des paroles, pour enrayer la plus répandue des inégalités, pour venir à bout de ce fléau universel qui – depuis toujours – a fait d’une majorité une minorité, seuls les actes comptent. Car les droits des femmes demeurent fragiles, suspendus aux humeurs du temps.
Nous, ministre et anciennes ministres des droits des femmes, l’affirmons sans ambages : non, Marine Le Pen n’est pas féministe. Son accession à la présidence de la République serait une régression pour toutes les femmes de notre pays.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
> Dimanche prochain, soyons-tous mobilisés pour donner 5 ans de plus à Emmanuel Macron. Aucune voix ne doit manquer pour rejeter l’extrême droite. Pour l’avenir de nos enfants, de la France et de l’Europe, je vote Emmanuel Macron dimanche prochain.

> Emmanuel Macron est le seul à pouvoir nous protéger face aux crises d'aujourd'hui et de demain.

> On prendrait un risque majeur d'élire Marine Le Pen présidente. L'heure est grave.

> Marine Le Pen est dépendante de Poutine et poutinôlatre!

> Marine Le Pen au pouvoir ? Il y aurait un régime où nos libertés individuelles et publiques seraient restreintes.

> Un jour [Le Pen] prive de liberté les femmes musulmanes, demain on privera les libertés de tous nos compatriotes !

> Relocaliser, ce n’est pas se couper du monde comme le propose Le Pen! Relocaliser, c’est être attractif: depuis 2017, ce sont 140.000 emplois créés en France par les entreprises étrangères car notre pays est plus compétitif. Ce sont 140.000 vies changées, concrètement.

> Mensonge ou incompétence ? Le Pen sait-elle que la France s’oppose à l’accord de libre-échange avec le Mercosur? Que nous mettons en place des mesures miroir pour imposer la réciprocité dans les normes de production agricoles?

 

Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)
> Pensée pour toutes les victimes de la déportation en ce jour de cérémonie nationale pour commémorer le souvenir des victimes et des héros de la Déportation. Que leur mémoire vive à jamais.

> Les habitants des quartiers doivent toujours être écoutés et entendus avec respect. Aujourd’hui, Emmanuel Macron est le seul candidat qui porte une ambition réelle pour le renouvellement urbain de ces quartiers et un idéal de vivre ensemble pour les habitants.

> En souhaitant le financement des énergies fossiles et le rejet des renouvelables, le projet de Le Pen est climatosceptique. Le projet d'Emmanuel Macron:
- 700 000 logements rénovés par an.
- Développer les énergies renouvelables et le nucléaire !

 

Olivier Dussopt (ministre chargé des Comptes publics)
> Macron-Le Pen: deux visions de la République. Une seule est républicaine.

> Sur le dédoublement des classes de CP et de CE1, Marine Le Pen dit que c'est réservé aux grandes villes. Faux! Plus d'un tiers des QPV sont dans des villes de moins de 20000 habitants. Elle confond zones défavorisées et banlieues.

> 50Mds€ de baisse des impôts en 5 ans, 25Mds les ménages avec 18Mds pour la TH et 5Mds que l'IR des contribuables des 2 premières tranches, 25Mds pour les entreprises pour les rendre plus compétitives. Le Pen loin de la balle.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> Utile et nécessaire plaidoyer pour des métiers qui souffrent encore de nombreux préjugés, alors même qu'ils sont au cœur de la transition écologique et énergétique : dans l'industrie, seuls 6% des salariés sont au SMIC et 70.000 postes y sont ouverts !

> Grâce au bouclier tarifaire, le prix de l'électricité en France n'a augmenté que de 6%, là où il s'envole à +41% dans le reste de la zone euro.

> L'égalité F/H, la mixité, c’est aussi une évidence dans le domaine économique. Dans les équipes diversifiées, les performances sont jusqu’à 50 % plus importantes que dans les équipes masculines.

> Le Pen, c’est le projet de l’extrême-droite. Elle a beau le peindre dans les couleurs pastel, ce projet défend la préférence nationale, la remise en cause du droit d’asile et d’un grand nombre de nos valeurs.

> Aujourd’hui, il y a plus de 70 000 postes à pourvoir dans l’industrie, contre 40 000 avant la crise. La réalité, c’est que notre politique de réindustrialisation porte ses fruits. En 2021, il y a eu deux fois plus d'ouvertures que de fermetures d'usines en France !

> Le Pen veut démanteler les éoliennes et sortir du marché européen de l’électricité. Ce faisant, elle renforcerait notre dépendance au gaz russe et exposerait les Français à des risques de coupures d’électricité !

> Dette publique, pouvoir d’achat, retraites… Une chose est sûre : s’agissant des chiffres et de son rapport à la vérité, Mme Le Pen n’a pas progressé par rapport au débat de 2017.

> 40 jours par an la France importe de l'électricité, madame Le Pen veut sortir du marché européen de l'énergie, devons-nous couper l'électricité 40 jour par an ?

> Une élection n’est jamais pliée d'avance : le 24 avril, face à une candidate d'extrême-droite qui veut sortir de l'UE, et qui n'a pas de programme économique et social crédible, mobilisons-nous pour Emmanuel Macron!

> Madame Le Pen, qui nous disait avoir préparé ce débat depuis 5 ans, a travaillé à soigner son sourire sur la forme, mais le fond est plus que fragile. Elle excelle dans la critique mais reste muette quand on lui demande ce qu'elle aurait fait de mieux.

> Nous avons un double discours permanent du côté de Marine Le Pen. Elle soutient les Ukrainiens mais vote contre les mesures d’aide à l’Ukraine, elle soutient le pouvoir d’achat mais vote contre le bouclier tarifaire etc.

> Ce que Madame Le Pen propose c'est que la France, patrie des Lumières, soit le premier pays au monde à interdire les signes religieux dans l'espace public. Ce n'est pas ça la France de l'universalisme, c'est une trahison de l'esprit français et de la République.

> Ce quinquennat a été le premier quinquennat de réindustrialisation depuis 30 ans : nous avons recréé des emplois industriels, nous avons ouvert plus d'usines que nous en avons fermées, et nous avons mené de nombreuses relocalisations.

> La stratégie du tout nucléaire de Madame Le Pen n'est pas soutenable. Nous avons besoin d'investir dans le nucléaire et le renouvelable pour produire vite plus d'électricité et ne plus dépendre du gaz et du pétrole.

> Madame Le Pen dit apporter son soutien plein et entier au peuple ukrainien. En réalité : elle et son groupe au parlement européen n'ont pas voté l'aide financière à l'Ukraine, ni le nouveau train de sanctions. Et c'est normal, il ne faudrait pas froisser son banquier russe.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> [Le Pen veut baisser la TVA sur les carburants] Vous allez subventionner les hydrocarbures. […] Vous pérennisez un modèle qui va nous envoyer dans le mur, nous rendre dépendant de la Russie pour des années et polluer davantage.

> Sur la question européenne, on a bien vu que Marine Le Pen n’avait pas de projet et qu’elle avait découpé son Frexit en petits bouts.

> Le marché européen de l’électricité a plein de défauts. On est en train d‘arriver à le reformer. Mais si vous coupez les fils, c’est une sortie de l’Union européenne.

> Le 21 avril 2002, l’impensable se produisait : l’extrême-droite au second tour de l’élection présidentielle. 20 ans après, nous continuons le combat contre l’extrême-droite. Ce dimanche 24avril, il est entre nos mains.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
> Notre projet est un projet d'émancipation. Un projet fait d’espoir qui permet à chacun de choisir sa vie. Avec Emmanuel Macron nous avons un cap clair : l’unité.

 

Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> Les premières décisions à prendre seront celles relatives au pouvoir d'achat (...) Des mesures que nous prendrons au plus vite

> La première mesure d’urgence est l’indexation des retraites sur l’inflation et les mesures de pouvoir d’achat.

> Pour une carrière complète, personne ne doit toucher moins de 1100€ de retraite.

> [Chèque alimentation] L'idée est de placer cette mesure sous conditions de ressources, d'aider ceux d'entre nous qui en ont le plus besoin à accéder à de la nourriture de qualité.

Le combat politique contre l’extrême droite devra se poursuivre, même en cas de victoire d’Emmanuel Macron. (…) Beaucoup de gens qui votent pour ce fascisme à visage humain ne sont pas des gens qui adhèrent à des thèses d’exclusion, et que cette aptitude à capter les colères pour faire des voix progresse, c’est le succès de Trump, de Bolsonaro, d’Orban.

> Le Pen est évidemment l'extrême droite (...) C'est un régime autoritaire qu'elle souhaite mettre en place, en violation des règles communes.

> Il ne faut pas à parler à un électorat de gauche ou de droite, mais à tous les Français, qui ne sont pas des cibles, des panels.

> Le PS qui a été celui de François Mitterrand, aujourd'hui, n'a rien en commun avec LFI.

> On sent sur le terrain que la confiance dans le candidat Macron augmente (...) Mais il faut rester concentré, mobilisé jusqu'à la dernière heure pour convaincre le plus grand nombre.

 

Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
> Cette élection est aussi un référendum. Pour ou contre l'Union européenne. Pour ou contre la planète. Pour ou contre la laïcité et la fraternité. Pour ou contre ce que nous sommes profondément, d'où nous venons et ce que nous avons à faire.

> Le «quoi qu'il en coûte», à la place vous auriez fait quoi madame Le Pen ? Silence.

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Le débat de ce soir confirme une chose: cette élection sera un référendum posé sur les cinq ans à venir. Pour ou contre l'Europe ? Pour ou contre l'écologie? Pour ou contre la République?

> Eric Zemmour, Marine Le Pen même combat. Même haine de l'autre, même imposture intellectuelle.

> Des moyens pour les policiers ? 10 000 ont été recrutés. Des places de prison en plus? Nous en avons créé 15 000. Un réarmement de la justice? Nous avons débloqué une hausse de 33% de budget. Le Pen incante, nous agissons. Et nous ferons plus encore.

> Pendant que Le Pen critiquait, nous sauvions restaurateurs, entreprises et artisans avec le «quoi qu'il en coûte». Où en serions-nous avec elle?

> Lorsqu’on lui parle de laïcité, Le Pen en vient encore à mélanger voile, islamisme, laïcité et liberté de conscience. Rien n’a changé.

> L'école, première de nos priorités.

> Le Pen climatosceptique. Son programme pour l'environnement ? Sans queue ni tête. Ne nous y trompons pas.

> Marine Le Pen veut quitter l'Europe. Nous, nous voulons continuer de construire une France forte, dans une Europe forte. Pour notre souveraineté, notre défense, notre santé, notre économie.

> Le Pen rêve de pouvoir s'affranchir de tous les chiffres ... et de toute réalité. Il suffit pourtant de regarder la vérité en face : réformer les retraites est nécessaire, l’économie va mieux, le quoi qu’il en coûte a été utile.

> Le blocage des prix, Le Pen vote contre. Pourtant, rien de plus efficace pour protéger le pouvoir d’achat : une hausse de l’électricité limitée à 30€ par an contre plus de 150€ avec ce qu’elle propose. Le Pen ment, Emmanuel Macron agit.

 

● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
> «Le programme d'Emmanuel Macron est le seul à préserver les chances de la France en matière économique et d'emploi» A l'issue du débat d'entre deux tours, le soutien sans équivoque de l'Union des entreprises de proximité.

> Le débat de l’entre-deux tours l’a révélé: le 24 avril est un référendum pour ou contre l'Europe, pour ou contre la transition écologique, pour ou contre la laïcité. 1 seul choix pour l'avenir, pour nos enfants : Emmanuel Macron.

> Oui au pouvoir d’achat avec Emmanuel Macron. Non aux fausses promesses ruineuses de Marine Le Pen.

 

Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Oui, nous croyons en l'Europe. Oui, nous la défendrons, en Européens, face à ceux qui préfèrent comme Marine Le Pen le grand rabougrissement !

> Marine Le Pen est europhobe, elle ment en disant vouloir rester dans l'Europe.

> Avec Marine Le Pen, c'est le Frexit de fait qui s'annonce !

 

Erwan Balanant (député)
> [Tribune: Continuer 5 ans de plus avec Emmanuel Macron pour combattre le harcèlement]
«C’est avec l’éducation que nous décidons si nous aimons assez nos enfants pour ne pas les rejeter de notre monde, ni les abandonner à eux-mêmes, ni leur enlever la chance d’entreprendre quelque chose de neuf, quelque chose que nous n’avions pas prévu.»
Ces mots d’Hannah Arendt nous rappellent le rôle clé de l’éducation et de l’accompagnement des enfants pour leur permettre d’évoluer et de grandir au sein d’une société de confiance.
Notre société se caractérise encore par l’omniprésence de la violence et du harcèlement. Au cours de la scolarité et des études supérieures, au travail, au sein du couple, dans les espaces publics, en ligne, sous des déclinaisons morales ou sexuelles, le harcèlement sévit à tous les stades de la vie.
700.000 enfants et adolescents sont victimes de harcèlement scolaire chaque année, soit 10% des élèves. En moyenne, ce sont 2 à 3 enfants par classe qui sont stigmatisés, malmenés, moqués et violentés. 
Il y a quelques années ces violences cessaient à la sortie d’un établissement ; elles se prolongent désormais au-delà, notamment par le biais des réseaux sociaux. Ces nouvelles manifestations du phénomène sont non seulement moralement dévastatrices et odieuses mais les conséquences physiques et psychiques sont bien réelles et perdurent souvent bien au-delà de l’année scolaire.
Un enfant harcelé perd confiance en lui, en ses camarades, en l’école et en définitive en toute la société. Tolérer cette violence à l’école, c’est l’ancrer dans le développement des enfants et, par ricochet, la laisser perdurer à long terme dans notre société.

Face à ces constats, nous devions agir et c’est avec détermination que nous avons travaillé, durant les 5 ans du mandat. En partenariat et en complémentarité avec le gouvernement qui a multiplié les actions et les programmes de prévention et de sensibilisation contre le fléau du harcèlement, nous parlementaires, avons pris nos responsabilités pour légiférer et définir un interdit clair qui entraîne et engage toute la société autour de trois piliers :
- Prévenir et créer un droit à une scolarité sans violence et sans harcèlement scolaire qui donne un droit nouveau à nos enfants et oblige tous les établissements scolaires et universitaires à mettre en place des outils de sensibilisation et de prévention en leur sein. 
- Accompagner nos enfants sera rendu possible par l’obligation de formation initiale sur le harcèlement scolaire à tous les professionnels de l’enfance. Professeurs, médecins, magistrats, policiers, infirmiers, tous auront appris à écouter nos enfants dont la parole est en train de se libérer
- Enfin, protéger nos enfants des cas les plus graves en créant un délit pénal.
Après ces avancées, il faudra continuer et aller plus loin. Aussi, nous saluons les annonces du candidat Emmanuel Macron d’engager pour son deuxième mandat la protection de la jeunesse et l’éducation comme un axe cardinal des politiques à venir. C’est la garantie d’amplifier et de renforcer les politiques publiques et les moyens déjà mis en œuvre pendant 5 ans. 
Le candidat a annoncé vouloir généraliser les délégués « non au harcèlement scolaire » de façon à ce que chaque classe en ait un. Il a annoncé soutenir les plateformes 3018 et 3020 contre le cyberharcèlement et le harcèlement scolaire afin de faire face à l’augmentation des signalements. Enfin, il a annoncé renforcer le contrôle parental sur nos terminaux numériques pour limiter l’exposition de nos enfants aux écrans et aux réseaux sociaux.
Pour lutter contre le harcèlement et la haine en ligne, nous devrons dans la mandature qui arrive, en partenariat avec le Parlement européen, légiférer et prendre des décisions importantes sur la régulation des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft).
Là encore la détermination du candidat Emmanuel Macron est gage de réussite. 
Inculquer activement dès le plus jeune âge, les principes du vivre-ensemble est un prérequis pour un renouvellement harmonieux de notre monde commun. Gageons, en effet, qu’un enfant responsabilisé et conscient des répercussions de ses agissements, deviendra un adulte respectueux de ses pairs, capable d’actionner avec eux des leviers de communication non violents.
Pour continuer le travail engagé, pour créer une école de l’empathie et du respect, pour redonner tout son sens au mot « camaraderie », nous avons besoin de la détermination sans faille d’Emmanuel Macron. 

 

Jean-Louis Bourlanges (député)
> [Tribune: Le Pen : péril en la demeure !]
Marine Le Pen ambitionne, si l’on en juge par ses récentes expressions publiques, de paraître revenue à la raison en matière de politique étrangère. Oubliée la période, où tout sourire devant la presse moscovite assemblée pour entendre les louanges du nouveau tsar, elle déclarait «admirer Vladimir Poutine».
Elle-même qui prophétisait au passage que cet homme de sagesse et de dialogue était à cent lieues de vouloir faire la guerre. Le Rassemblement national nouveau serait arrivé et ferait de la nouvelle icône des peuples réunis un second Aristide Briand prêchant l’amour de la paix, la concorde internationale et le rapprochement historique des alliances. Plus une bonne dose de petites réformes européennes pour aménager l’Union mais sans l’abîmer et surtout sans faire peur aux épargnants. Tout changer mais ne rien casser : qui dit mieux ?
Les déclarations lénifiantes de la candidate au deuxième tour de l’élection présidentielle sont-elles de nature à effacer des années d’hostilité à l’Union européenne de proximité enthousiaste avec les chantres de la démocratie illibérale comme Viktor Orban, de solidarité ardente, et financée, avec les choix géo politiques de Vladimir Poutine ? Où seraient donc passés ces trésors accumulés d’allergie persistante aux amitiés transatlantiques et plus généralement de combat frontal contre l’état de droit, la démocratie libérale et les valeurs humanistes ?
Nous avons deux bonnes raisons de douter que dans l’épreuve majeure que traverse l’Ouest - entendez par Ouest, la France, les peuples d’Europe, l’alliance occidentale, et tout simplement le camp des démocraties - Marine Le Pen et ses amis aient changé non seulement de discours mais surtout d’orientation géopolitique de fond. La première de ces raisons, c’est que depuis le 24 février dernier, il est tout simplement impossible pour une candidate à une élection libre d’assumer une violence aussi brutale que celle que les Russes ont déchaînée sans la moindre justification juridique ou morale contre un peuple libre, pacifique et souverain comme l’Ukraine. Elle n’avait d’autre choix qu’entre le mensonge et le suicide.
Elle a choisi le mensonge. Il est patent. Les mots disent le contraire des pensées. Sur l’Europe, qu’elle propose désormais de démonter en pièces détachées au lieu de la fracasser d’un seul coup, comme sur l’OTAN dont elle entend dégager la France avant de dissoudre le système dans un informe méli-mélo, l’ambition destructrice reste intacte et le mode d’emploi discrètement programmé. Les grands choix politiques de toujours répondent présents, sur la Russie, l’Allemagne, les États Unis, prêts à reprendre du service au lendemain d’une victoire qui serait inévitablement saluée par la presse moscovite comme la grande revanche de la Russie sur deux mois d’humiliation militaire.
La seconde de ces raisons, c’est qu’on connaît la chanson. Il est difficile d’ignorer que du côté des extrêmes le double langage est une seconde nature et que l’héritière de Jean-Marie Le Pen, cette héroïne trempée dans le sang des Atrides, est bien placée pour le savoir. En 1935, Hitler avait déclaré tout sourire et tout sucre devant le Reichstag qu’il n’y avait jamais eu au monde rien de plus sot que le recours à la guerre et quelques années plus tard le camarade Staline avait choisi de nommer «Mouvement pour la paix» l’officine chargée d’enrôler tous les idiots utiles de la planète prêts à défendre ses noirs desseins. Ces références historiques ne sont qu’apparemment hors sujet. Elles s’imposent en fait car nous sommes bien revenus au temps des périls nés de la dissociation organisée des mots et des choses. Les méchants roulent, tranquilles et souriants, dans la roue des crétins mais c’est l’histoire toute entière qui bascule devant les lamentations des bisounours et les dénégations des Tartuffe.
Ce basculement prend spontanément la forme d’un culbuto car c’est d’un véritable retour à la guerre froide qu’il s’agit aujourd’hui, à cette différence aggravante près que la guerre en Europe est désormais chaude.
Difficile de ne pas voir que ce sont très exactement les mêmes enjeux - la liberté des peuples,  la sécurité des nations, l’alliance des démocraties - qui sont sur la table, comme en 1947 à Prague, en 1960 à Berlin, en 1962 à Cuba, en 1983 à Bonn. Cette fois-ci, toutefois, les héros occidentaux, Ukrainiens exceptés, sont bien fatigués et une candidate qui tangente désormais la majorité est clairement du mauvais côté de la force. Oui, réveillons-nous : il y a péril en la demeure!

 

● Parti radical
Laurent Hénart (président)
> Le débat presidentielles2022 sincère, clair et percutant, au cours duquel Emmanuel Macron a montré toutes ses qualités pour présider la France 5 ans de plus à travers les crises et avec une vision humaniste de notre République française.

> Je crois que les citoyens ont compris les différences majeures entre les deux candidats, et c'est tout l'objet d'un débat.

> La laïcité, ce n'est pas mettre à part une partie de la communauté religieuse. La loi de 1905 initiée par le Parti radical protège la liberté de culte de tous les citoyens. Le programme du RN veut diviser les Français et rejeter l'universalisme.

> La baisse de TVA que propose la candidate RN n'empêchera pas l'augmentation du prix du gaz. Le bouclier tarifaire d'Emmanuel Macron reste la seule mesure efficace pour lutter contre la hausse du prix de l'énergie

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Je préfère un président qui trouve des solutions à une candidate qui se repaît des problèmes.

> « Nous avons besoin d’une France qui défende nos valeurs européennes communes », plaident les chefs de gouvernement portugais, espagnol et allemand, dans une tribune. Depuis 5 ans, Emmanuel Macron les a convaincus.

> Retour sur l’emprunt russe de Marine Le Pen, par un proche d’Alexei Navalny : « Ce n’est pas n’importe quelle banque..Acheter de l’influence politique contre de l’argent, c’est la définition même de la corruption ». Les mots sont forts. Mais il sait de quoi il parle.

> La présidente géorgienne, courageusement solidaire de l’Ukraine et connaissant parfaitement le risque russe, souhaite la réélection d’Emmanuel Macron et la défaite de Marine Le Pen. Le monde entier attend de la France qu’elle soit une référence, pas un repoussoir.

> A tous ceux qui vont répétant que la Russie « libère » l’Ukraine et qu’elle est le meilleur rempart contre l’islamisme armé, je conseille ces images de Marioupol en ruines aux mains des Tchétchènes de Kadyrov.

> Le RN est le seul parti qui n’a pas trouvé de banque française pour lui prêter. Et si c’était parce que le RN était le parti le plus mal géré de France? Quand on ne sait pas gérer les finances d’un parti, peut-on gérer celles d’un pays ?

 

Pascal Canfin
> [Tribune co-écrite avec Barbara Pompili et Clément Beaune : L'ambition écologique passe par l'engagement européen]
La petite musique s'est installée : rien ne serait fait pour l'écologie, ou si peu. Au moment où se profile un choix démocratique vital pour notre pays, regardons la situation avec exigence et lucidité. Car la bataille pour le climat fait partie des grands choix qui se jouent ce dimanche 24 avril. 
Emmanuel Macron a eu l'occasion de le rappeler, à Marseille : notre ambition est de faire de la France une grande nation écologique. C'est ce que nous avons commencé à faire depuis 5 ans. 
Ce bilan mérité d'être rappelé, face à l'urgence du moment, puisque celle-ci ne s'accommode ni du scepticisme climatique ni de l'écologie incantatoire. En cinq ans, nous avons multiplié par deux le rythme de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre ; nous devrons aller deux fois plus vite dans les cinq ans à venir, mais l'accélération déjà réalisée montre que l'accélération encore nécessaire est à notre portée.  
Le nombre de voitures électriques vendues chaque année a été multiplié par huit au cours du quinquennat, grâce au bonus écologique et à la prime à la conversion ; un véhicule sur cinq vendu en France est désormais électrique ou hybride rechargeable. Pour le logement, un million de primes renov ont déjà été versées ou agréées, afin de réduire les factures de chauffage et contribuer à une indispensable sobriété énergétique. Dans les transports, ce quinquennat a été celui du retour du train de nuit, du soutien aux petites lignes ferroviaires, de 13 000 km de pistes cyclables construites... Dans l'agriculture, nous sommes devenus le premier pays d'Europe pour les surfaces bio, qui ont doublé en cinq ans. La liste n'est pas exhaustive, mais elle tord le cou à l'idée d'un mandat qui aurait oublié le vert ; l'engagement écologique fut constant, concret et courageux, quand il a fallu interrompre de grands projets aberrants sur le plan environnemental et en assumer les conséquences sociales et économiques.  
Puisque l'écologie concrète nécessite des choix politiques, assumons-les, expliquons-les : nous agissons, plus que jamais auparavant, «par le haut et par le bas».  
D'abord, au plus près du terrain : chacun le fait par conscience et conviction dans sa vie de tous les jours, en triant ses déchets, en évitant les emballages inutiles... Cette écologie du quotidien, pour être accompagnée et amplifiée, requiert un cadre ; tel est l'objet de deux grandes lois qui font notre fierté : la loi anti-gaspillage portée par Brune Poirson, qui a fait de la France une vraie pionnière dans l'interdiction du plastique à usage unique ou le recyclage des déchets ; et la loi climat et résilience qui met fin aux passoires thermiques, interdit le chauffage en terrasse et ajoute des dizaines de gestes concrets à notre ambition collective. 
Et puis nous devons agir par la voie européenne. Chacun le comprend : nous sommes plus efficaces contre le dérèglement climatique si nous changeons nos pratiques à 450 millions d'Européens plutôt qu'à 67 millions de Français, si nous réduisons à 27 pays nos émissions de gaz à effet de serre, si nous agissons tous ensemble pour convaincre le reste du monde et imposer nos règles environnementales dans les échanges commerciaux.  
Disons le haut et fort : la France a été depuis cinq ans, sans conteste, à la pointe de ce combat européen et mondial pour le climat.  
En 2017, l'Accord de Paris, dont le président Trump annonçait la sortie des Etats-Unis, était en danger de mort. La Russie, la Chine, l'Arabie saoudite... menaçaient d'emboîter le pas. Avec ses partenaires européens, par nos efforts conjoints dans les enceintes internationales comme le G20, c'est la France qui a sauvé cet accord fondateur dont nous sommes les garants. 
En 2019, c'est aussi la France, avec trois pays européens, puis huit, puis d'autres, qui a construit en quelques mois l'objectif de neutralité carbone en 2050, qui a fait de l'Union européenne le premier continent au monde à s'engager à ne plus émettre de gaz à effet de serre. C'est aujourd'hui une cible adoptée à l'unanimité des 27, suivis par d'autres grandes puissances du monde. Mais ce n'est pas un simple objectif couché sur le papier : c'est un ensemble de textes législatifs précis, secteur par secteur, qui permettront d'atteindre notre cible commune et qui sont négociés en ce moment même sous Présidence française de l'Union européenne. Derrière leur apparence technique, ces lois sont essentielles : elles nous permettront de sortir totalement des moteurs thermiques dans l'automobile dans moins de 15 ans, elles instituent une taxe carbone aux frontières de l'Europe afin que les efforts demandés à nos travailleurs et nos entreprises pour convertir notre modèle de production soient aussi imposés à tous ceux - Chinois, Indiens, Brésiliens... - qui veulent accéder au marché européen... 
C'est encore la France qui s'est opposée à l'accord commercial avec le Mercosur en raison des risques sur la qualité des produits agricoles et de la destruction persistante de la forêt amazonienne. C'est la France, sous sa présidence du Conseil de l'Union européenne, qui est en train de faire aboutir une loi contre la "déforestation importée", afin que nous ne fassions pas entrer sur notre sol des produits qui contribuent au massacre des forêts du monde. 
Face à cette action réelle et cette ambition renouvelée, Marine Le Pen masque péniblement son mépris du combat écologique ; seul son scepticisme climatique est sincère. Car que propose-t-elle ? 
Le localisme d'abord, c'est-à-dire la fin des échanges internationaux comme remède aux émissions polluantes. Produire local, manger bio, développer les circuits courts et rejeter des accords commerciaux absurdes, telle est précisément notre action démontrée. Mais croit-on vraiment que c'est en supprimant tout échange avec les Etats-Unis ou la Chine que nous leur imposerons d'agir eux aussi pour le climat ? Le rassemblement national ne dit d'ailleurs rien de ses travaux pratiques... La sortie du "Green deal" européen ensuite ; de quoi s'agit-il ? Précisément des textes de loi qui nous permettent d'atteindre la neutralité carbone en 2050. La France y a déjà obtenu la taxe carbone aux frontières et le respect obligatoire des accords de Paris dans tout nouvel accord commercial. Par idéologie anti-européenne et par dédain de l'écologie, Madame Le Pen veut ainsi nous placer de fait en dehors des Accords de Paris, ironisant sur la «sacro-sainte» COP21 et ses «gourous». 
Le vernis craque définitivement quand on en arrive à la politique énergétique : les énergies renouvelables seront arrêtées, les éoliennes démontées. 800 millions d'euros y seront donc consacrés, des mois de travaux dans nos champs et nos campagnes, à raison d'un coût de 100 000 euros pour chacune des 8000 éoliennes à abattre. Surtout, la vérité doit être dite : recourir à 100% au nucléaire, indépendamment du débat de fond sur la pertinence d'un tel choix, prendrait bien plus d'une décennie et serait extrêmement risqué. En attendant, nous devrions recourir, à défaut des éoliennes locales, à du gaz étranger, russe massivement. Nous savons où se trouve le vrai pouvoir pour Madame Le Pen, déguisée en patriote française ; d'abord et toujours à Moscou. 
Alors, le choix est clair : être pour l'écologie et pour l'Europe en même temps, ou les rejeter en bloc. Casser l'Europe et abîmer le climat, ou continuer l'oeuvre engagée, plus vite et plus fort : en rénovant 700 000 logements par an, en multipliant par dix la puissance d'énergie solaire en France et en construisant 50 parcs éoliens en mer d'ici 2050. En mettant en place la taxe carbone aux frontières de l'Europe, en revoyant profondément nos accords de libre-échange, en pesant, par l'Europe, pour que le combat pour le climat soit celui du monde entier. Et de notre jeunesse qui s'impatiente. 

 

Bernard Guetta
> [Tribune: «En s’ouvrant à l’Ukraine et à d’autres pays, l’UE court à la paralysie. Elle doit s’organiser pour aller plus loin et plus vite vers des objectifs communs »
En trois jours, l’Union européenne s’est engagée à ouvrir ses portes à trois nouveaux pays, dont l’Ukraine. La tâche n’aura rien d’aisé. Il y a même là un tel défi que l’Union ne pourra pas le relever sans entièrement se réinventer, mais ce tournant majeur reste pratiquement inaperçu. Dans le fracas de la guerre, c’est tout juste si l’on a entendu la présidente de la Commission annoncer la nouvelle, à Kiev, le 8 avril. « L’Ukraine marche vers un avenir européen », a alors dit Ursula von der Leyen et, le lundi suivant, la percée de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle française a totalement éclipsé la remise des questionnaires d’adhésion à la Moldavie et à la Géorgie.
En disant « oui » aux Ukrainiens, l’Union a pourtant pris le risque d’accepter en son sein un pays de 44 millions d’habitants, totalement détruit par les pilonnages russes et dont les frontières resteront longtemps aussi disputées que fragiles. Nous avons pris l’énorme risque d’importer dans l’Union un conflit non résolu et d’en devenir ainsi partie prenante. Mais ce n’est pas tout.
Nous nous sommes obligés à prendre le même risque avec la Géorgie et la Moldavie parce que nous ne pouvions pas sembler les abandonner aux nostalgies impériales de Vladimir Poutine, et ce n’est encore pas tout. En trois jours, nous nous sommes ainsi contraints à faire sans doute aboutir autrement plus vite que nous ne le souhaitions les négociations en cours avec la Serbie, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine du Nord, la Bosnie-Herzégovine et même le Kosovo, soit six pays de plus. Nous courons, en un mot, à la paralysie, car nos institutions, conçues pour six Etats, alors que l’Union en compte aujourd’hui vingt-sept, sont déjà tellement essoufflées qu’elles ne pourraient plus du tout fonctionner avec quelque trente-cinq Etats membres aux niveaux de développement économique et politique si profondément différents.
Nous mettons, oui, le doigt dans un engrenage suicidaire mais, sauf à jouer les autruches, à fuir nos responsabilités et à renoncer à défendre la démocratie, nous ne pouvions pas tourner le dos aux Ukrainiens. Nous pouvions encore moins nous dérober que nous ne l’avions pu lorsque la Pologne, les pays baltes et l’Europe centrale frappaient à nos portes. Mais comment relever maintenant le défi que nous nous sommes lancé ?
Eh bien, c’est simple. Nous n’y parviendrons qu’en cessant de penser que nous pourrions tous avancer du même pas, tout le temps et dans tous les domaines. C’est impossible. Cela le restera pour de nombreuses décennies, mais nous pouvons, en revanche, constituer des ensembles de pays désireux d’aller plus loin et plus vite vers des objectifs communs, et cette Europe à plusieurs vitesses pourrait prendre corps de deux manières.
La première serait de voir chaque fois, au coup par coup, qui veut faire deux pas en avant quand d’autres n’en envisageraient qu’un ou aucun. C’est d’autant moins injouable que nous le faisons déjà, avec l’espace Schengen ou la zone euro, mais l’Union ne pourra pas éternellement se reconfigurer au gré des événements alors même qu’elle devra agir toujours plus vite avec une clarté toujours plus grande.
Nous devrons donc commencer par une multiplication volontariste de coopérations renforcées mais, chemin faisant, marcher vers une révolution institutionnelle d’une tout autre ampleur. A terme, l’Union devrait prendre la forme d’une fusée à trois étages, des étages entre lesquels il y aurait toutes les passerelles permettant de passer du premier au deuxième et du deuxième au troisième, de l’union la plus lâche à l’union la plus étroite.
L’objectif final serait d’en arriver un jour – un jour encore lointain et qu’il ne faudrait surtout pas vouloir précipiter – à un troisième étage autrement plus important que les deux premiers, mais, pour l’heure, comment définir ces trois niveaux ?
Le premier devrait être celui du « partenariat européen », un étage auquel nous pourrions intégrer les Balkans, l’Ukraine, une Turquie solidement démocratisée et, qui sait, quand elle le voudrait, une Grande-Bretagne tournant le dos à la vanité de sa solitude. Ce serait, l’un dans l’autre, l’étage de ce qu’avait été le Marché commun, une zone de libre-échange cimentée par l’adhésion aux principes de l’état de droit et de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Puis viendrait l’étage de l’« union économique », celui des politiques économiques communes et de la monnaie unique, l’étage correspondant à l’actuel état de l’Union, mais en plus avancé, puisque tous les Etats y appartenant devraient avoir adopté l’euro et renoncé à toute forme de dumping fiscal et social.
Viendrait enfin, au troisième étage, ce qu’il faudrait appeler la « communauté européenne » où quelques-uns – les six Etats fondateurs et d’autres – mettraient en commun la politique étrangère, le développement d’une défense commune et les investissements dans les industries d’avenir.
Faudrait-il, dans ces conditions, définir ce troisième étage comme une fédération ou une confédération ? Ce serait l’erreur à ne pas commettre tant ces mots fâchent et n’ont pas le même sens dans chacun des Etats membres. Restons-en plutôt à ce mot de « communauté » qui ne fait plus peur à personne depuis le traité de Rome et dont la simplicité exprime avec tellement de force l’essentiel, c’est-à-dire que nous mettons en commun, à ce troisième étage, tout ce qu’il y a de plus important et, d’abord, notre sécurité.
Si nous acceptions cette démarche, tout resterait à faire. Nous aurions alors à nous attaquer à une montagne de problèmes institutionnels, tous formidablement complexes mais qui n’auraient pourtant rien d’insoluble pour trois raisons.
La première est que nous aurions le temps nécessaire à la définition de ces nouvelles règles puisque nous commencerions par la multiplication des coopérations renforcées avant de passer à l’institutionnalisation des trois étages.
La deuxième est que cette démarche conviendrait à presque tous les Etats du continent européen, peut-être même à la Russie elle-même dans quatre ou cinq décennies. A l’exception de la Hongrie de Viktor Orban qui ne veut ni de l’euro ni du respect de l’état de droit, tous pourraient en effet trouver dès aujourd’hui leur place à l’un ou l’autre de ces étages, les moins allants au premier, les plus fédéralistes au troisième et les autres, au deuxième.
Quant à la troisième raison pour laquelle ces trois étages pourraient s’imposer naturellement, elle est que le premier niveau permettrait d’accélérer les nouveaux élargissements tandis que le troisième faciliterait la marche vers l’union politique que les vingt-sept ont entamée depuis la première campagne électorale de Donald Trump.
En six ans, les Etats membres se sont progressivement ralliés à la nécessité d’une défense et de politiques industrielles communes. Ils l’ont fait parce qu’un doute s’est insinué sur la pérennité du parapluie américain, que la Chine affirme sa puissance militaire et que Vladimir Poutine a brisé l’interdit de la guerre en plein cœur de l’Europe. Ces changements sont tellement irréversibles que l’Union ne renoncera pas à son unité politique, mais le terrain est si difficile qu’il serait bien plus aisé de commencer par y progresser à quelques-uns qu’à vingt-sept ou, bien sûr, à trente-cinq.

 

 

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