Tous les médias, sans exception, ont repris ce terme de «colère» qu’ils aiment tant et qui est loin d’être innocent.
Car les journalistes auraient pu parler de «revendications», de «mécontentement» , d’«indignation» ou de «protestation».
Mais, non, ils ont choisi «colère».
Du Monde à l’Opinion, de LCI à franceinfo, du Figaro à Libération, de BFMTV à Cnews, du Dauphiné libéré à Sud-Ouest, de RTL à Europe1, la colère est là, youpi!
Parce que la «colère», c’est une émotion et même selon le CNRTL (le Centre national de ressources textuelles et lexicales du CNRS), une «vive émotion de l'âme se traduisant par une violente réaction physique et psychique», tout ce que le spectacle informatif et la propagande aiment pour attirer le chaland et créer la tension voire le chaos.
La colère divise, elle est radicale et elle s’en prend directement à une cible identifiée comme responsable de ce qui l’a provoquée.
Du pain béni pour les médias.
Nous voici donc dans l’ère de l’homo kholéra, l’homme en colère pour tout et n’importe quoi, quand il sait pourquoi il est en colère!
Eh oui, nous pouvons tous être en colère contre l’existence qui n’est pas parfaite, qui nous est difficile et parfois dramatique et, in fine, tragique.
Oui, la colère contre ce monde est une chose commune et partagée par tous.
Alors quand on a l’occasion de soutenir ceux qui initient un mouvement de colère, nous sommes tous ou presque derrière eux pour dire la notre par procuration.
Bien sûr, il serait plus intéressant d’être constructifs et responsables, deux qualités qu'aiment ces ringards de centristes que nous sommes.
Mais ce serait moins vendeur.
Centristement votre.
Le Centriste
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