lundi 17 janvier 2022

Actualités du Centre. Le plaidoyer de Manuel Valls pour une «union sacrée» de l' axe central

Manuel Valls

Même s’il est parfois difficile à suivre dans sa volonté d’exister à tout prix et dans son désir d’avoir encore une avenir politique de premier plan – ce qui semble bien peu probable actuellement –, Manuel Valls a raisons de prôner l’union de tout l’axe central face aux menaces du populisme ainsi que des radicaux et extrémistes de tout bord.

Ainsi, il distribue des satisfecit autant à Emmanuel Macron qu’à Valérie Pécresse ou à Anne Hidalgo et souhaite que ces personnalités collaborent ensemble, pas forcément dans un gouvernement de coalition mais dans une sorte d’alliance informelle à l’Assemblée nationale afin de voter les mesures indispensables pour le pays et garantir la pérennité de l’Etat de droit.

Auteur récemment d’un ouvrage sur le péril que représente Eric Zemmour, l’ancien premier ministre de François Hollande et candidat malheureux à la primaire de la Gauche en 2017 ne peut être soupçonné de récupérer un combat pour la démocratie républicaine contre toutes les intolérances, d’où qu’elles viennent, des idéologies islamistes, fascistes ou marxistes-léninistes, entre autres.

Ainsi, selon lui, «le grand enjeu de la présidentielle de 2022 pour les républicains de tous bords» sera  d’«Assumer de développer un discours alternatif, un autre récit national. A une France fantasmée faite de chevaliers, de croisades et de combats de ‘race’, nous devons opposer un pays ouvert, humaniste, conscient et fier d'inspirer le monde. Le grand avantage de la seconde vision sur la première, c'est qu'elle n'est pas qu'une nostalgie et qu'elle permet de se projeter dans l'avenir, de construire. Elle n'en demeure pas moins exigeante et refuse tout angélisme. C'est pourquoi je ne pardonne pas à une partie de la gauche d'avoir abandonné la Nation aux nationalistes, l'assimilation aux xénophobes, la laïcité aux communautaristes. Face à l'offensive de l'islamisme, elle a été lâche ou complaisante.»

En outre, il affirme que «le débat public est pollué par ces identitaires des deux rives qui, dans un pas de deux diabolique, s'entendent sur une vision raciale de la société. Les discours politiques communautaires se multiplient. On ne parle plus à la Nation tout entière mais l'on s'adresse uniquement à des groupes d'individus. Chez une certaine gauche, on parle de "créolisation" et, partant, on catégorise les individus en fonction de leurs origines. Cherchant probablement au départ à bien faire, on analyse la société par le biais du concept de l'intersectionnalité des oppressions, contribuant là aussi à séquencer la Nation en une multitude de groupes aux fondements ethniques, culturels, religieux ou de genre. A l'extrême droite, on manie également volontiers la notion de race et l'on ne présente la Nation que comme le résultat de faits objectifs et d'une forme de déterminisme. Cette conception est de nature à écarter, de façon définitive, nombre de nos compatriotes, issus de l'immigration ou musulmans le plus souvent.  Ces deux visions de la société, qui paraissent s'opposer, sont en réalité d'accord sur l'essentiel et manient le même vocabulaire. Zemmour et les "woke" ont cela en commun qu'ils définissent régulièrement les personnes à travers leur genre et leur couleur de peau : "homme blanc ou noir", "femme blanche ou noire".»

Quant à l’union entre les différentes formations de l’axe central, il en a récemment précisé les contours au Figaro:
« L'union sacrée que je propose, ce n'est pas le “en même temps” ou la recomposition politique au sein d'un seul et même parti. Je parle d'un véritable agenda de compromis entre majorité et opposition. Qui peut être étendu aux partenaires sociaux et aux élus locaux, ces corps intermédiaires qui ont été oubliés ces dernières années. Il permettra de traiter les grands enjeux de long terme qui dépassent les alternances. Comme les retraites et une nécessaire mesure d'âge, les investissements massifs dans le nucléaire civil et pour notre dissuasion militaire, une nouvelle politique d'immigration, le défi de l'école et des inégalités, le renouvellement démocratique avec la réforme des institutions et plus de décentralisation, la réindustrialisation du pays.»

«Cette union, ajoute-t-il, est  indispensable car on a vu qu'un président élu avec 66 % des voix, avec une majorité massive à l'Assemblée nationale, n'a pas pu faire adopter une réforme des retraites ni changer le mode de scrutin des législatives.

Et d’affirmer que « l'élection ne servira à rien si elle se traduit par la simple reproduction de LREM. Ou si la droite l'emporte en pensant que c'est le retour de l'UMP. Surtout face à un bloc réactionnaire très haut. Si ces erreurs sont commises, alors le pays sombrera tôt ou tard».

 

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