jeudi 19 avril 2012

Une Semaine en Centrisme. S’il veut postuler au leadership du Centre, Bayrou est obligé d’appeler à voter Sarkozy

François Bayrou a compris, à trois jours du premier tour de la présidentielle, qu’il ne sera pas au second tour. Il prépare donc l’après-présidentielle 2012 pour se positionner pour… la présidentielle 2017!
Mais, pour cela, il sait qu’il lui faut des troupes. C’est ce qu’il va essayer d’avoir lors des prochaines élections législatives. Une entreprise qui sera grandement facilitée si Nicolas Sarkozy perd.
En effet, la majorité présidentielle implosera alors. Le Nouveau Centre, le Parti radical et les centristes de l’UMP pourront s’émanciper et se réunir. Le Mouvement démocrate de François Bayrou sera-t-il de la partie?
Oui, seulement si ce dernier appelle à voter pour Nicolas Sarkozy!
Il faut donc qu’il le soutienne (sans plus que cela) pour donner des gages à la famille centriste qui est, aujourd’hui, largement derrière le président de la république sortant, tout en espérant qu’il perde pour se positionner en recours face à la gauche…
Le message que tous les ténors centristes de la majorité ont envoyé à Bayrou est qu’il ne pourra prétendre au leadership de la famille que s’il dit qu’il votera Sarkozy au deuxième tour.
On sait que ce ne sera pas facile pour lui tellement il n’a pas de respect pour Nicolas Sarkozy. Mais, lui sait que s’il ne donne pas de consigne de vote (ou s’il ne se prononce pas «à titre personnel») en faveur de Nicolas Sarkozy (et que donc il penche pour François Hollande puisqu’il a assuré qu’il se prononcerait pour un des deux finalistes), il n’aura aucune chance d’être le réunificateur et le leader «naturel» du Centre.
Il restera seul avec son Mouvement démocrate et ses quelques parlementaires, encore plus isolé qu’aujourd’hui.
Le ralliement à Sarkozy est un acte de raison et, surtout, d’intérêt. Il est le seul moyen pour François Bayrou d’exister politiquement après le 22 avril et d’avoir une possibilité de se représenter en 2017, au-delà même des idées.
Parions que le Béarnais ne fera pas deux fois la même erreur que celle qu’il a commise en 2007. Et, à l’époque, il n’était pas à 10% mais à plus de 18%.
Gageons que sa déclaration lui écorchera la bouche. Mais il faut parfois souffrir pour se ménager un avenir politique…
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC