lundi 7 mai 2012

Une Semaine en Centrisme. Le 6 mai, un nouveau départ pour le Centre?

Se réjouissant de sa victoire, François Hollande a déclaré que le 6 mai était un nouveau départ pour la France, l’Europe et le monde.
Même si le style est un peu emphatique, reprenons la formule pour se demander s’il en est de même pour le Centre.
Celui-ci sort incontestablement affaibli de cette élection présidentielle et se retrouve, d’abord, face à lui-même.
Les défaites de François Bayrou au premier tour et de Nicolas Sarkozy au second sont sans doute des opportunités pour aller de l’avant, même s’il convient de regretter que cette possibilité se fasse sur des échecs, notamment celui d’un président de droite qui n’avait guère eu beaucoup d’attention pour le Centre au cours de son quinquennat.
Reste qu’en politique, ce sont autant les victoires que les défaites qui représentent des moments-clés et permettent de prendre des décisions importantes.
Pour les centristes, le temps du constat mais, surtout, de l’action est venu.
D’autant que les législatives vont très vite arriver.
L’on serait bien en mal de dire qui va donner la nécessaire et salutaire première banderille.
Le problème est que le Centre manque cruellement d’une personnalité qui fasse l’unanimité sur son nom.
Tous ses leaders, sans exception, traînent des casseroles qui en font des persona non grata auprès d’une partie des centristes.
Pourtant, si l’on veut que le Centre ait une expression électorale et un poids politique pour les cinq ans à venir, il va bien falloir agir.
On pourrait appuyer sur le bouton «reset» comme Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine l’avait proposée à son homologue russe pour réenclencher sur de nouvelles bases les relations entre leurs deux pays.
Bien sûr, rien ne s’oublie en politique.
Néanmoins, pour reprendre en exemple Hillary Clinton, elle est bien devenue une des principales collaboratrices du président américain, Barack Obama, alors que leur lutte durant la primaire démocrate de 2008 avait été particulièrement dure et agressive.
Car c’est dans l’intelligence et la conviction des centristes que se trouve la solution.
Si leurs convictions dans les valeurs et les principes du Centre sont assez puissantes, alors ils trouveront l’intelligence de s’entendre parce qu’ils estimeront que ces valeurs et ces principes sont indispensables à la France et à l’Europe, particulièrement en ces moments difficiles et troublés où un parti néo-nazi peut entrer au Parlement grec sans faire plus d’émoi que cela.
S’ils ne sont que des politiciens en mal d’un mandat électoral, on devrait assister à un spectacle qui fera beaucoup rire les commentateurs et consternera les centristes, les vrais.
A eux de choisir entre l’intelligence et la bêtise, entre les convictions et l’opportunisme, entre l’Histoire et sa poubelle.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des Etudes du CREC