jeudi 16 décembre 2021

La quotidienne centriste du 15 décembre 2021. De la candidature ou non d’Emmanuel Macron

Selon toute probabilité, Emmanuel Macron sera candidat à sa propre succession même s’il ne l’a pas annoncé comme cela a été encore le cas ce soir lors de son entretien sur TF1 et LCI.

C’est une évidence pour plusieurs raisons.

D’abord son bilan est positif sur de nombreux points comme la gestion de la crise sanitaire.

Mais c’est aussi le cas en matière économique et pas seulement depuis l’apparition de la covid19 puisque de bons indices étaient déjà là avant le déclenchement de la pandémie.

On se rappelle, d’ailleurs, l’inquiétude du gouvernement à cet égard qui pensait que tout le travail alors accompli risquait d’être balayé par ce coronavirus.

Cela n’a pas été le cas grâce aux mesures de protection prise puis avec l’adoption du plan de relance financé en partie par l’Union européenne dont les membres furent convaincus de la nécessité d’agir par Emmanuel Macron.

De plus, de nombreuses réformes essentielles ont été adoptées même si certaines, comme celle des retraites, ont du être reportées suite à la crise sanitaire pour ne pas ajouter de la controverse à un moment où de l’unité était nécessaire pour lutter contre la covid19.

Ensuite, il n’y a strictement aucun autre candidat qui pourrait prendre le relais dans le camp du président de la république dans la prochaine course à l’Elysée.

Il y a bien sûr des personnalités qui pourraient se lancer, comme François Bayrou ou Edouard Philippe mais aucune ne fait l’unanimité dans la majorité présidentielle.

Dès lors, l’échec serait garanti alors même que les sondages actuels affichent une possible victoire.

Enfin, le désir d’Emmanuel Macron de continuer son œuvre inachevée et dix ans ne seront pas de trop pour mettre en route la «révolution» qu’il proposait aux Français en 2017.

Pourquoi alors ne pas avoir encore fait acte de candidature?

Pour deux raisons.

D’une part, comme il le dit et comme l’explique ses partisans dans les médias, il est président en exercice et il a décidé d’agir jusqu’à la fin de son mandat.

Se dire candidat serait entrer dans l’arène électorale et ne plus être capable d’exercer le pouvoir de la même manière.

D’autre part, parce que, politiquement, se présenter au dernier moment est un atout pour un président en place comme l’ont prouvé les précédents avec le général de Gaulle, François Mitterrand et Jacques Chirac mais même aussi avec Valéry Giscard d’Estaing et Nicolas Sarkozy malgré leurs défaites.

Non seulement ce la permet de garder cette hauteur que donne la fonction face à des futurs concurrents qui ne sont, eux, plus que des candidats mais cela permet également de contrôler du mieux possible la période pré-électorale et ses éventuels soubresauts tout en retirant un bénéfice des joutes qui opposent ceux qui sont déjà dans l’arène.

Et puis, pas besoin de se faire connaître, ni de devoir prouver que l’on est capable d’assumer la fonction, donc il n’y a pas de nécessité de se présenter longtemps à l’avance pour poser, présenter et expliquer sa candidature.

Bien évidemment, cela ne constitue pas un  avantage gagnant à tous les coups comme nous le rappelle les exemples Giscard et Sarkozy.

Pour ceux qui crient au scandale d’une candidature qui ne dit pas son nom, la seule façon d’éviter une telle situation serait d’empêcher un président sortant de se représenter ou d’obliger tous les candidats à se déclarer le même jour.

On comprend que la première solution ne recueille aucun partisan parmi les politiques et que la deuxième serait totalement  impossible à mettre en place pour de multiples raisons d’autant qu’en démocratie la campagne virtuelle pour une élection commence le lendemain de la tenue de sa prédécesseur, alimentée désormais par des médias d’informations en continu et les réseaux sociaux…

Ici, l’hypocrisie fait partie du système lui-même.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

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