vendredi 18 novembre 2022

Vues du Centre. Trump, candidat en 2024: le retour du clown pathétique devenu un dangereux séditieux

Par Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC

Donald Trump en 2016...
Au moment où le Parti républicain enregistre une bonne nouvelle avec le gain de la majorité à la Chambre des représentants, une autre nouvelle pourrait être, à l’inverse, dévastatrice pour son camp.

Il s’agit, bien sûr, de l’annonce par Donald Trump de sa candidature pour la présidentielle de 2024 lors d’un discours où l’on retrouvait, sans surprise tous les ingrédients de son populisme radical, de sa hargne et ses mensonges habituels sans oublier son narcissisme mégalomaniaque jusqu’à son délire de persécution.

Celui qui n’était qu’un clown pathétique en 2016 est devenu un dangereux séditieux qui menace directement l’existence de la démocratie américaine.

Son passage catastrophique à la Maison blanche puis sa tentative de coup d’Etat en janvier 2021 sont là pour nous rappeler le péril qu’il continue de représenter pour le monde libre.

Rien ne dit évidemment qu’il a une chance de l’emporter mais rien ne dit malheureusement le contraire.

Ce n’est pas parce qu’une majorité d’Américain ne veut plus entendre parler de lui et le remiserait bien dans les poubelles de l’Histoire en scellant définitivement le couvercle, qu’il ne peut pas réussir son come-back à la mode Grover Cleveland, le seul président américain à avoir fait un mandat puis avoir été battu lors de sa réélection pour se représenter une troisième fois et être élu pour un second terme.

Car, rappelons cette réalité difficilement compréhensible dans une démocratie du troisième millénaire, Trump n’a jamais remporté une élection avec la majorité des suffrages.

En 2016, lors de sa victoire contre Hillary Clinton, il avait un retard de trois millions de voix par rapport à la centriste démocrate et seul le système archaïque et anti-démocratique des grands électeurs, désignés Etat par Etat, lui a permis d’accéder à la Maison blanche.

Quant à sa défaite de 2020 face à Joe Biden, elle a été lourde et sans conteste avec plus de sept millions de voix d’avance pour l’ancien vice-président de Barack Obama.

Il semble qu’une majorité de républicains ne souhaitent pas qu’il puisse se représenter et encore moins qu’il gagne.

Cependant, ce n’est aucunement rassurant pour ceux qui n’ont pas la mémoire courte et qui n’ont pas oublié qu’en 2016, la situation était exactement la même avec un tir de barrage de la quasi-totalité des leaders et des élus du Parti républicain contre sa candidature ce qui ne l’a pas empêché d’être désigné par les militants puis d’être soutenu par pratiquement la quasi-totalité du parti lors de la campagne pour l’élection générale.

Deux ans nous sépare de la prochaine présidentielle américaine et il peut se passer énormément de choses jusque là.

Comme, par exemple, la condamnation de Trump par la justice, notamment pour sa tentative de coup d’Etat mais également plusieurs autres affaires, qui l’empêcherait de pouvoir se représenter.

Parce que si la logique était respectée, celui qui veut enfermer tous ses opposants derrière les barreaux, devrait s’y trouver depuis longtemps…

Reste que Trump est un phénomène qui n’est pas né soudainement mais bien le résultat d’une dérive droitière de plus en plus radicale puis extrémiste du Parti républicain depuis une soixantaine d’années.

Il rappelle également que les Etats-Unis n’en ont pas fini avec leurs vieux démons comme celui du racisme d’une partie de la population, de la violence inhérente de la société et d’une tradition populaire qui valorise jusqu’à l’absurde les personnages douteux qui se dressent contre l’Etat de droit et tiennent des discours ou des comportements populistes.

De ce point de vue, Trump ou pas Trump, c’est bien à un exorcisme de ces errements que le pays doit se livrer pour qu’enfin son réelle soit en adéquation avec la promesse qu’il est censé représenter.

Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella

 

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