vendredi 25 août 2023

Une Semaine en Centrisme. Oui, le discours de Macron a évolué mais, oui, il demeure républicain et démocrate

Tout observateur avisé de la vie politique aura remarqué une évolution dans le discours d’Emmanuel Macron.

Les thèmes de la sécurité et de l’ordre sont nettement plus présents et prégnants.

De même que les devoirs des citoyens puisqu’il a même estimé qu’ils sont supérieurs à leurs droits ou, en tout cas, que ces derniers découlent de ceux-ci.

Il a développé une vision holiste où la société prend le pas sur l’individu alors même que, lors de sa campagne de 2017, il insistait fortement sur les trajectoires individuelles dont il voulait que la société soit le simple support en permettant à chacun de pouvoir être capable de bâtir son propre projet de vie.

On pourrait ainsi dire que dans la controverse chère à Benjamin Constant entre les anciens et les modernes, c’est la conception antique de la démocratie qui semble avoir ses préférences aujourd’hui face à la démocratie libérale.

Pour autant, il demeure républicain et démocrate – dans cet ordre – cependant peut-être plus un libéral social, la définition du centriste.

Au lieu d’être au centre de l’axe central, il se serait déporté à la fois sur la droite pour ce qui est d’une vision sécuritaire de la société et sur sa gauche pour l’interventionnisme de l’Etat.

Sans doute que son évolution vient des conséquences qu’il a tiré des différentes crises qu’il a dû affronter durant sa présidence et notamment celles des gilets jaunes, de la covid19, de la réforme des retraites et des émeutes urbaines où les comportements de leurs acteurs ont montré une autonomisation débridée et irresponsable qui est mortifère à terme pour la démocratie.

Dès lors, l’ordre démocratique selon lui ne peut tenir que si l’ordre républicain règne.

Les circonstances semblent lui donner raison mais cette observation l’éloigne d’une vision libérale de la société.

Ce qui permet à certains, à gauche, de prétendre qu’il a viré à droite et à d’autres, à droite, qu’il a viré à gauche!

Il existe donc encore un dose d’«en même temps» mais qui n’est plus fondamentalement d’essence centriste puisqu’il ne s’agit plus de réunir des opposés dans une médiété mais plutôt de les séparer dans des sphères d’interventions spécifiques.

Rassurons tout de même les centristes, il demeure compatible avec leurs valeurs humanistes.

En revanche, au lieu de se rapprocher d’eux comme on pouvait le penser lors du débat de son premier quinquennat, il s’en est plutôt éloigné.

Nicolas Levé et Alexandre Vatimbella

 

 

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