lundi 5 juin 2023

Propos centristes. France – Nouveau pacte financier mondial / Traité contre la pollution plastique / Déficit de la France / Europe à géométrie variable / Crise du logement / Fiscalité verte…

Voici une sélection, ce 5 juin 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Préserver les forêts tropicales, faire respecter les droits des peuples autochtones, c'est toute sa vie, son combat pour l'Humanité. À l'écoute du Cacique Raoni, 18 jours avant le Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial dont le monde a besoin. (…)
Le monde a besoin d’une économie verte qui ne laisse personne de côté. Ensemble nous pouvons fonder un nouveau pacte financier.

> Mettre fin à la pollution plastique par un traité international contraignant. La France y est engagée et accueillait cette semaine les négociateurs de 175 pays pour avancer. Nous accélérons. Nous l’avons défendu : un projet de traité sera présenté d’ici novembre.

> Simplifier, simplifier, simplifier. Je m’y suis engagé. Mettre fin aux procédures trop complexes pour résilier un contrat, c’est mieux protéger les consommateurs. Nous le faisons.

> Le Canada fait face à de terribles incendies. La France est solidaire. Une centaine de nos soldats du feu se préparent à aller combattre les flammes aux côtés de leurs camarades québécois. Des experts sont aussi mobilisés. Amis canadiens, les renforts arrivent.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> La pollution plastique détruit notre biodiversité et notre santé. Par l'économie circulaire, en visant 100% de plastique recyclable et recyclé, nous œuvrons pour y mettre fin. En ralliant le monde entier, la France jouera tout son rôle pour changer la donne.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> La décision de l'agence S&P de laisser inchangée la notation de la dette française est un signal positif. Notre stratégie en matière de finances publiques est claire et crédible. Notre ambition, avec Emmanuel Macron, est plus que jamais d'accélérer le désendettement de la France.
Dans le paysage politique actuel, certains estiment que la dette n'a pas d'importance et promettent un matraquage fiscal à tous les Français : c'est la Nupes.
D'autres, au lieu de faire des propositions de réduction des déficits, accumulent les promesses coûteuses et donc des dépenses supplémentaires : c'est le Rassemblement national.
Et puis, il y a une majorité responsable pour laquelle désendetter le pays est dans l'intérêt supérieur de la nation.
La force de la France repose sur la solidité et la stabilité de sa politique économique et fiscale. Nous progressons vers le plein-emploi. Notre taux de chômage est au plus bas depuis 40 ans. Nous ouvrons à nouveau des usines et créons des emplois ouvriers.

> Je prends acte de la décision de l’agence Standard & Poor’s de laisser inchangée la notation de la dette française. C’est un signal positif. Notre stratégie en matière de finances publiques est claire. Elle est crédible. Notre ambition, fixée par le président de la République, est plus que jamais d’accélérer le désendettement de la France, pour atteindre un niveau de 108 % du PIB en 2027, et revenir à un déficit public sous les 3 % en 2027.

Nous y parviendrons d’abord en poursuivant les réformes pour atteindre le plein-emploi. Contrairement à ce qui a pu être dit, notre majorité a la capacité de faire passer des réformes courageuses et nécessaires pour le pays. L’assurance chômage et les retraites en sont deux exemples forts. Nous allons poursuivre avec le projet de loi sur le plein-emploi et celui sur l’industrie. Qu’est-ce qui explique le différentiel de richesse avec nos principaux partenaires ? Le travail. C’est donc par plus de travail que nous pourrons assurer la viabilité de notre modèle social. Par ailleurs, nous voulons évidemment maîtriser nos dépenses publiques. À cette fin, nous avons engagé une revue des dépenses publiques, qui permettra de faire des économies tout en améliorant le service apporté à nos compatriotes. Le 19 juin, les Assises des finances publiques ouvriront la voie à des premières mesures d’économies, pour plusieurs milliards d’euros, que nous réaliserons dans le projet de loi de finances pour 2024. Je participerai, au côté de Gabriel Attal, aux réunions budgétaires concernant les ministères les plus importants. À l’été, la loi de programmation des finances publiques précisera le cap jusqu’en 2027. Enfin, la suppression de tous les chèques exceptionnels et le retrait progressif du bouclier énergétique marqueront la sortie définitive du quoi qu’il en coûte. L’inflation recule : il est donc logique de retirer ces dispositifs exceptionnels mis en place pour protéger les Français. Cette stratégie de désendettement et de réduction des déficits a été arrêtée par le président de la République : nous devons nous y tenir. J’en suis le garant.

> Le quoi qu’il en coûte, c’est vraiment terminé. Face à la plus grave crise économique depuis 1929, nous avons préservé nos usines, nos entreprises, nos emplois et nos qualifications. Ce choix politique nous a permis de retrouver très rapidement notre niveau d’activité d’avant-crise. Désormais, il est temps de revenir à la normale. Mais cela ne veut pas dire l’austérité. L’austérité serait une erreur économique. Nous refusons les coupes budgétaires drastiques qui affaibliraient la croissance et détruiraient les emplois. Pas d’austérité donc, mais de la responsabilité à tous les niveaux. Dans toutes nos décisions, nous veillerons à la maîtrise des dépenses publiques et à son efficacité.

> La force de la France repose sur la solidité de son économie dans un environnement international difficile. Au cours du premier trimestre, nous avons enregistré 0,2 % de croissance, alors que notre premier partenaire commercial, l’Allemagne, entrait en récession technique. Nous progressons vers le plein-emploi. Notre taux de chômage est au plus bas depuis quarante ans. Nous ouvrons à nouveau des usines, nous créons des emplois ouvriers. Nous sommes la nation la plus attractive pour les investissements étrangers en Europe. Pourquoi ? Grâce à la stabilité de notre politique économique et fiscale. La constance de notre politique fait sa force. Mais restons lucides : les risques sur la croissance persistent. Le contexte géopolitique et la hausse brutale des taux nous imposent un principe de responsabilité budgétaire. À titre de précaution, j’ai donc proposé à la Première ministre de geler 1 % des crédits de l’État, en plus des 5 % qui avaient déjà été gelés, pour un montant total de 10 milliards d’euros en 2023. Cette réserve de précaution nous permettra de tenir notre objectif de déficit à 4,9 % en 2023, si la croissance devait être moins forte.

> La dette souveraine française est solide et attractive. La France n’a pas de difficulté à placer sa dette sur les marchés, et les écarts de taux avec l’Allemagne restent contenus. La vraie difficulté, c’est l’inflation. La Banque centrale européenne a resserré la politique monétaire en augmentant ses taux directeurs. En à peine un an, les taux d’intérêt à dix ans de la dette de la France sont passés de zéro à près de 3 %. Un point de taux d’intérêt en plus, c’est 15 milliards d’euros de charges supplémentaires sur la dette publique française en 2027 ! Raison supplémentaire pour être intraitable sur la réduction des déficits.

> Le travail doit payer. C’est le fil directeur de notre politique économique.

> [Pistes pour faire des économies] Sur le compte personnel de formation, chacun peut comprendre que nous avons mis en place un reste à charge, sauf pour les personnes les plus fragiles. En matière de logement, le Pinel n’a pas fait la preuve de son efficacité. Nous voulons mettre fin à des dispositifs coûteux et inefficaces pour nos compatriotes.

> La fiscalité verte est nécessaire. Dans un rapport remarquable, Jean Pisani-Ferry a chiffré le coût de la transition écologique : 60 à 70 milliards d’euros par an d’ici à 2030. Il fait aussi des propositions de financements. J’en écarte deux : l’augmentation de la dette, qui serait incohérente avec notre stratégie de désendettement, l’augmentation des impôts, qui serait irresponsable dans un pays qui a le niveau d’impôt le plus élevé de tous les pays développés. Il existe des solutions alternatives, comme la mobilisation de l’épargne nationale ou le verdissement de notre fiscalité. Enfin, la Première ministre a demandé à chaque ministère de trouver 5 % de marge de manœuvre dans leur budget afin de réallouer les crédits vers le financement de la transition écologique.

> Je fais mon travail le mieux possible. Point. Pour le reste, nous maintenons notre cap économique : la réindustrialisation, le plein-emploi, le rétablissement des finances publiques. Ces transformations sont nécessaires pour affronter les défis auxquels nous sommes confrontés : la réorganisation des chaînes de valeur, la transition énergétique, les ruptures technologiques liées en particulier à l’IA… Faire des économies, c’est difficile. Cela heurte des intérêts, des pratiques et, disons-le, une culture dépensière profondément ancrée en France. Mais c’est le mandat exigeant que m’a fixé le président de la République. C’est aussi l’ADN de notre majorité. Dans le paysage politique actuel, certains estiment que la dette n’a pas d’importance et promettent un matraquage fiscal à tous les Français : c’est la Nupes. D’autres, au lieu de faire des propositions de réduction des déficits, accumulent les dépenses supplémentaires : c’est le Rassemblement national. Et puis il y a une majorité responsable pour laquelle désendetter le pays est dans l’intérêt supérieur de la nation.

> Cette tentative (de torpiller la réforme des retraites] est vouée à l’échec. Elle est menée par un député qui a déposé dans le passé plusieurs amendements pour reporter l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, et qui a toujours plaidé pour le rétablissement des finances publiques. Cette position est donc difficile à comprendre. Si nous voulons plus de prospérité, sauver notre régime de retraite par répartition, et que nos enfants bénéficient demain de services publics de qualité, il y a une seule réponse : le travail.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Les services de renseignement du ministère de l’Intérieur anticipent la participation à la journée nationale d’action de mardi de membres de l’ultra gauche venus de l’étranger. Conformément à mes instructions, 17 interdictions administratives du territoire ont déjà été prises afin d’empêcher ces individus de rejoindre les cortèges et le cas échéant de faciliter leur interpellation.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Convention Terres de Progrès] C’est là l’illustration parfaite de ce que les partis politiques doivent être aujourd’hui. Un lieu de débat, d’idée et de création, un lieu où l’on regarde devant pour apporter des réponses aux enjeux de demain.

> [Convention Terres de Progrès] Je préfère que nous soyons impopulaires et qu’à force d’actions, nous devenions populaires, plutôt que nous soyons populaires et qu’à force d’inactions nous devenions impopulaires.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> [Convention Terres de Progrès] Nous avons toujours eu cette exigence de se remettre en cause de façon permanente et de vouloir apporter des solutions fidèles à nos combats pour l’égalité ; fidèles à nos combats pour l’amélioration du quotidien de nos concitoyens.

> Terres de Progrès est cette voix singulière de gauche réformiste et humaniste. Nous continuerons d’alerter, de proposer et d’aiguillonner la majorité présidentielle. Nous continuerons à rassembler autour de nous pour penser le monde qui vient.

> Nous faisons la démonstration de la capacité de Terres de Progrès à incarner la gauche de gouvernement. Cette gauche qui tend la main à ceux qui veulent faire progresser notre pays et qui en a assez des outrances d’une Nupes inféodée à la LFI.
Sur les institutions, nous devons entendre ce que nous disent nos concitoyens sur la fatigue et l’essoufflement démocratique. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser le sujet à l’extrême-gauche, à ceux qui éructent : « À bas la mauvaise République! »
Chacune de nos politiques publiques devra désormais prendre en compte l'impact sur le changement climatique. Nous ne serions, par exemple, pas crédibles de penser une politique d'immigration sans prendre en considération les impacts migratoires du dérèglement climatique.

 

Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> « Mieux manger pour tous » c'est 60 M€, dont 20M€ pour constituer des alliances locales de solidarité alimentaire avec des paniers, et des chèques verts et solidaires.

 

Amélie Oudéa-Castéra (ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques)
> Avec les partenaires sociaux des branches concernées, nous avons signé une charte de coopération visant à créer un référentiel commun des métiers et des compétences, qui permettra de mettre en cohérence toutes les formations et certifications dans le champ du sport.

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Le jeu vidéo est le premier loisir des Français : c'est une industrie de pointe et une fierté nationale. Aujourd’hui, il est primordial d’attirer les jeunes générations vers ces métiers d'avenir.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)
> On manque de bras dans plusieurs secteurs. On recommence à former des gens vers ces métiers mais ça prend du temps. Or nos entreprises ont besoin de main d’œuvre maintenant. Le visa métiers en tension est une réponse à cet impératif. Arrêtons les postures moralistes.

> Nos entreprises connaissent des difficultés conjoncturelles mais le vrai problème structurel qui les menace c’est la difficulté à recruter des employés. Ce plan vise justement à pallier ces manques en améliorant l’offre de formations et en fidélisant mieux les saisonniers.

> Aujourd’hui de plus en plus de saisonniers souhaitent travailler ou se former aussi en intersaison. Avec notre plan nous souhaitons développer des formations courtes, aider les employeurs à payer les formations et faciliter les passerelles entre entreprises pour les saisonniers.

 

Carole Grandjean (ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels)
> Créer 100000 emplois dans le sport : tel est l’objectif qui nous réunit au Grenelle de l’emploi et des métiers du sport. Pour cela, nous simplifions les parcours de formation, les reconversions des sportifs et valorisons l’engagement des bénévoles qui font vivre le sport !

 

Olivier Klein (ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> Mon sentiment est que je dois être le ministre du parcours résidentiel, de la mobilité résidentielle de tous nos concitoyens.

> Oui, l’État doit prendre ses responsabilités sur le manque de construction de logements en France, on doit tous prendre nos responsabilités.

> Le logement ce n'est pas que l'accès à la propriété. On est très attentif sur le logement intermédiaire, comme l'a souhaité Emmanuel Macron, parce que ça permet de loger des classes moyennes et de faire un lien plus fort entre l'emploi et le logement.

> Le bail réel solidaire permet de déconnecter le foncier sur lequel on construit l'immeuble et l'appartement, et donc d'acheter de manière plus abordable. A Paris, on arrive à acheter un appartement à 5 000 euros du m2, sans, on serait à 10 000 euros.

> On va annoncer le maintien du prêt à taux zéro pour trois ans.

> On ne réglera pas seulement la question du logement, y compris en zone touristique, en supprimant les Airbnb.

> Aujourd'hui on a 200.000 places en hébergement d'urgence, c'est un chiffre qui n'a jamais été atteint. (...) C'est 6 millions d'euros que l'Etat dépense chaque soir.

> [Logements vacants] Aujourd'hui notre capacité à réquisitionner n'est pas suffisante.

> Il faut protéger les propriétaires mais il faut aussi être en capacité de prévenir les expulsions locatives, l'expulsion locative : c'est un échec collectif.

 

Agnès Firmin Le Bodo (ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé)
> La lutte contre la dénutrition, qui touche plus de 2 millions de nos concitoyens, est un enjeu de santé publique et nécessite une mobilisation de tous les acteurs.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Prisca Thévenot (députée, porte-parole)
> « Pas d’austérité mais de la responsabilité » (Bruno Le Maire)
Et c’est cette responsabilité qui a permis malgré les crises d’avoir :
- une croissance qui résiste
- un chômage qui recule
- des réformes pour avancer La force de la France repose sur la solidité de son économie.

 

● Parti radical
> En cette Journée mondiale de l‘environnement, mobilisons-nous pour changer nos usages et combattre la pollution plastique. Brisons le cycle infernal de cette pollution. Le recyclage c'est bien. Le réemploi c'est mieux.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Le Ministre de la Défense ukrainien demande qu’on se taise sur les préparatifs de la controffensive. Dans notre monde de commentaire permanent, qui saura l’entendre ? Il y a pourtant des vies humaines en jeu.

> Prenez une minute pour mesurer l’emprise des Frères musulmans et de la Turquie sur la vie politique en Europe: une ex-députée belge devient ministre de Recep Tayyip Erdogan. Mahimur Özdemir s’était fait connaître en Belgique par son refus de reconnaître le génocide arménien.

> Le régime de Pékin voudrait faire oublier que le 4 juin 1989, il s’est rendu coupable du massacre de Tiananmenen 1989. Nous devons au contraire nous souvenir de cette date et de l’hostilité du PCC à l’encontre de la liberté et de la démocratie.

 

Bernard Guetta
> [Opinion: «Les « formats » de l’Europe gigogne»]
Le contraste est frappant. A la fin du siècle dernier, il avait fallu que les Etats-Unis prennent les choses en mains pour que les armes se taisent dans l’ex-Yougoslavie alors qu’aujourd’hui, face au nouvel incendie menaçant le Kosovo, les pompiers sont européens.
Le président français et le chancelier allemand ont réuni jeudi les dirigeants serbe et kosovar pour leur dire que l’Union ne tolérerait pas l’ouverture d’un second front sur le continent. Aux autorités albanaises du Kosovo, ils ont dit qu’il fallait organiser de nouvelles élections dans les villes du nord à majorité serbe. A la Serbie comme aux Serbes du Kosovo, ils dont dit qu’il n’était plus question de boycotter ces élections mais d’y assurer une forte participation et d’aller ainsi vers une reconnaissance de l’indépendance de ce territoire. C’est aussi ce que les Américains avaient fait comprendre mais, à travers Emmanuel Macron et Olaf Scholz, c’est l’Union qui était à la manœuvre et disait au Kosovo et à la Serbie qu’elle leur fermerait ses portes et leur retirerait ses aides s’ils ne faisaient rien pour faire baisser la tension.
Le problème kosovar n’est pas résolu pour autant. Sans doute faudra-t-il encore bien du temps pour amener la Serbie à renoncer à sa province perdue et convaincre la majorité albanaise d’octroyer une autonomie aux minorités serbes mais les Européens sont désormais aux commandes en Europe où le premier rôle n’est plus tenu par les Etats-Unis.
Alors élargissons le champ. Vingt-quatre heures plus tôt, à Bratislava, dans un discours qui fera date, le président français ne s’était pas contenté de reconnaître que l’Europe de l’Ouest avait sous-estimé la volonté de revanche impériale du Kremlin contre laquelle l’Europe centrale avait vainement mis en garde l’Union. C’est ce qui a été retenu de ce discours car l’autocritique est rare en politique mais deux autres de ses points étaient encore plus importants.
Le premier est la netteté avec laquelle Emmanuel Macron a insisté sur le fait que la Défense européenne n’avait pas pour objet de se substituer à l’Otan mais de la renforcer en en constituant le pilier européen qui lui fait aujourd’hui défaut. Pour la France, ce n’est pas un changement de politique. C’est ce qu’ont toujours considéré ses dirigeants depuis les débuts de la V° République mais beaucoup soupçonnent pourtant la France de ne vouloir affirmer une Défense européenne que pour défaire l’Alliance atlantique, idée fausse que le président Macron a démentie d’autant plus aisément que les faits en démontrent l’absurdité.
En Ukraine comme au Kosovo, l’Union européenne agit aujourd’hui en acteur de la scène internationale. Unie comme jamais par l’agression russe, elle épaule l’Ukraine. Au Kosovo, elle appelle à la Raison. Elle le fait par elle-même, pour elle-même et en première ligne mais avec le soutien d’un allié américain qui souhaite qu’elle prenne ses responsabilités en Europe comme il prend les siennes en Asie.
Ce partage des responsabilités se fait naturellement, sans débats inutiles ni réécriture de traités. Totale nouveauté, il s’impose de lui-même parce que les intérêts vitaux des Etats-Unis sont aussi engagés en Asie que ceux des 27 le sont en Europe mais le propos d’Emmanuel Macron ne s’arrêtait pas non plus à cette nouvelle réalité d’un siècle naissant.
A l’heure où l’Union européenne a d’ores et déjà octroyé le statut de pays candidats à l’Ukraine et la Moldavie, à l’heure où elle s’implique directement au Kosovo et doit envisager de s’élargir à quelque dix autres Etats du continent, le président français a également esquissé l’Union de demain. Elle devra s’articuler, a-t-il dit, autour de « formats » différents, en d’autres termes de degrés d’intégration divers parce que tous les pays européens ne souhaitent pas s’associer à toutes les politiques communes et qu’il serait aussi impossible de laisser les pays candidats dans la salle d’attente pour quinze ou vingt ans que d’aller droit à la paralysie en intégrant trop vite trop de monde.
Ce qu’Emmanuel Macron vient de proposer, c’est de progressivement unir tout le continent moins la Russie dans un ensemble dont la Communauté politique européenne, son invention, vient de jeter les bases. A terme, l’Union européenne aurait ainsi trois formats au moins, emboités comme le sont les poupées gigogne et auxquels on ne serait pas cantonné pour l’éternité : d’abord un marché commun, ensuite l’Union d’aujourd’hui et, enfin, une union politique autrement plus étroite. C’est tout ce qui se lisait dans ce rendez-vous à quatre et le discours-programme qui l’avait précédé.

 

Pascal Canfin
> Copernicus présente son dernier rapport devant la commission Environnement du Parlement européen: l’Europe s’est déjà réchauffée de 2.2 degrés et a donc dépassé le seuil de l’accord de Paris car l’Europe est deux fois plus impactée par le réchauffement que la moyenne de la planète.

> Nouvelle avancée du Green deal au Parlement européen: les entreprises de plus de 250 salariés devront obligatoirement avoir un plan de transition pour aligner leur modèle avec la neutralité climat en 2050 au niveau européen ! Un combat gagné contre le greenwashing climatique.

 

 

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