jeudi 15 novembre 2018

Actualités du Centre. Appel de dirigeants centristes pour la liberté d’opinion et d’expression

Les signataires de l'appel, Forum de la paix de Paris
Dans une tribune parue dans plusieurs quotidiens internationaux, sept dirigeants positionnés au centre de l’échiquier politique ont lancé un appel en vue de promouvoir la liberté d’opinion et d’expression dont le but est de protéger l’accès des citoyens à une information indépendante, pluraliste, fondée sur des faits».
Cet appel sera suivi dans les prochains d’une «feuille de route» précisant les actions concrètes qui seront organisé en ce sens.
Les signataires de l’appel sont Carlos Alvarado, président du Costa Rica (centre-gauche); Béji Caïd Essebsi, président de la Tunisie (centre); Saad Hariri, premier ministre du Liban (centre-droit); Emmanuel Macron, président de la République
Française (centre); Macky Sall , président du Sénégal (centre); Erna Solberg, première ministre de la Norvège (centre-droit); Justin Trudeau, premier ministre du Canada (centre).

Voici le texte de l’appel intitulé «Nous, chefs d’Etat, nous nous engageons à promouvoir la liberté d’opinion et d’expression»:

La liberté d’opinion et d’expression, qui est constitutive de la démocratie, fait face aujourd’hui à de grands périls. Ce droit fondamental repose sur la possibilité d’accéder à des informations libres, plurielles et fiables. Or, les médias, qui vérifient les faits et s’obligent à confronter les points de vue, se trouvent fragilisés par la transformation numérique. La désinformation massive en ligne se propage, cherchant à orienter les débats, voire à intervenir dans les élections pour en fausser le résultat. Un peu partout, des intérêts particuliers continuent à asservir l’information et, dans de nombreux pays, le contrôle politique de la presse et les menaces contre les journalistes connaissent une terrible recrudescence.
Il est urgent, dans ce contexte, que nos démocraties se mobilisent. Elles ne doivent pas céder à la résignation. Il est urgent de protéger notre accès à une information indépendante, pluraliste, basée sur des faits, condition indispensable pour que les individus se forgent librement une opinion et participent valablement au débat démocratique. C’est la raison pour laquelle nous saluons le travail de la Commission internationale indépendante sur l’information et la démocratie qui a présenté, le 11 novembre 2018 au Forum de Paris sur la paix, le résultat de ses travaux.
Cette commission, créée à l’initiative de Reporters sans frontières, nous appelle à considérer l’espace mondial de la communication et de l’information comme un bien commun de l’humanité, dans lequel doivent être promus la liberté, le pluralisme et l’intégrité des informations. Elle propose que les acteurs en position de structurer cet espace global, en particulier les plates-formes numériques, aient des responsabilités en matière de neutralité politique et idéologique, de pluralisme, de transparence. Elle appelle également, ce qui est très novateur, à la reconnaissance que les individus ont un droit, non seulement à une information indépendante et plurielle, mais aussi à une information fiable.
Ces propositions sont stimulantes, innovantes. Sur cette base, nous avons décidé d’engager un processus politique. L’objectif est que nos Etats, dans les mois qui viennent, se dotent de leur propre feuille de route pour promouvoir l’exercice de la liberté d’opinion et d’expression dans le contexte technologique et politique du XXI° siècle. Nous espérons qu’un maximum d’Etats nous rejoindront. Soixante-dix ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, nous réitérerons ainsi notre engagement en faveur des droits les plus essentiels de nos populations.


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