lundi 15 août 2022

La quotidienne centriste du 15 août 2022. Le terrible choix des Afghans entre corruption ou obscurantisme

Cela fait un an que les Talibans ont confisqué à nouveau le pouvoir en Afghanistan après que les Etats-Unis en aient eu assez de soutenir un régime tellement corrompu qu’il s’est effondré dès le départ des troupes américaines ce qui a permis aux obscurantistes talibans de revenir au pouvoir.

Ces fanatiques remettent en place exactement le même régime qu’ils avaient dirigé pendant des années et qui fit du pays un des plus rétrograde de la planète et ce malgré les promesses qu’ils avaient prises devant la communauté internationale de respecter les droits humains.

Mais il faut être clair également.

Le peuple afghan ne s’est absolument pas soulevé pour empêcher le retour de ses anciens tortionnaires dont ils connaissaient pourtant les intentions, démontrant une incapacité chronique à se battre pour des valeurs démocratiques voire simplement des principes humanistes.

Toute l’histoire de l’Afghanistan depuis son indépendance après le retrait des Britanniques dans les années 1920 le montre où régimes corrompus et obscurantistes le plus souvent autocratiques voire même dictatoriaux se sont succédé au pouvoir, toujours à la suite d’actions violentes et meurtrières.

La tentative de mettre en place une démocratie après que les talibans furent chasser du pouvoir par une coalition internationale suite à leur soutien à Ben Laden et à leur refus de le livrer à la justice internationale après les attentats du 11 septembre 2001 a donc échoué, le peuple afghan en portant une grande responsabilité mais en étant aussi aujourd’hui la principale victime.

Famine, maladies, droit des femmes bafoués, chômage de masse, violences quotidiennes, liberté inexistante, voilà le terrible bilan des talibans en un an avec, en plus, des liens renoués avec Al-Qaïda, la présence de son chef à Kaboul, al-Zawahiri, éliminé tout récemment par une frappe de drone américain il y a peu, en étant la preuve.

Il est terrible et décourageant de voir qu’un pays qui a bénéficié de sommes considérables, d’un appui sécuritaire et logistique énorme, de l’attention constante d’organisations internationales dans tous les domaines n’est pas été capable de se prendre en main avec un régime démocratique ou, en tout cas, proche de la démocratie qui garantisse à chacun le respect de sa dignité.

Il faut évidemment blâmer les élites totalement corrompues et incompétentes en premier lieu, regretter que la communauté internationale ait échoué – mais pouvait-elle réussir? – et se demander comment il aurait fallu agir pour que les Afghans prennent conscience de la nécessité de défendre un régime de liberté qu’ils semblaient soutenir très majoritairement.

Parce que l’échec afghan pèse avant tout sur les Afghans eux-mêmes et nul doute qu’aucun pays, à part le Pakistan, un des grands responsables du chaos et du régime violant régnants à Kaboul, n’a envie de se réinvestir dans leur avenir après ce fiasco.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

 

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