dimanche 6 février 2022

Editorial du CREC. Pourquoi les centristes doivent voter Macron

A quelques semaines de l’élection présidentielle, il est important d’expliquer pourquoi les centristes devraient soutenir Emmanuel Macron et voter pour lui afin qu’il puisse faire un second quinquennat s’ils tiennent à ce que les principes et les valeurs quo sont les leurs continuent à imprégner les actions de l’exécutif.

D’autant que l’hôte de l’Elysée ne jamais défini comme un centriste préférant généralement le terme de «progressiste».

Ainsi, dans son programme de 2017, il affirmait vouloir «rassembler toutes les bonnes volontés autour d’une ambition positive pour notre pays» et, ajoutait-il, «peu importe qu’elles viennent de la gauche, de la droite, du centre, de l’écologie ou d’ailleurs: seule compte notre volonté partagée de progrès au service de l’intérêt général».

Lors du soutien de François Bayrou à sa candidature, il déclarait:
«Lorsque j’ai décidé d’être candidat à la présidence de la République, c’était pour porter les idées et valeurs du progrès dans le siècle qui s’ouvre. Mais aussi pour rassembler dans leurs différences et leur complémentarité l’ensemble des forces politiques qui peuvent y concourir en dépassant les clivages politiques passés.»

Ici, on est plus dans la définition d’une centralité (l’axe central réunissant dans son cœur l’ensemble des humanistes progressistes et réformistes libéraux de la Gauche, du Centre et de Droite) que d’un Centrisme.

Néanmoins, dans son ouvrage «Le Centre et le Centrisme, de la Révolution à Macron», Alexandre Vatimbella écrit, après avoir passé en revue les fondamentaux du «macronisme»:

«Emmanuel Macron, c’est une évidence, n’a pas inventé le Centre mais il a mis au grand jour ce que pourrait être un Centrisme du 21e siècle. En renouvelant le discours politique tout en revenant aux fondamentaux du fonctionnement d’une démocratie républicaine, il s’est très fortement positionné dans l’espace central et comme moteur principal de l’axe central qui était, jusqu’à son élection, en devenir. Partisan d’une société ouverte où c’est l’initiative individuelle qui permet les avancées économiques, celles-ci devant profiter ensuite à tous grâce à un solidarisme piloté par la communauté nationale, son progressisme pourrait bien changer la société en profondeur s’il réussit et dans une voie centriste du juste équilibre. Quoi qu’il en soit, il a déjà bouleversé le débat politique en plaçant la problématique centriste au centre de celui-ci, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps, sans doute du temps de Valéry Giscard d’Estaing.»

Et de conclure que «le projet politique d’Emmanuel Macron peut être ainsi qualifié de centriste et même de Centrisme ou, tout au moins, de dérivé du Centrisme».

Publié quelques mois après la victoire de 2017, on peut faire une mise à jour de cette analyse qui va dans le même sens.

Si l’on considère, en effet, ses propos et à son action à la tête du pays en appliquant une grille de lecture centriste, non seulement il est incontestablement une personnalité centrale mais il n’a jamais dévié fortement d’une politique dont les fondements sont centristes comme le principe du juste équilibre.

Plus spécifiquement, il un démocrate libéral et social aux valeurs humanistes qui défend un projet où l’individu est responsable de son projet de vie qu’il doit pouvoir atteindre du mieux possible, d’abord grâce à son travail et sa volonté – c’est la méritocratie – mais qui peut-être aidé en cas de problèmes ou de difficultés.

Ce profil est évidemment compatible avec le Centre et le Centrisme

La première raison en est que, dans la situation actuelle de la France et du monde démocratique, le Centre est amené à faire des alliances avec toutes les composantes de l’axe central afin de défendre les valeurs, les principes et les règles de la démocratie républicaine libérale face aux attaques des extrêmes, des radicalités, des populismes qu’ils viennent de l’intérieur ou de l’extérieur du pays.

Ici, une alliance entre Emmanuel Macron et les centristes va sans conteste de soi.

La deuxième raison se trouve dans les convergences entre le projet de société et l’adéquation sur le programme à réaliser pour y parvenir des centristes et ceux portés par Emmanuel Macron.

Si l’on prend les bases doctrinaires du Centrisme, une société de liberté dans le juste équilibre, c’est-à-dire qui bénéficie à tous du plus possible de ce que chacun peut obtenir pour lui tout en vivant dans une communauté qui impose responsabilité envers les autres et devoirs vis-à-vis de la société avec le filet social nécessaire pour que personne ne soit laissé sur le bord du chemin, on s’aperçoit sans l’ombre d’un doute que celles-ci sont globalement celles du «macronisme».

Et l’action d’Emmanuel Macron, tant dans sa gouvernance que dans l’adoption de mesures législatives par sa majorité, est accordable au corpus du Centrisme et de l’agir qu’il prône.

Analysons maintenant la réponse aux événements et aux crises auxquelles Emmanuel Macron a du faire face sous le prisme, à la fois, des principes d’action centristes dont celui du pragmatisme face à des situations exceptionnelles ou d’urgence.

On pense ici essentiellement à la crise populiste des gilets jaunes, à la crise sanitaire de la covid19 et à la crise économique et sociale due à la crise sanitaire, trois événements majeurs de sa présidence.

D’abord sur les principes, aucune de ses crises n’a engendré un recul en matière de démocratie républicaine dont on rappelle ici à ceux qui les auraient oubliés qu’ils sont, pour le citoyen, basés sur deux principes, la réciprocité des droits et des devoirs entre l’individu et la société et la responsabilité.

Ensuite sur les mesures prises.

Une crise, par définition, est un événement qui est paroxystique et qui survient le plus souvent sans prévenir parce qu’elle est une accumulation de faits épars dans le temps qui aboutissent à son déclenchement ou, tout simplement due à un la survenance soudaine d’un problème majeur pour lequel les réponses doivent être inventées en même temps qu’elles doivent être mises en œuvre pour lutter contre ses effets.

Dès lors, aucune réponse n’est évidemment parfaite puisqu’il faut s’adapter à une situation changeante et fluctuante et dont on ne possède guère de repères dans le passé pour appliquer des solutions qui ont déjà produits des effets positifs (ou qui sont si éloignés dans le temps qu’on a oublié la manière de les traiter).

Ainsi, la crise des gilets jaunes qui a été une cristallisation de nombre de frustrations différentes ressenties par des populations également différentes et instrumentalisées par des fauteurs de trouble ennemis de la démocratie républicaine, a d’abord été contenue – difficilement – puis la situation a été reprise en main, tout autant par l’essoufflement d’un mouvement de foule qui n’avait qu’un seul critère de cohésion, s’en prendre au pouvoir en place quel qu’il soit, que par l’action du gouvernement et les gestion pragmatique d’Emmanuel Macron.

De toute autre ampleur était la crise sanitaire due à la covid19 et la crise économique et sociale qui en a résulté.

Vu que la dernière pandémie mondiale de cette importance remontait à 1918 avec la grippe «espagnole» (la survenance du sida n’a pas du tout causé les mêmes déstabilisations et désordres dans le fonctionnement de la société que celle de la covid19), il n’y avait guère de repères et de mémoire existants pour s’en inspirer autrement que d’éviter certaines erreurs, d’autant que cette crise sanitaire a été pendant plus de cent ans éclipsée par la fin de la Première guerre mondiale dans les récits et les recherches historiques.

Au vu des résultats obtenus et que nous envient beaucoup d’autres pays, on peut dire que si tout n’a pas été une réussite, s’il y a eu nombre de tâtonnements et d’insatisfaction vis-à-vis de telle ou telle mesure prises ou, à l’inverse écartées, le bilan de la gestion de crise est positif au-delà évidemment du nombre de décès et de personnes qui gardent de lourdes séquelles après avoir contracté la maladie, statistiques qui resteront une douleur dans la mémoire collective.

Grâce à des mesures prises en temps réel, une adaptation constante à l’évolution de la situation tant sanitaire qu’économique et sociale et dans l’élaboration et la mise en œuvre de plans dont celui de relance grâce à l’existence au niveau de l’Union européenne d’un plan global pour ses 27 membres due en grande partie à l’action de la France pour qu’il soit adopté rapidement et qu’il ait l’ambition requise, Emmanuel Macron a démontré sa pleine capacité de gestionnaire de l’Etat en tant de crise.

Voilà pourquoi, au vu de ce tour d’horizon rapide mais prenant en compte ce sur quoi le Centrisme repose tant dans ses valeurs, ses principes et ses règles que nous concluons sans l’ombre d’un doute qu’Emmanuel Macron est bien compatible avec le Centrisme.

De plus, au vu de toutes les candidatures pour cette présidentielle 2022, lorsqu’il déclarera la sienne, il sera, selon nous, le seul à représenter au plus près ce qu’est le Centrisme du 21e siècle.

 

 

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