samedi 18 novembre 2023

Propos centristes. France – Lutte contre l’antisémitisme / Menace terroriste / Face à la crise du logement / Loi immigration / Risques pour l’agriculture / Bien vieillir / Condamnation de la stratégie du chaos de LFI à l’Assemblée…

Voici une sélection, ce 18 novembre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> En matière d’intelligence artificielle, la France s’est montrée pionnière il y a 5 ans avec une stratégie et un budget de 1,5 milliard d'euros.

> Au CERN, des générations de scientifiques cherchent à comprendre les particules et l’Univers. Ils ont mené des révolutions dans tant et tant de domaines comme la santé, l’aérospatial, ou encore l’industrie. Membre fondateur, la France est fière d’y apporter son excellence.

> À Lausanne, un étudiant me pose la question si essentielle de notre avenir énergétique face aux enjeux climatiques. Sortir du charbon puis du gaz, par la sobriété énergétique, la production nucléaire et le renouvelable : c'est cette transition que nous devons mener en Europe.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> [Discours sur la politique du logement, Dunkerque]
Pour soutenir le développement des territoires, nous avons un impératif : chacun doit avoir accès à un logement abordable. Ce besoin est particulièrement fort à Dunkerque, où 16 000 emplois industriels vont être créés. En conséquence, nous devrons plus que doubler le rythme de création de nouveaux logements.  Sans nouveaux logements abordables, les gigafactories de batteries qui sont construites ici ne pourront pas tourner à plein régime. Sans nouveaux logements abordables, ces nouveaux travailleurs et leurs familles ne pourront pas s’installer durablement. Sans nouveaux logements abordables, nous raterions le coche de la réindustrialisation et du renouveau du territoire. C’est le cas, ici, à Dunkerque, mais le défi du logement est national.
Nous traversons une période difficile pour le secteur. Une période difficile qui a un impact sur notre activité économique et sur la capacité des Français à se loger. Je ne vais pas m’étendre sur les origines de ces difficultés, liées en grande partie à la hausse des taux d’intérêt.
Face à l’urgence, nous avons pris une série de mesures pour amortir la crise actuelle, soutenir l’accès au logement et accompagner les acteurs. Avec les bailleurs sociaux et Action Logement, nous nous sommes engagés pour sécuriser la production de logement sociaux et financer la rénovation urbaine dans les prochaines années. Nous avons fixé une trajectoire ambitieuse de rénovation des logements sociaux, avec 1,2 milliard d’euros de financement sur 3 ans.
J’ajoute que nous avons pris des mesures fortes pour faciliter l’accès aux logements des salariés. Je pense par exemple à la garantie Visale, qui bénéficiera à 1 million de personnes supplémentaires, d’ici 2027. Nous avons également agi pour éviter l’arrêt de certains programmes immobiliers, grâce au plan de rachat de près de 50 000 logements par la Caisse des dépôts et Action Logement. Cette mesure a montré son efficacité. C’est pourquoi j’ai demandé de travailler sur un deuxième plan de rachat pour 2024 en mobilisant davantage d’opérateurs. Cela doit permettre de soutenir le secteur et de sécuriser de nouveaux programmes.
Pour répondre au resserrement du crédit bancaire, nous avons décidé de prolonger le prêt à taux zéro jusqu’en 2027. C’est un choix fort du Gouvernement. 800 millions d’euros par an pour soutenir l’accès à la propriété des ménages modestes, mais aussi des classes moyennes, puisque 6 millions de Français supplémentaires y seront éligibles.

J’ajoute que la révision des zonages que nous avons lancée, a déjà permis à 154 communes, représentant 4,5 millions d’habitants, de passer en zone dite tendue. Nous allons intégrer dans cette extension, les communes qui ont des opérations d’intérêt national ou des grands projets de réindustrialisation. Grâce à cette extension, nous pourrons ainsi soutenir la production de logements neufs dans ces territoires, où les besoins sont importants.
Nous devons continuer. C’est pourquoi je vous annonce que nous allons engager dans les prochaines semaines une deuxième extension de ce zonage, pour permettre à davantage de communes d’en bénéficier.
Au-delà de l’urgence, nous devons aussi préparer l’avenir et transformer notre politique du logement sur le long-terme. Aujourd’hui, la crise de l’immobilier fragilise particulièrement les jeunes et les classes moyennes. L’accès au logement ne doit pas être un frein pour les études ou pour l’emploi.
Notre premier objectif, c’est de développer une offre adaptée aux besoins des Français dans chaque territoire. Et clairement, sur les marchés immobiliers les plus tendus, il faut maintenir une production importante. J’en appelle à la mobilisation de tous : bailleurs sociaux, Caisse des dépôts, Action Logement, investisseurs institutionnels, collectivités et, bien sûr, Etat. Chacun avec nos compétences, nous devons agir ensemble. C’est le sens de la convention territoriale qui sera signée dans un instant, où chacun s’engage pour la production et la rénovation du logement social pour les prochaines années. Je souhaite que nous multipliions ces conventions locales à travers le territoire.
De plus, pour soutenir la production de logements là où il y en a le plus besoin, nous avons décidé de sélectionner « 20 territoires engagés pour le logement » d’ici la fin de l’année. Notre objectif : accélérer les opérations d’aménagement là où l’offre de nouveaux logement doit être particulièrement soutenue. Ces territoires seront sélectionnés à partir des remontées locales. Nous y mettrons les moyens nécessaires pour accompagner la production de 30 000 nouveaux logements d’ici 3 ans. Nous voulons aller vite. Nous proposerons au Parlement de prendre des mesures d’exception pour accélérer ces opérations.
Enfin, nous avons pris une série de mesures pour développer le logement locatif intermédiaire pour les classes moyennes. Il est accessible à de nouveaux territoires que ce soit dans le neuf ou dans l’ancien. Dans les territoires de réindustrialisation, ces logements pourront donc permettre d’accueillir les nouveaux salariés. Ils permettront également d’offrir des résidences services abordables pour les personnes âgées et les étudiants.
La semaine prochaine l’Etat signera avec les opérateurs du logement locatif intermédiaire, les bailleurs sociaux, la Caisse des dépôts, Action logement et d’autres investisseurs institutionnels, comme les assureurs, un plan de développement du logement locatif intermédiaire. L’objectif de cet engagement est de pouvoir doubler la production de ce type de logements, pour atteindre plus de 30 000 par an d’ici 2026. Cela requiert un effort supplémentaire de plus d’un milliard d’euros. Je vous annonce que l’Etat et la Caisse des dépôts mobiliseront 500 millions d’euros. Les ministres réuniront prochainement les investisseurs institutionnels et les opérateurs du secteur pour contribuer à cet effort. C’est de cette manière que nous pourrons améliorer la situation : en soutenant la production de logements là où le besoin est le plus important, avec tous les acteurs autour de la table.
Produire de nouveaux logements est indispensable, mais en parallèle, il est tout aussi important de se mobiliser pour les logements existants. Nous devons mieux lutter contre la réduction du parc de résidences principales, dans certains territoires, du fait de l’augmentation des locations touristiques meublées et de l’accroissement de la vacance. Pour remettre davantage de résidences principales sur le marché, en particulier pour la location, nous agissons sur tous les plans.

Nous avons déjà agi en permettant à davantage de communes d’utiliser la fiscalité locale pour lutter contre la vacance de logement.
Nous devons aller plus loin. Il faut donner aux collectivités de nouveaux outils pour réguler les meublés touristiques. Une proposition de loi a été déposée à l’Assemblée nationale en ce sens. Le Gouvernement la soutient.  Nous devons aussi agir sur la fiscalité pour favoriser les locations de longue durée. C’est le sens de la mission parlementaire. Ses conclusions sont attendues pour le premier trimestre 2024.
Nous devons enfin accélérer la rénovation des copropriétés et mieux lutter contre l’habitat dégradé. C’est le sens du projet de loi qui sera déposé au Parlement dans les prochaines semaines.
Améliorer l’accès au logement de tous, c’est aussi tenir compte de la spécificité de certains publics. C’est notre deuxième axe d’action.
Je voudrais évoquer la question du logement étudiant. Pour leur offrir des réponses adaptées, j’ai demandé aux ministres de définir un plan ambitieux pour le logement étudiant. Ce plan sera présenté dans les prochains jours. Je vous annonce qu’il va permettre la construction de 35 000 nouveaux logements étudiants d’ici 2027. Je veux que cela avance vite. Je veux des résultats concrets. Et au regard des enjeux, j’ai décidé de nommer un délégué interministériel pour mettre en œuvre ce plan.
Enfin, notre troisième objectif, c’est que logement prenne le tournant des grandes transitions, écologique et démographique. Et pour cela, nous avons besoin de tout le monde : des bailleurs et des acteurs institutionnels, qui disposent de leviers pour soutenir l’offre de logements, des promoteurs, des aménageurs, des architectes qui disposent de l’expertise, des collectivités, qui connaissent et aménagent leur territoire, et de l’Etat qui doit apporter des orientations et donner de la visibilité.
La vision que porte mon Gouvernement, c’est de permettre à chacun d’avancer dans le même sens, pour façonner ensemble la ville d’aujourd’hui et de demain. Je pense bien sûr à la question de la rénovation énergétique. C’est un des combats prioritaires de mon Gouvernement. C’est un enjeu de transition écologique, de qualité de vie et de pouvoir d’achat. Nous avons engagé des moyens très importants pour y parvenir et nous allons encore accélérer.
Plus globalement, concilier les besoins en termes de logement avec les transitions écologique et démographique impose de repenser notre manière de concevoir la ville. D’optimiser l’espace. De privilégier le renouvellement urbain.
Nous devons parvenir à repenser nos manières de concevoir l’habitat et la construction. Nous y parviendrons en adaptant les procédures d’urbanisme et d’aménagement, notamment pour faciliter la reconversion des friches ou des zones d’entrée de ville. Nous devons travailler sur la reconversion des bâtiments existants et favoriser la densification douce, par exemple en zone pavillonnaire. Nous devons soutenir l’innovation. Je pense aux nouveaux montages financiers pour accéder à la propriété. Je pense également aux nouvelles techniques de construction, comme la filière de construction hors site. C’est une réponse à la nécessité de produire des bâtiments performants sur le plan environnemental, rapidement et à des coûts abordables.
Bâtir cette politique est complexe. Elle engage de nombreux acteurs. Pour clarifier les responsabilités de chacun, nous devons créer des autorités organisatrices de l’habitat sur l’ensemble du territoire, et leur donner tous les leviers nécessaires. Tous ces défis, nous y répondrons dans le projet de loi sur le logement que nous déposerons au Parlement au printemps 2024.
Un logement abordable pour tous nos concitoyens : c’est l’objectif de mon Gouvernement. Cela implique de réformer, de faciliter et d’innover. Mais pour réussir, nous devons porter une vision globale et rassembleuse, ne pas opposer les urbains aux ruraux, la construction aux enjeux écologiques, les jeunes aux personnes âgées. Pour sortir de la crise du logement que nous connaissons, pour réussir la ville de demain et pour mener à bien la transition écologique, nous devons concilier toutes ces exigences, et avancer ensemble.

> Réduire notre déficit et investir dans l’avenir : voilà ce que prévoit la loi de programmation des finances publiques définitivement adoptée hier soir. Avec ce texte, nous nous dotons d’une trajectoire budgétaire cohérente et nécessaire, sans hausse d’impôts pour les Français.

> Bien sûr, l’Assemblée a connu des débats vifs, parfois même violents. Bien sûr, les idées s’y expriment avec force et parfois emportement. Bien sûr, certains mouvements dans l’hémicycle font partie intégrante du débat parlementaire. Mais comment pouvons-nous accepter, semaine après semaine, le déferlement de violence qui remplace trop souvent la défense des idées ?
Mesdames et messieurs les députés de La France insoumise, nous avons des convictions aux antipodes. Cela fait de nous des opposants, pas des ennemis. Pourtant, à chaque fois, je suis toujours plus marquée par la multiplication de vos injures, toujours plus atterrée par vos appels à la haine.
Il s’agit bien de cela quand, semaine après semaine, les insultes remplacent les convictions ; quand jeudi dernier, des mots comme « assassin » ou des références à la guillotine se sont multipliés. À chaque fois, je suis plus effarée par votre violence verbale qui incite à tous les dérapages
À chaque fois, je suis plus sidérée par votre suffisance, vous qui prétendez parler au nom du peuple dans son ensemble, alors que vous avez perdu toutes les élections les unes après les autres
, par votre suffisance quand vous refusez par principe de reconnaître l’once du début d’un tort, quand vous censurez même au sein de vos rangs toutes celles et tous ceux qui émettent des opinions différentes. Mais surtout, à chaque fois, je suis plus déterminée face à la brutalisation de nos débats et de notre société.
On dit que les élus doivent montrer l’exemple : je le crois. Et si vous faites de cet hémicycle depuis des mois le lieu où toutes les violences verbales sont permises, comment pouvez-vous ensuite vous étonner de la banalisation de la violence dans le quotidien de nos concitoyens ? C’est pourquoi avec mon gouvernement, avec la majorité, nous sommes résolus à assurer l’apaisement de notre société.
Je suis plus déterminée pour la cohésion nationale quand vous refusez par principe tous les moments d’unité, quand vous parvenez à politiser et tentez de salir les combats qui devraient tous nous rassembler, comme la lutte contre l’antisémitisme. Avec la majorité, nous sommes résolus à porter l’unité autour des valeurs de la République.
Par mon histoire, par mon parcours, par mes convictions, je sais que l’extrême droite est un péril grave et je suis convaincue que, face à elle, un réflexe républicain s’impose toujours. Par calcul, vous pensez qu’il faut agonir le gouvernement d’injures pour paraître les opposants les plus féroces. Vous avez gagné la palme de l’outrance, pas un brevet d’opposition.
L’extrême droite n’attendait que cela. À chacun de vos coups d’éclat, elle semble plus raisonnable. À chacun de vos flots d’injures, elle semble plus républicaine. À chacune de vos insultes, elle gagne des voix. Alors, je vous le demande : d’où vous vient l’idée que la civilité serait incompatible avec l’opposition ? Sans doute d’un billet du blog de votre leader enfermé dans ses élucubrations belliqueuses, du fait de ses échecs répétés dans les urnes. Vous fissurez la République à dessein, vous laissez croire que la violence verbale débridée est le seul mode de débat.
Je suis lucide. Je sais que ce discours ne vous changera pas : le seul fait d’écouter quelqu’un qui ne pense pas comme vous vous est insupportable. C’est pourtant le principe même de la démocratie. Il n’est pas question d’adoucir nos positions ; il n’est question que d’une chose, montrer qu’en démocratie et République, on peut être en désaccord et pourtant se respecter.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> On aurait pu s’attendre à une vague d’empathie après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre. Or, finalement, nous devons faire face à une vague d’antisémitisme. C’est le signe d’une société qui ne va pas très bien.

> Nous en sommes à 1 780 actes ou événements antisémites depuis le 1er janvier. Fort heureusement, moins de 5 % de coups et blessures grâce, sans doute, à la présence des forces de l’ordre. Ce sont souvent des lettres d’insultes, des apologies du terrorisme, des croix gammées sur des synagogues… Mais il faut faire toujours très attention. Il y a 48 heures, par exemple, nous avons eu en Corse un rabbin qui a été menacé.

> Derrière les actes antisémites, il y a beaucoup de mineurs. Le plus jeune interpellé après un chant nazi dans le métro parisien est âgé de onze ans. Les autres ont entre 13 et 17 ans. C’est donc une vraie question d’éducation et de parents qui est en jeu ici. Sur les quelque six cents interpellés, il y a 120 étrangers adultes, ce n’est donc pas une majorité même si je vais faire procéder à leur expulsion… Paris, ce n’est que 11 % des actes antisémites. Cela veut donc dire qu’un peu partout en France, il y a des propos, beaucoup de haine sur Internet. On a ici plus de 8 000 signalements sur Internet depuis le 7 octobre, dont 300 judiciarisations.

> Notre sujet est de faire passer l’idée qu’il n’y a pas d’importation du conflit en France. Quand on protège des Français de confession juive, on ne protège pas le gouvernement israélien, on protège des Français. Les Français de confession juive n’ont rien à voir avec la politique de M. Netanyahou ou la colonisation en Cisjordanie. De même, les musulmans en France ne sont pas les responsables des attaques du Hamas.

> Il y a une montée des actes antireligieux en France depuis plusieurs années. En premier contre les juifs, en deuxième contre les chrétiens avec plus de 500 actes depuis le 1er janvier, en troisième contre les musulmans avec plus de 140 actes depuis le début de l’année, avec ici une montée depuis début octobre. Il faut y faire attention. Il n’y a pas de préférence de l’État pour protéger telle ou telle religion : nous les protégeons toutes.

> [Menace terroriste] Notre sujet principal aujourd’hui, c’est ce qu’on appelle le terrorisme « endogène » : le risque de voir des gens qui sont chez nous passer à l’acte. C’est ce que le chercheur Gilles Kepel appelle « le djihadisme d’atmosphère » : les images répétées des enfants morts à Gaza, la diffusion en France d’appels à la haine des juifs ou de prêches violents tenus dans certains pays, des vidéos laissant croire qu’il existerait une islamophobie d’État chez nous, tout cela peut effectivement favoriser le passage à l’acte. (…)
Le risque est le même partout en Europe. Je dirais même qu’on est mieux protégé en France. On a déjoué 43 attentats depuis 2017 grâce à l’action du président de la République. Regardez ce qui s’est passé en Belgique, en Autriche, en Allemagne… L’interdiction des manifestations, juste après le 7 octobre, a empêché les dérives observées chez certains de nos voisins. En Allemagne, des synagogues ont été attaquées à coups de cocktails Molotov, des gens ont paradé dans les rues en brandissant des drapeaux de Daech…

> [Loi immigration] Le projet de loi proposé par le président de la République prévoit une simplification des procédures permettant d’accélérer les reconduites à la frontière ; une expulsion facilitée des étrangers délinquants ; et une exigence d’intégration, notamment le passage d’un examen de français pour obtenir un titre de séjour long. Le Sénat a validé ces trois grands axes et en a ajouté d’autres. C’est donc un texte très ferme qui a été voté par la chambre haute, mais il est également très juste sur l’intégration. Le Sénat a apporté des modifications notables sur lesquelles nous pouvons être d’accord. Il y a des modifications à apporter sur certaines choses, mais que nous garderons. Et puis, il y a des choses qui n’ont rien à voir avec le texte initial.

> L’AME [Aide médicale d’Etat] est une question intéressante. C’est tellement vrai que nous avons commandé un rapport sur le sujet pour le début du mois de décembre. Mais cette aide médicale relève du Code de la santé publique, pas de celui des étrangers. Cette suppression, adoptée par le Sénat, sera censurée par le Conseil constitutionnel.

> [Loi immigration] Je me réjouis que les Français soutiennent très fortement le texte (75 % d’opinion favorable), y compris la régularisation des travailleurs dans ces métiers dits en tension. Il s’agit donc d’une mesure populaire. Les Français distinguent bien l’étranger qui travaille de l’étranger qui commet des actes de délinquance. Je me réjouis que le texte du Sénat contienne une mesure de régularisation des travailleurs. Le compromis, c’est effectivement le juste milieu entre la régularisation automatique et la régularisation au cas par cas. Je soutiendrai ce compromis.

> [Loi immigration] Ce serait une belle réussite d’adopter ce texte sans 49-3. Si vous êtes de gauche, vous vous rendez compte qu’il y a des avancées incroyables comme la décision de ne plus mettre de mineurs dans les centres de rétention administratifs, comme la création de cours gratuits pour apprendre le français, comme l’obligation faite aux employeurs de laisser leurs salariés apprendre le français pendant leurs heures de travail, comme le fait de donner un titre de séjour aux victimes des marchands de sommeil… Si vous êtes de droite, le fait de pouvoir expulser plus facilement des étrangers délinquants est une avancée. Comme le fait d’exiger de passer un examen de français pour obtenir un titre de séjour.

> [Etat d’esprit des policiers face à la montée des violences à leur encontre] Je les trouve très courageux. Combatifs. Concentrés. Ils font un métier très difficile, pas très bien payé. Ils sont souvent voués aux gémonies dès que quelque chose ne va pas bien, mais on oublie de les remercier pour les centaines de milliers de choses qui se passent bien chaque jour. Je leur redis mon entier soutien pour leur dévouement et je sais que l’immense majorité des Français les soutient aussi.

> Ce qui est très important dans les évènements de l’été, c’est le « rajeunissement » inquiétant des émeutiers. Ce ne sont pas les grands frères ou les trafiquants de drogue qui ont ramené le calme, ce sont les policiers et les gendarmes. En cinq jours. Et en mettant 4 000 personnes en garde à vue. Il n’y a pas d’autre raison. Je pense qu’on n’a pas assez rappelé le rôle des parents et évoqué la question de l’autorité parentale dans cette histoire. Ceux qui éduquent les enfants, ce sont les parents. Pas la société. Ni les policiers. Ce n’est pas leur rôle.

> Tous les week-ends sont à risque pour le ministre de l’intérieur, et la météo sociale est très difficile à deviner… On fait notre travail correctement. Y compris en permettant à des manifestants qui nous en veulent de défiler en sécurité. C’est quand même un signe de démocratie très avancée.

> [Remise en liberté sous contrôle judiciaire du policier auteur du coup de feu mortel à Nanterre] Je ne commente pas les décisions de justice. Je ne suis ni juge, ni procureur, ni enquêteur. Je vous rappelle que ce policier a été suspendu à ma demande, j’ai eu des propos très clairs dès le début. Il a le droit à la présomption d’innocence. Concernant sa sortie sous contrôle judiciaire, je laisse le juge des libertés et de la détention prendre ses responsabilités. Il faut laisser faire la justice.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Nouvel entretien avec le ministre des Affaires étrangères saoudien Faisalbin Farhan, pour poursuivre notre coordination sur la crise au Proche-Orient. Priorité à la libération des otages & à une trêve immédiate. Accord pour reprendre sans attendre le travail en vue d'une solution politique à deux États.

> Appel à Hakan Fidan, ministre des Affaires étrangères turc: j’ai fait valoir la position constante de la France, le droit d’Israël à se défendre face au terrorisme, dans le plein respect du droit international, mais aussi la constance avec laquelle la France a soutenu les aspirations des Palestiniens. Il faut deux Etats.

> J'ai appelé Sameh Shoukry, ministre des Affaires étrangères égyptien pour remercier l'Égypte pour ses efforts pour Gaza et renforcer notre coordination. Déjà plus de 100 tonnes de fret humanitaire livrées, nous poursuivons l'effort. Il faut une trêve immédiate & accroître l'aide. Et travailler sans délai à l'après : deux États.

> Et voilà, c'est chose faite, l'Arménie a déposé son instrument de ratification à l'ONU : les crimes de guerre commis sur son sol pourront être jugés par la Cour Pénale Internationale.

> Entretien aujourd'hui avec mon homologue iranien en forme de mise en garde : l'extension du conflit en cours à Gaza ne profiterait à personne, et l'Iran aurait une lourde responsabilité.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> En Israël avec mon homologue. La position de la France est claire : Israël a le droit de se défendre et d’assurer la sécurité de ses ressortissants, dans le respect du droit international humanitaire et la protection de la vie des civils.
Parce que nous partageons des valeurs humanistes, et parce que c'est l’intérêt de tous pour la région, j’ai rappelé la nécessité d’accélérer l'aide humanitaire et sanitaire aux civils à Gaza, dans la continuité de la conférence humanitaire organisée le 9/11 par Emmanuel Macron

> À tous mes interlocuteurs en Israël aujourd'hui, j'ai rappelé l’immense risque d’une escalade régionale. Elle n’a rien d’inéluctable. C’est particulièrement vrai au Liban, dont personne n’a intérêt à la déstabilisation.
Le rôle de déconfliction confié à la FINUL par les Nation Unies est primordial. Son mandat doit pouvoir être pleinement mis en œuvre.

> Avant de quitter Israël, j’ai rencontré Benny Gantz, hier dans l’opposition, aujourd’hui dans le cabinet de guerre. J’ai rappelé l’équilibre et la cohérence de la position de la France depuis le 7 octobre, dans le respect de notre politique historique.

> Je salue le courage et la dignité des familles des 8 français toujours portés disparus. Ce matin à Tel-Aviv, nous avons échangé sur les efforts déployés par la France et ses partenaires pour leur libération. La France n’abandonne jamais ses compatriotes.

> Merci au Qatar pour le travail engagé pour la libération des otages, dont plusieurs français. Ils vivent, ainsi que leur famille, une épreuve humaine épouvantable. Emmanuel Macron a fait de leur libération une priorité absolue.
Le bon fonctionnement des institutions libanaises est aussi nécessaire dans cette perspective. C’est le sens de la mission confiée par le Président de la République à Jean-Yves Le Drian
Personne n’a intérêt à davantage de déstabilisation au Moyen-Orient. Avec mon homologue Khalid bin Mohammad Al Attiyah, nous partageons une même détermination à prévenir une extension régionale de la crise.

> L'accès de l'aide humanitaire à Gaza est une urgence absolue. Pour limiter l’impact du conflit sur les civils et pour contenir les risques d'escalade. Avec mon homologue Mohammed Al Bawardi, aux Emirats arabes unis, pour travailler ensemble à ces priorités.

> Le Qatar et la France poursuivent leurs efforts en soutien à la sécurité et à la stabilité du Liban, notamment par leur appui aux forces armées libanaises.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> En déplacement à Rennes pour le congrès national de la CFTC. Pour faire face aux évolutions sociales, écologies, économiques que nous connaissons nous avons besoin du dialogue social et des partenaires sociaux.

 

Gabriel Attal (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> On a la chance d’avoir plus de 800 000 enseignants qui sont incroyablement dévoués et engagés pour nos élèves. Je pense que tous les Français ont l’exemple d’un meilleur prof du monde qui a changé leur vie.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> [Risques pour l’agriculture] Il va falloir continuer à œuvrer pour anticiper, pour rendre les systèmes plus résilients à des maladies, à des phénomènes climatiques, parce qu'on va avoir des difficultés majeures. Le statu quo, c'est la mort de l'agriculture. Si on fait le statu quo des pratiques, il faut qu'on prépare nos agriculteurs et qu'on les accompagne dans la grande transition, qui sur les réserves d'eau pour assurer un minimum, et qui sur les sujets sanitaires. Alors, je réponds à votre question sanitaire. C'est une maladie qui vient du Sud, Nord Afrique et qui vient de l'Espagne puisqu'elle était un peu présente en Espagne. C'est transmis par les moustiques, donc une maladie transmise par les moustiques, il n'y a pas grand-chose à faire en dehors d'essayer de regarder ce qu'on peut faire d'un point de vue économique. Premier élément, on a libéré tout de suite les frontières avec l'Espagne et l'Italie, qui est 95% du marché des jeunes bovins, il part dans ces deux pays. Ça a permis d'éviter que les prix s'effondrent. Et je tiens à saluer, c'est aussi la coopération européenne. C'est les bonnes relations qu'on entretient avec l'Italie et l'Espagne qui ont permis qu'en moins de dix jours, ce qui est un record, on ne freine pas les exportations. Ça peut avoir un effet sur les prix, mais c'est plutôt marginal. L'effet principal pour les producteurs, ce sont les animaux qui sont malades. J'étais l'autre jour dans les Pyrénées-Atlantiques avec une vache qui avait perdu 200 kilos en un mois, et qui avait du mal à se tenir encore sur ses pattes, si vous me permettez cette expression, là c'est une perte qui peut à terme être très lourde pour l'éleveur. Et donc on va prendre en charge, aujourd'hui, on est en train de documenter les choses pour prendre en charge les bovins qui vont mourir. Il y a quand même un taux de mortalité, et deux, les surcoûts vétérinaires, pour faire en sorte que ce surcoût-là ne soit pas principalement à la charge de l'éleveur. Après, on risque d'avoir une accalmie avant une résurgence au printemps, et c'est ça auquel il faut se préparer. Et il faut globalement se préparer à un système sanitaire qui va être très sollicité. Cette maladie est apparue au moment où on commençait la vaccination sur la grippe aviaire. C'est vous dire à quel point les services du ministère, qu'il faut saluer les équipes terrain, les vétérinaires sont hyper mobilisés sur des sujets qui sont quand même des sujets parfois très dramatiques pour les éleveurs.

> Importance de la filière Fruits et Légumes, pilier de notre souveraineté alimentaire: nous sommes fortement mobilisés pour cette filière au cœur des enjeux de transition agricole, alimentaire, environnementale et de souveraineté alimentaire. Le Plan de souveraineté fruits et légumes (y compris les pommes de terre), en métropole comme dans les outre-mer, est le fruit d’un dialogue avec plus de 130 acteurs et experts impliqués. Nous en avons fait une politique prioritaire du gouvernement, témoignant d’objectifs ambitieux et de 40 actions qui se déploient.
Dès l'approbation du régime par la Commission européenne, nous ouvriront quatre guichets d’ici la fin de l’année : un sur les serres, un sur les plants et agroéquipements du verger, un sur les autres agroéquipements et un sur l’outre-mer afin que les filières ultra-marines disposent d’une enveloppe dédiée pour leurs projets.

> [Enveloppe de 80 millions d'euros destinée à indemniser les agriculteurs touchés par la tempête Ciaran en Bretagne et en Normandie, mais aussi par les inondations dans les Hauts-de-France] L'idée, c'est de la déployer entre décembre et janvier, c'est-à-dire dans les semaines qui viennent. Il y a une nécessité d'aller vite, car pour beaucoup d'agriculteurs, le sujet ça va être de pouvoir redémarrer et donc de pouvoir être rassuré.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Bonne nouvelle pour la planète et une grande avancée en parallèle du Traité sur les plastiques! La France s’est battue et un accord a été trouvé cette nuit au Parlement Européen pour restreindre les transferts de déchets. Il mettra fin en particulier aux transferts de déchets plastiques de l'UE vers des pays en développement qui n'ont pas les installations et règles nécessaires pour les traiter de manière respectueuse de l'environnement.

> Ne nous enfermons pas dans des caricatures. Il y a 20 pays dans ce monde qui depuis plus de 10 ans baissent leurs émissions de gaz à effet de serre et la France en fait partie!

> À titre personnel, j'aurais préféré que notre position [sur le prolongement de l'autorisation du glyphosate] prenne la forme d'un vote contre plutôt qu'une abstention. La position d'autoriser tous les usages pendant 10 ans est une dinguerie.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Le méthane est à l’origine d’un tiers du réchauffement climatique. Sous l’impulsion de la France, un accord européen a été adopté pour appliquer les normes européennes sur ces fuites aux importations d'hydrocarbures. Une avancée majeure !

> Aux côtés d'Elisabeth Borne pour inaugurer la troisième gigafactory de batteries électriques en France, soutenue par le gouvernement avec France 2030. 575 millions d'euros publics pour le projet Verkor : l'État répond présent pour la planète et le plein-emploi.

 

Aurélien Rousseau (ministre de la Santé et de la Prévention)
> [Feuille de route interministérielle bien vieillir] Le vieillissement mêle à la fois des enjeux de prévention et de prise en charge des soins. Les professionnels de santé ont un rôle indispensable pour accompagner cette transition. Nous nous mobilisons pour mieux accompagner nos aînés et leurs familles

 

Aurore Bergé (ministre des Solidarités et des Familles)
> [Feuille de route interministérielle bien vieillir] En 2030, pour la première fois, les plus de 65 ans seront plus nombreux que les moins de 15 ans. Pour ajouter de la vie aux années, le gouvernement se mobilise en présentant une stratégie du bienvieillir.
Avec le vieillissement de la population naissent de nouveaux besoins et c'est toute notre société qu'il faut repenser dès maintenant. Nous adapterons les territoires, renforcerons la mobilité et mobiliserons la recherche.

> [Feuille de route interministérielle bien vieillir] Une société qui vieillit est une société qui peut compter sur l'engagement, l'expérience et la transmission des personnes âgées. Nous renforcerons la solidarité entre les générations.

> [Feuille de route interministérielle bien vieillir] Vieillir ne doit pas nous rendre invisibles. Les personnes âgées n'ont pas moins de droits que les autres et nous devons garantir le respect de leur dignité : accès aux soins, au sport, à la culture et à la pleine participation dans la société.

> [Feuille de route interministérielle bien vieillir] Plus de 9 Français sur 10 souhaitent vieillir chez eux. Nous nous donnerons les moyens de respecter leurs choix en créant un parcours résidentiel et en modernisant les EHPAD.

 

Amélie Oudéa-Castéra (ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques)
> [Feuille de route interministérielle bien vieillir] Avec ce plan et dès 2024, le gouvernement se mobilise pour donner un élan inédit à la pratique sportive de nos aînés. Parce qu’à tout âge, le sport est bon pour la santé, le bien-être, la confiance en soi et la préservation du lien social.

 

Olivier Becht (ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger)
> [Crise au Proche-Orient] La position de la France est claire depuis le 7 octobre. Depuis le 7 octobre, c'est-à dire l'attaque du groupe terroriste Hamas sur Israël, nous avons évidemment condamné cette attaque et affirmé le droit d'Israël à se défendre légitimement dans le cadre du respect du droit international et du droit humanitaire. Nous avons demandé la libération immédiate et sans condition de l'ensemble des otages. Nous n'avons jamais fait l'assimilation entre le Hamas et le peuple palestinien. Nous avons organisé, ici même à Paris, une conférence humanitaire pour Gaza, réuni un milliard d'euros pour l'aide humanitaire, et demandé à ce que cette aide humanitaire puisse être acheminée directement à Gaza.
Nous mettons tout en œuvre sur un plan sécuritaire pour éviter que la région ne s'embrase, avec deux visites de la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, Madame Catherine Colonna, dont j'excuse aujourd'hui l'absence puisqu'elle accompagne le Président de la République dans sa visite d'Etat en Suisse. Le ministre des armées, Sébastien Lecornu, est en ce moment même également dans les pays du Golfe pour travailler à cette action diplomatique et éviter une extension du conflit.
Nous travaillons également sur le plan humanitaire pour faire en sorte que cette aide soit acheminée à Gaza.
Et enfin, nous travaillons sur le plan politique pour faire en sorte que lorsque la trêve humanitaire que nous demandons aura débouché sur un cessez le feu, nous puissions reprendre un processus politique qui permette la coexistence du peuple palestinien et de l'Etat d'Israël, la solution à deux Etats, qui est la seule qui permette à deux peuples de vivre en paix et en sécurité, l'un à côté de l'autre.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> [Feuille de route interministérielle bien vieillir] Travailler activement pour que chaque personne, indépendamment de son âge, de son état de santé ou de son lieu de vie, puisse avoir accès aux transports est une nécessité. Bien vieillir, c’est aussi garder sa liberté de déplacement. Nous nous y engageons avec cette stratégie

 

Agnès Firmin Le Bodo (ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé)
> [Feuille de route interministérielle bien vieillir] Notre enjeu est de maintenir les fonctions de nos aînés pour un vieillissement en santé afin d’atténuer les impacts de la longévité. Un meilleur accès aux soins et le développement des mobilités actives sont un axe prioritaire.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> La Ciivise nous a remis aujourd’hui son rapport sur les violences sexuelles faites aux enfants. Je salue la qualité du travail accompli, la contribution et le dévouement de chacun de ses membres depuis trois ans.

 

Sabrina Agresti-Roubache (secrétaire d’Etat chargée de la Ville et de la Citoyenneté)
> [Plan national de lutte contre les dérives sectaires] Depuis la loi de 2001 About-Picard, il n'y a plus eu de texte sur les dérives sectaires et il n'y a plus eu de grand plan de lutte contre les dérives sectaires. Donc dans l'article 1, nous introduisons un nouveau délit qui est l'assujettissement psychologique et physique des personnes, sachant que dans cet article 1, on a déjà l'abus de faiblesse.
Cela va permettre de punir pénalement des personnes, des gourous 2.0. Parce qu'en réalité, ce sont les chiffres qui nous ont amenés à mener ce grand plan de lutte contre les dérives sectaires et donc de faire un projet de loi qui est... Depuis 2015, les chiffres ont doublé. Sur la Miviludes, donc c'est l'organe qui est chargé de référencer et de recevoir tous les signalements. Nous sommes passés de 2015 à maintenant, à 4 000.
L'assujettissement psychologique et physique des personnes font de ces personnes des gens très fragiles et qui font des choses graves pour elles-mêmes. Et la réalité, c'est que l'abus de faiblesse ne suffisait pas à encadrer et à punir dans le code pénal. Et le deuxième. Délit créé par l'article 4 de ce projet de loi est le délit d'abandon de soins. Je prends un exemple simple : quelqu'un qui est atteint d'un cancer, à qui un gourou viendrait expliquer qu'abandonner sa chimiothérapie et ses soins et à la place boire un bouillon de légumes pour se soigner, la personne décède ; la famille peut porter plainte et donc traîner au tribunal ces gourous et donc avoir une sanction pénale. Parce que la réalité, c'est que les victimes n'étaient pas... tout n'était pas encadré dans cette loi About-Picard, qui en réalité n'était plus d'actualité. Donc nous renforçons la lutte contre les dérives sectaires.
Quand on parle dans l'article premier d'assujettissement psychologique et physique, ça concerne aussi les mineurs ; ce qui n'était pas le cas avant. L'abus de faiblesse ne concernait pas les mineurs. Cet article 1 va permettre justement de protéger les enfants. Et encore une fois, les réseaux sociaux étant ce qu'ils sont, je l'ai souvent dénoncé ; la dérive est en premier sur les réseaux sociaux. Qui sont les premières victimes de ce fléau ? Les enfants, les mineurs.

> Dans les mois qui arrivent, nous lançons un grand plan de prévention parce qu'il y a un mot qui a disparu aussi sur la dérive sectaire : la prévention. Donc, dans les mois qui arrivent, dans les deux ou trois mois qui arrivent, nous lancerons un grand plan national. Et si vous me permettez, une dernière chose sur la Miviludes ; nous allons permettre à cet organe d'agréer des associations qui luttent et qui accompagnent, qui luttent contre la dérive sectaire, qui accompagnent les victimes des dérives sectaires. Et je mets à disposition 1 million d'euros en financement pour aider ces associations agréées.

> Est-ce que vous pensez que nous, en France, on va laisser des étrangers sans soins ? C'est la grandeur de la France. C'est même ce qui a fait notre ADN. Alors je reviens sur l'AME [Aide médicale d’Etat]; la réalité, c'est que cela risque d'être un cavalier législatif. Je m'explique ; un texte hors la loi dans le cadre de la loi que nous présentons. Et la réalité aussi, c'est que ça risque d'être retoqué par le Conseil constitutionnel et que de dire qu'il n'y a pas de tabou à discuter et à ouvrir le débat sur ce sujet de l'AME.

 

Prisca Thevenot (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> Cultivons les liens intergénérationnels ! Avec les Services civiques dédiés, nos jeunes agissent pour lutter contre l’isolement de nos ainés tout en prévenant la perte d’autonomie. Ainsi, nous accompagnons nos aînés et nous renforçons la cohésion nationale !

 

Haut-commissariat au PlanFrançois Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> [Discours au congrès de la CFTC]
Tout ce que Cyril a dit est vrai. Il n'a pas donné les détails. Mais j'ai été quand j'avais 20 ans ou à peine plus de 20 ans, candidat sur la liste nationale de ce qu'on appelait à l'époque le SCENRAC, c'est à dire le syndicat de l'éducation nationale de la CFTC et des affaires culturelles, je crois me souvenir.
Bon, ce n'était pas un syndicat majoritaire. Si je me souviens bien à l'époque et si je regarde aujourd'hui, en effet, c'est probablement ceux qui se sentent de cet esprit ne sont pas majoritaires non plus. Mais j'ai toujours pensé que c'était à partir des minorités qu'on faisait les futures majorités. Alors, tous ceux parmi vous qui ne sont pas majoritaires comprendront.
Ce que je veux dire. C'est ça le combat. Donc c'est la première raison et pour moi, c'est une raison très, très importante. En amitié, en fraternité. Et puis, il y a d'autres raisons pour lesquelles je suis très heureux d'être là et dont je voudrais vous dire un mot. La première de ces raisons est que dans le monde dans lequel nous sommes dans le monde, à certains égards, nous subissons.
Dans ce monde-là, le courant que vous représentez, qui est plus large que votre seule organisation, qui est plus large que les mouvements dont je suis responsable et pour lesquels je suis engagé. Mais c'est le même courant. C'est un courant qui a deux caractéristiques. La première, c'est qu'il est réformiste et la deuxième, qui est encore plus importante, c'est qu'il est humaniste.
Or, le monde dans lequel nous sommes, à mon sens, impose que nous prenions toute la dimension de cet idéal ou de cette pratique réformiste et de cet idéal humaniste. Parce que ce que nous vivons et ce que nous allons vivre, et je crois que ce que nous allons vivre est encore plus exigeant que ce que nous vivons aujourd'hui.
Je pense que les mouvements et les dérives du monde imposent que soient représentés, affirmés et promus cette méthode réformiste qui nous est chère. Je ne crois pas que jamais dans le monde, dans le monde tel que nous l'avons vécu depuis deux siècles, je ne crois pas que jamais les approches extrémistes qui se disent révolutionnaires, je ne crois pas que jamais ces méthodes et ces pratiques aient apporté à une société, quelque chose de bon.
L'idée selon laquelle il faut tout mettre par terre parce que derrière, on aura des idéaux de transparence, de reconnaissance de la place de chacun. Je ne vois pas ou sous quelle latitude et en quel temps ça a apporté quelque chose de bon. Ce qui apporte quelque chose de bon, c'est ceux qui prennent le monde comme il est et décide de le reconstruire quand il est délabré, de le consolider quand il est fragilisé et de le transformer quand c'est nécessaire.
Alors c'est une méthode moins flamboyante que bien d'autres, mais c'est la seule qui puisse tenir compte de la réalité d'une société, d'une communauté humaine qui puisse prendre en compte sa culture. C'est ses habitudes de vie et qui puisse, chaque fois que nécessaire, produire du bien, du bon et du nécessaire. Voilà pourquoi je crois qu'il faut que le grand courant réformiste français s'affirme comme tel. Je dis ça comme un citoyen militant de ce courant depuis mon mon plus jeune âge et mon plus jeune âge dans vos rangs.
Deuxièmement, c'est un courant humaniste. Permettez-moi de m'arrêter une seconde à cela. Il y a dans l'univers dans lequel nous sommes plongés une dérive constante vers la déshumanisation, une dérive constante vers la prise de contrôle des sociétés humaines par des forces qui nous dépassent, qui ne rend de comptes à personne dont nous ne savons pas de qui elles sont constituées et qui s'imposent à nous par leur puissance financière ou la puissance des outils dont ils se servent.
Et nous, au contraire, nous pensons que la seule chose qui mérite d'être vécue, c'est le long chemin, si je puis me permettre cette expression vers l'humanisation des hommes, des hommes au féminin comme des hommes au masculin, qu'ils soient de plus en plus et de mieux en mieux, hommes et femmes, qu'ils acceptent et qu'ils prennent en compte toutes les dimensions de leur responsabilité comme membres de la grande famille humaine.
Je viens de prononcer un mot qui nous caractérise et qui vous caractérise, qui devrait caractériser tous les citoyens, mais dont, dans l'univers syndical, vous êtes parmi ceux qui le défendent le mieux. C'est le mot de responsabilité. Et moi, j'ai envie de dire de co-responsabilité. Je ne crois pas que c'est une. C'est un grand choix politique que je vais énoncer là.
Je ne crois pas que la société démocratique en particulier, soit coupée en deux entre ceux qui sont à la base et ceux qui sont au sommet. Ceux qui décident pour les autres. Je crois que l'immense entreprise de la démocratie, de l'idée que le peuple des citoyens prend sa part des décisions. Cette idée-là est une idée fondatrice et qui n'a jamais été au bout de ces promesses.
Je ne pense pas que la démocratie existe encore, pas plus la démocratie politique que la démocratie sociale. Je pense qu'elle doit exister. Je pense que nous avons à la construire. Et vous savez bien, parce que c'est votre engagement et votre vocation, nous avons à la construire dans la cité humaine, dans l'entreprise et dans les communautés humaines qui l'incarnent, dans lesquelles elle se forme.
Et cette ces trois idées là réformistes, humanistes et partisans de la responsabilité. Et quand on peut de la coresponsabilité pour l'avenir de la société française. Et je peux élargir de la société européenne, de la société occidentale des sociétés qui ont un idéal de liberté dans le monde. Cette idée-là, dont vous êtes un des visages depuis le plus longtemps.
Vous fêtez vos 100 ans et pardonnez-moi de le dire comme citoyen, comme militant : notre famille politique, elle a été fondée il y a 100 ans, en 1924. Vous, ces 23, c'est ça, hein ? 19 ? Alors je vous dois le respect comme aîné. Mais enfin, on est assez fier de porter cet idéal. Ça, c'est le premier plan, comme citoyen, comme personne et comme animé d'amitié et de gratitude pour ceux parmi lesquels j'ai milité quand j'étais très jeune.
Il y a un deuxième point, c'est que j'ai la responsabilité du plan et ça tombe très bien avec les documents que j'ai lus, avec le discours de Cyril à l'ouverture du congrès. L'idée que notre devoir est de prendre en compte l'horizon du moyen terme et du long terme. Il se trouve que les sociétés d'aujourd'hui, à cause de la toute-puissance des réseaux sociaux et des chaînes d'information 24 h sur 24, le goût du scandale qu'a notre société, le goût de l'événement dont on parle toutes les minutes et toutes les heures pendant 24 h et dont on ne parlera plus après.
Regardez l'absence désormais de la guerre d'Ukraine dans l'actualité avec la tragédie qui se joue mais dont on ne parle plus et tous les drames que nous vivons au Moyen Orient où, hélas, ils sont de plus en plus rapidement effacés. Ils sont pourtant constitutifs de notre avenir comme humanité, comme communauté humaine et comme communauté, comme on dit géopolitique.
Et donc, l'idée que nous devons prendre en compte, réfléchir ensemble et construire ensemble des horizons politiques et économiques et sociaux, non pas à quinze jours, mais à dix ans, à quinze ans, à 20 ans, à 30 ans. Cette idée-là, qui est l'idée même de la constitution du plan après la guerre. Cette idéal, elle est plus d'actualité aujourd'hui que jamais.
Pourquoi ? Parce que pendant des années, notre vie de gouvernement s'est laissée aller à croire que le marché pouvait répondre à tout, qu'il suffisait de laisser faire les grands décideurs économiques et financiers que les choix qui seraient imposés seraient par nature les bons choix. Je vais le dire autrement : cette vision-là, on va dire néolibérale pour simplifier, cette vision-là, elle pensait que la somme des intérêts particuliers constituait l'intérêt général.
Et nous, nous savons que ce n'est pas vrai. Et je le dis dans une famille syndicale, dans une famille démocratique, puisque la démocratie, c'est démocratie sociale et démocratie politique en même temps. Cette idée-là est une idée qui s'est révélée fausse et que vous avez depuis toujours sentie comme nécessairement dépassée. C'est vous qui avez parlé du bien commun et le bien commun, c'est précisément l'idée qu'on peut ensemble, conscience avec conscience, par la confrontation des idées, des convictions, des valeurs, comme on dit, on peut précisément définir le but qu'on veut atteindre et non pas laisser faire les très grands acteurs économiques et financiers qui vont définir ce but à votre place et que vous constaterez simplement les évolutions au lieu de les vouloir et de les produire.
Alors c'est très, très important, parce que ça a... Je n'ai vu que le projet de votre de votre texte d'orientation, bien sûr, puisque vous allez le voter ce soir, C'est ça ? Oui. Et donc. Mais je vois très bien que l'idée que nous avons à reconstruire dans l'intérêt de notre peuple et peut être dans un intérêt plus large encore, une capacité d'autonomie économique, une capacité de définir et fixer les les critères de la construction de notre avenir industriel par exemple. Et évidemment, tous les sujets que vous abordez, c'est à dire la question de du durable, de la durabilité que vous allez traiter cet après-midi, si j'ai bien vu tout à l'heure, l'annonce sur votre écran. Ces sujets là sont directement en relation avec ça.
Il y a d'autres sujets que nous abordons ensemble dans les discussions que nous avons et je veux simplement en aborder deux. Il y a le sujet du travail. Le plan vient d'éditer une étude sur le travail qui va dans le sens des réflexions que vous conduisez puisque travailler autrement, c'est un des sujets de votre de votre congrès confédéral.
Nous avons abordé la question au plan avec la petite équipe qui nous permet de livrer ces analyses et de définir ces objectifs. Nous avons pris la question du travail dans un angle différent de ceux qui lui est réservé ou dévolu dans la plupart des discussions politiques et aussi dans la plupart des discussions de la vie de tous les jours.
Aujourd'hui, la question du travail est abordée très souvent sur le mode de la déploration. Les gens veulent plus travailler, les jeunes veulent plus travailler et il y a différentes façons d'aborder ces constats négatifs. Nous avons essayé de comprendre quelle était la question fondamentale derrière ces choix sur le travail. Et la question fondamentale, comme vous le dites, et comme c'est la vérité profonde, c'est la question du sens du travail. La question de ce que le travail apporte à celui ou à celle qui en assume la charge.
J'ai été pour tout dire et ça n'est dirigé contre personne... Il y a une publicité qui est sur tous les réseaux sociaux aujourd'hui et depuis, peut être deux semaines, c'est une publicité d'Amazon qui, dit-on, vous donne un mois de plus de congé parental pour que Jean-Paul, Mohamed puisse s'occuper de l'essentiel. Cette affirmation de publicité, elle signifie que pour les concepteurs, le travail n'est pas dans l'essentiel.
Et moi, je crois que cette vision-là est une vision fausse. Dieu, c'est ce n'est pas ici qu'on va dire devant moi qu'on va dire que la famille n'est pas importante, cruciale, vitale. Mais il n'est pas vrai qu'on puisse découper ainsi l'activité professionnelle, pas l'essentiel, et la vie familiale l'essentiel. Je crois que tout ça constitue l'essentiel ensemble, parce que tout ça, c'est le métier d'hommes, le métier de femmes et d'hommes, la vocation de notre vie.
Et si l'on se laisse entraîner à considérer le travail comme superfétatoire, comme secondaire, comme... à ce moment-là, on perd l'exigence qui consiste à dire il faut que nous trouvions dans le travail autant de valorisation, autant de réalisations personnelles pour ceux qui l'assument. Et donc on perd la nécessité de revaloriser le travail. Comprenez si c'est si le travail, c'est simplement ce qu'on fait, en plus, on vient gagner des sous et on s'en va. Alors on se trouve précisément devant la crise de sens que nous découvrons à l'instant. C'est pourquoi je suis très reconnaissant à une organisation comme la vôtre de poser cette question du sens.
Puis, il y a une deuxième type de question et je suis sûr que nous allons nous retrouver sur ce sujet. C'est que tous ensemble, nous devons ouvrir les yeux sur les crises de société que nous traversons. Je voudrais en évoquer une qu'on évoque souvent avec Cyril Quand on parle, c'est la démographie. La crise de natalité d'un pays comme le nôtre qui a perdu 100 000 enfants alors que nous sommes plus nombreux, qui a perdu 100 000 ou 120 000 enfants en quelques années par an...
C'est une traduction d'une crise plus profonde qui est que les jeunes femmes et les jeunes hommes en âge de faire naître des enfants ne voient plus le sens de la transmission, de génération en génération. Ils ne voient plus à quel point il est vital pour une société comme la nôtre. Je vais aller plus loin pour une civilisation comme la nôtre, ils ne voient plus le sens de transmettre, de faire naître de nouveaux citoyens, de nouveaux actifs, de nouveaux penseurs, de nouveaux enseignants.
Et ils ont le sentiment que le monde est fini. Nous, nous sommes ceux qui croyons que le monde n'est pas fini. Et voilà pourquoi votre existence, votre développement ou en tout cas votre affirmation, elle touche à quelque chose de très profond. Et voilà pourquoi nous sommes de ceux qui voulons préserver cet idéal démocratique que nous formons ensemble démocratie sociale, démocratie politique, démocratie qui veut prévoir l'avenir. Et voilà pourquoi il y a entre vos mains une responsabilité éminente que je suis heureux d'avoir pu rappeler devant vous pour vous en remercier.

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