lundi 23 avril 2007

Une Semaine en Centrisme. Et maintenant ?

François Bayrou n’a pas réussi à être au deuxième tour de l’élection présidentielle même s’il est parvenu à réaliser un très bon score de 18,55 %. Ce résultat qui est à la fois une réussite et un échec va être difficile à gérer notamment en vue des élections législatives et du positionnement de l’UDF, voire d’un « Parti Démocrate » dans les mois et les années à venir.
 N’oublions pas que la candidature de François Bayrou était un pari : être au second tour puis vainqueur de l’élection présidentielle afin de chambouler le jeu politique français. Les risques pris par le leader de l’UDF auraient alors trouvé une résolution dans la victoire qui aurait transcendé les contradictions de sa campagne et de ses positionnements parfois opportunistes. Ils deviennent un danger dans la défaite. Quid ainsi du basculement à gauche ? Quid de la division à l’intérieur de l’UDF ? Quid des alliances nécessaires pour les législatives et, éventuellement, pour gouverner ? Quid du corpus idéologique du parti centriste ? Et bien d’autres questions encore.
L’image donné du Centre par François Bayrou a été assez simpliste, ce qui peut se comprendre dans une élection où il faut pratiquement caricaturer ses positions pour être audible mais, pire, a été celle d’un courant d’idées qui a surfé sans vergogne sur les multiples vagues de mécontentement et qui faisait la chasse aux « puissants » et aux « élites » dans une pure tradition poujadiste agrémenté d’un « complot » pour l’empêcher d’être élu. François Bayrou dans sa volonté affichée de « réconciliation » et d’ « union nationale » n’a pas hésité à diviser en s’en prenant à une partie des Français contre l’autre. Ce paradoxe, bien peu centriste, positionne l’UDF « quelque part », un quelque part que beaucoup de politologues auraient bien du mal à définir…
Cela ne veut pas dire que François Bayrou n’a pas repris un certain nombre de thèmes traditionnels du Centre comme l’alliance entre liberté et solidarité en matière économique ou l’instauration de la proportionnelle pour les élections législatives. De même, il a pioché dans les idées de ses glorieux devanciers comme celle d’un Parti Démocrate que voulait créer Jean Lecanuet…. en 1965 !
La gestion des 6 750 869 voix qu’a obtenu François Bayrou va être ardue. Le leader de l’UDF ne peut appeler à voter Nicolas Sarkozy qu’il a tellement et durement attaqué sans apparaître comme un opportuniste. Il ne peut appeler voter Ségolène Royal sauf à perdre une grande partie des centristes. S’il reste isolé, ce qui semble être la posture qu’il va adopter en ne donnant pas formellement de consignes de vote, comment fera-t-il des alliances pour les législatives ? Et si, lors des législatives l’UDF s’effondre, ce qui n’est pas à exclure, les 18,55 % de François Bayrou n’auront servi à rien et le Centre, une nouvelle fois, devra se reconstruire.
En tout cas, la troisième position de François Bayrou pose plus de questions qu’elle n’en résout.



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