vendredi 13 juillet 2012

Une Semaine en Centrisme. La nouvelle mode du centre-droit

Pendant la présidentielle et les législatives, les leaders du Mouvement démocrate, du Nouveau centre, de l’Alliance centriste ou du Parti radical se battaient entre eux pour revendiquer dans une sorte de litanie d’être les seuls représentants légitimes du «vrai» Centre.
Deux raclées électorales (présidentielle et législatives) plus tard et les voilà – presque tous à l’exception notable de ceux du MoDem – à revendiquer haut et fort leur appartenance au centre-droit!
De Jean-Louis Borloo à Hervé Morin en passant par Jean Arthuis, pas un seul ne manque à l’appel.
Quelle analyse faire de cette nouvelle mode?
La première serait de la voir comme une sorte de coming-out, «en fait, nous sommes des gens de droite qui se cachaient derrière des étiquettes du Centre».
La deuxième serait de la voir comme un retour naturel au bercail, «en fait, nous nous sommes trompés, le Centre n’existe pas et nous sommes des gens de la droite modérée».
La troisième serait de la voir comme une sorte de constat marketing, «en fait, le Centre n’est pas vendeur, il faut se trouver un autre positionnement pour faire plus de voix, en se décalant un peu vers la droite, on peut espérer récupérer un surplus d’électeurs modérés de droite».
La quatrième serait de la voir comme un opportunisme, «la Droite a perdu, donc elle va devoir se reconstruire et il y a des places ainsi que du pouvoir à prendre; en se positionnant au centre-droit on peut participer à ce chantier et se placer pour les prochaines élections, voire plus».
La réalité est un mélange de tout cela!
Ces analyses s’appliquent globalement à l’ensemble de ceux qui parlent actuellement de centre-droit sauf quelques exceptions.
Mais pourquoi veulent-ils absolument se démarquer du mot «Centre», tout d’un coup?
Est-ce parce que les défaites électorales font de lui un repoussoir?
Est-ce parce que la préemption de ce mot par François Bayrou, validée par les médias, les obligent à se décaler pour exister même après les bides électoraux du Mouvement démocrate?
En tout cas, il ne semble pas que ce soit parce que le mot «Droite» est à la mode, lui, car le voilà avec deux belles défaites électorales sur le dos… comme le Centre.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC