jeudi 25 août 2022

Propos centristes. France – Le grand bouleversement / Vers la crise la plus grave depuis 1945 / Sécheresse / Inflation / Risque de récession / 6 mois que Poutine a envahi l’Ukraine / L’UE doit devenir une superpuissance…

Voici une sélection, ce 25 août 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> C’est une grande bascule que nous vivons. Le moment que nous vivons peut sembler être structuré par une série de crises graves (…) et il se pourrait que d’aucuns voient notre destin comme étant perpétuellement de gérer les crises ou des urgences. Je crois pour ma part que ce que nous sommes en train de vivre est plutôt de l’ordre d’une grande bascule ou d’un grand bouleversement.
Nous vivons depuis plusieurs années la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance. Celle des liquidités sans coût (...), celle de la fin de l'abondance de produits, de technologies qui nous semblaient perpétuellement disponibles», la fin de l'abondance de terre ou de matière, et de celle de l'eau. (…) C’est la fin des évidences, quand on regarde à la fois la France, l'Europe et autour du monde. La démocratie, les droits de l'Homme, si d'aucuns pensaient que c'était la téléologie de l'ordre international, les dernières semaines auront battu en brèche quelques évidences. (…) C’est la fin de l’insouciance. (…) Il faut être prêt à prendre des dispositions pour tirer toutes les conséquences.
Face à cette situation, nos compatriotes peuvent réagir avec beaucoup d’anxiété. Le gouvernement doit «dire les choses, nommer avec beaucoup de clarté et sans catastrophisme. J’attends du gouvernement le respect de la parole donnée et des engagements que nous avons pris à l’égard de la nation », a-t-il ajouté. (…)
Après la saison que nous venons de vivre, nous aurons des choix clairs et forts à prendre. Il n’y a plus à choisir aujourd’hui entre l’adaptation et l’atténuation. C’est le « en même temps » résolu. (…)
Ce que je souhaite que nous puissions faire dans les prochaines semaines et les prochains mois, c’est de réaffirmer une unité très forte du gouvernement, des forces de la majorité autour d’un cap qui nous permettra de consolider notre souveraineté, notre indépendance française et européenne.

> Devant la montée des régimes illibéraux et le renforcement des régimes autoritaires, il faut du sérieux et de la crédibilité et ne pas céder à la tentation de la démagogie. Il est facile de promettre tout et n’importe quoi, parfois de dire tout et n’importe quoi. Ne cédons pas à ces tentations, c’est celle de la démagogie. Elles fleurissent dans toutes les démocraties aujourd’hui, dans un monde complexe qui fait peur. Ça peut toujours sembler séduisant de dire ce que les gens veulent entendre (…), mais il faut d’abord raisonner en se demandant si c’est efficace et utile.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> Six mois après le début de l'agression russe, le peuple Ukrainien se tient debout, fier et résiste avec courage sous le feu des armes. En cette fête nationale de l’indépendance ukrainienne, je lui adresse le soutien de la France. N'oublions pas, sa liberté est aussi la nôtre.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> Réchauffement climatique, guerre en Ukraine, inflation : oui, l’heure est grave. Mais pour autant, la France est l’un des pays européens qui a les meilleurs atouts pour affronter ces difficultés. J’ai confiance dans la capacité de résistance de la France et des Français.

> Il ne faut pas attendre d'amélioration sur le front de l'inflation avant début 2023. Mais nous n'avons pas aujourd'hui de scénario sur la table qui prévoit une inflation à deux chiffres en France. (…) Dans les semaines et les mois qui viennent, jusqu'à la fin de l'année 2022, nous continuerons à avoir des prix très élevés. Ensuite début 2023, en tout cas c'est ce que nous prévoyons, dans le premier trimestre 2023, on devrait commencer à voir reculer les prix et l'inflation. Ca se fera progressivement.

> [Risque de récession en zone euro] Tout va dépendre des décisions de Vladimir Poutine sur le gaz. Si jamais il décide de couper le gaz pour l'UE et la zone euro, nous évaluons l'impact sur la croissance, pour la seule France, à un demi-point de PIB, et sans doute davantage pour d'autres économies plus dépendantes du gaz russe que nous. (…) C'est sur la question du gaz russe que se jouera une partie de la croissance en Europe dans les mois qui viennent.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Contre le crack, de premiers résultats sont là. 128 individus ont été interpellés entre le 20 juillet et le 20 août, trois fois plus qu’à la même période l’an dernier. Et le volume de crack saisi en quelques semaines équivaut déjà à la totalité du crack saisi en 2021.
Mais il faut encore frapper beaucoup plus fort : le crack a besoin d’être anéanti. Les parisiens méritent des résultats à la hauteur de leurs attentes légitimes. Parce que les habitants de la place Auguste Baron ne peuvent accepter ce qu’aucun ne voudrait subir en bas de chez lui
Nous devons penser aux habitants avant de penser aux consommateurs, parce que les habitants sont les premières victimes de ces pratiques. Je confirme ici que nous allons démanteler ce marché du crack à ciel ouvert et que nous ne tolérerons pas qu’il se reconstitue ailleurs.
Pour cela, j’ai demandé au Préfet de police d’accélérer le démantèlement des filières. Pour ma part, je me rendrai bientôt en Afrique de l’Ouest, pour créer les conditions d’une reconduite rapide des trafiquants dans leur pays d’origine.
J’ai également donné l’instruction d’interpeller systématiquement les consommateurs de la rue pour que les habitants de Paris et des départements de Petite Couronne soient définitivement débarrassés de ce fléau.

> Échange très constructif avec les policiers et gendarmes de Mayotte. Les problématiques de ce territoire appellent des réponses sur mesure. Nous continuerons de renforcer les moyens, notamment technologiques, pour améliorer la sécurité et lutter contre l’immigration clandestine.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Le septième mois de guerre russe en Ukraine commence. Comme l'a écrit la Première ministre: n'oublions pas, sa liberté est aussi la notre.

 

Éric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Après les images choquantes de la prison de Fresnes, j’ai immédiatement ordonné une enquête pour que toute la lumière soit faite. La lutte contre la récidive passe par la réinsertion mais certainement pas par le karting ! (…)
A la suite du rapport d’enquête, je vais prendre une circulaire pour fixer clairement les conditions nécessaires à la tenue de projets de réinsertion en prison. Ils devront désormais tous être soumis à une validation expresse de la direction de l’administration pénitentiaire.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Le gouvernement peut réformer. (…) Notre objectif, c’est le plein emploi. Nous avons une économie qui crée de l’emploi.

> [Assurance-chômage] L’objectif que nous avons est simple, c’est faire en sorte que lorsque l’économie va bien, les règles soient plus incitatives à la reprise du travail. Et quand l’économie va moins bien, les règles soient plus protectrices.

> [Assurance-chômage] La plus grande stigmatisation vis-à-vis des demandeurs d’emploi, c’est de les maintenir dans la demande d’emploi. C’est pareil pour le RSA.

> Le monde change, l’offre politique doit s’adapter, la majorité présidentielle est progressiste, elle construit des droits et croit tant à l’initiative privée qu’à l’action publique, nous sommes le pays du positivisme 

> Si je suis heureux dans la majorité présidentielle, c’est que c’est une majorité progressiste, qui construit des droits, qui croit tant à l’initiative privée qu’à l’action publique.

 

Pap Ndiaye (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Mobilisés pour que les trajets de chaque élève s'organisent du mieux possible : les transporteurs scolaires et les régions peuvent compter sur nous pour appuyer les initiatives qui créent les conditions pérennes d’un réseau de transport fiable et opérationnel dès jeudi prochain.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Sans eau, il n’y a pas d’agriculture. Vous regardez un certain nombre de régions, et je peux en témoigner après être allé dans les Alpes-de-Haute-Provence début août, s’il n’y avait pas un certain nombre de réserves en eau, on se retrouverait dans une situation de pénurie. (…) Étant un pays tempéré, nous n’étions pas à penser l’eau comme denrée rare et denrée à réguler.

> [Stocker de l’eau ou favoriser des cultures moins gourmandes en eau?] On fait les deux. L’eau qui rentre dans les nappes est l’eau qui tombe tranquillement. Il faut prélever les excès d’eau et mobiliser l’eau issue des stations de traitement de l’eau.

> Quand il y a trop d’eau, il faudrait pouvoir la stocker pour pouvoir la restituer quand il y a des périodes de pénurie.

> Avec les autres pays européens, on travaille sur les questions d’eau sans dogmatisme en essayant d’avancer sur le sujet.

> La souveraineté alimentaire est un bien commun. La capacité qu’on a à se nourrir est un bien commun. Quand les agriculteurs prennent de l’eau, ce n’est pas pour eux, c’est pour alimenter des végétaux en eau pour qu’ils puissent pousser.

> Soutenir concrètement nos agriculteurs face aux crises qui se succèdent et en particulier la sécheresse, c'est agir pour notre souveraineté alimentaire et la pérennité de nos productions. De premières mesures présentées y participent et nous restons pleinement mobilisés.

> Il y a une forme de désespérance avec le sentiment pour le monde agricole que, de crise en crise, leur capacité productive risque de diminuer. Il faut faire évoluer les natures de production, travailler sur les réserves en eau...

> L’agriculture est victime du dérèglement climatique et porte des solutions.

> L'essentiel de la viande consommée en France vient de France. Quand on consomme des produits français, il faut penser à qui est derrière. C’est un éleveur qui entretient le paysage, apporte des choses pour la biodiversité.

> Comme je l’ai dit le lendemain des élections législatives, c’est la responsabilité de chacun. Nous, en tant que gouvernants, c’est de notre responsabilité de pouvoir réformer, de pouvoir légiférer quand c’est nécessaire. (…)
Ce n’est pas une question d’être prêts à dialoguer, à réformer, à régler les problèmes des Français. Les Français nous regardent. On est prêt à avancer, à réformer. Est-ce que d’autres le sont ? On verra bien. Il faudrait sortir du temps court et penser au temps long, notamment sur les questions de transition écologique et de grands dérèglements géopolitiques.
La main tendue, il faut qu’il y ait deux mains et qu’il y en ait une pour la saisir. Les Français seront juges, c’est cela qui se passera.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> [Sécheresse] Les sols sont tellement secs (...) que ça peut favoriser des inondations diluviennes et dramatiques.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Pour atteindre nos objectifs climatique, la formation aux nouveaux métiers est cruciale: d’ici 2028, plus de 440.000 créations d’emplois.

> Comme nous nous y sommes engagés notre priorité dans cette crise est, et restera, la protection des consommateurs. La CRE [autorité administrative indépendante chargée de veiller au bon fonctionnement des marchés de l'électricité et du gaz en France] en tant qu’autorité indépendante, joue son rôle de vigilance et surveillance face à d’éventuelles pratiques commerciales inappropriées.

 

Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> Face à l'inflation, l'alimentation de nos enfants n'est pas négociable ! La cantine à 1€ permet de fournir une alimentation équilibrée pour tous. Le gouvernement est pleinement mobilisé avec les collectivités pour développer cet accompagnement essentiel.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> En ce jour de fête nationale [24 août], les Ukrainiens célèbrent leur indépendance. La France, l'Europe, ne les abandonnera pas dans leur combat héroïque pour défendre leurs libertés.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> Le Président de la République a appelé à l'unité de la Nation, dans une période marquée par de nombreuses crises internationales. Un discours lucide, pour dire les choses et les nommer, avec clarté et sans catastrophisme.

> Plus personne ne peut nier le dérèglement climatique. Le Gouvernement agit depuis 5 ans pour accélérer notre transition : à l'initiative de la France, les véhicules thermiques ne seront plus produits en Europe dès 2035. En 2050, l'Union européenne sera neutre en carbone.

> L'allocation de rentrée scolaire et les bourses augmentent de 4%. Les frais d'inscription à l'université sont gelés, les prix des loyers du Crous aussi. Les étudiants les plus précaires continueront à bénéficier des repas à 1 euro. Face à l'inflation, l'État répond présent.

> Nous avons vu que le consensus était possible : l'ensemble des textes que le Gouvernement a présenté jusqu'à maintenant ont été adoptés. Nous continuerons à travailler au Parlement avec l’ensemble des oppositions de l’arc républicain. C'est ce que veulent les Français.

 

Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Réunion de rentrée avec l’ensemble des acteurs de la chaîne agroalimentaire lourdement impactés par la guerre en Ukraine. Point d’attention particulier pour les filières qui font face à une hausse importante de leurs coûts de production.

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Sous l’impulsion du Président de la République et avec la mobilisation des opérateurs et des élus, nos territoires se sont établis en un temps record parmi les mieux connectés d’Europe, et singulièrement dans le Cantal. Aujourd’hui, 99 % de la population du département bénéficient de la 4G et, depuis le début de l’année, 3.400 nouveaux locaux ont été connectés à la fibre dont l’objectif est de généraliser les raccordements d’ici à 2025.
C’est une véritable force d’attractivité et de développement pour le territoire. C’est d’ailleurs le sens de notre visite à Ruralitic : rappeler que le numérique est un levier puissant au service de la ruralité et de la réduction des fractures territoriales. 

> En apportant les mêmes services que dans les villes. La crise que nous avons connue a permis aux territoires ruraux, à la périphérie des métropoles, de trouver une nouvelle attractivité. Il nous faut accompagner ce mouvement et pour cela, parachever la couverture en infrastructures fixes et mobiles.
Pour les citoyens eux-mêmes, mais aussi pour nos territoires ruraux ; le numérique leur permettra de proposer de nouveaux services pour renforcer leur attractivité durablement, comme les mobilités connectées ou des solutions de gestion de la qualité de l’air ou des réseaux d’eau.
Sous l’impulsion du Président de la République et avec la mobilisation des opérateurs et des élus, nos territoires se sont établis en un temps record parmi les mieux connectés d’Europe, et singulièrement dans le Cantal. Aujourd’hui, 99 % de la population du département bénéficient de la 4G et, depuis le début de l’année, 3.400 nouveaux locaux ont été connectés à la fibre dont l’objectif est de généraliser les raccordements d’ici à 2025. C’est une véritable force d’attractivité et de développement pour le territoire.
C’est d’ailleurs le sens de notre visite à Ruralitic : rappeler que le numérique est un levier puissant au service de la ruralité et de la réduction des fractures territoriales.

> 50 % des entreprises à forte croissance, les start-up, se créent dans les territoires. Le gouvernement accompagne ce développement, avec un certain nombre de programmes menés par la mission French Tech, dont le dernier intitulé French Tech Agri20 est destiné à accompagner le développement des start-up innovantes dans le secteur de l’alimentation et de l’agriculture. Dans ce domaine, on peut citer l’entreprise auvergnate Afyren, une green tech qui produit des acides bio-sourcés alternatifs aux produits d’origine pétrochimique. Ce type d’entreprises permet de donner un nouvel élan à des territoires en déprise économique. » 

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> [Transport scolaire] Notre mobilisation pour soutenir les régions, les entreprises de transport est entière pour qu'il y ait le moins de manques possible. Un nouveau point sera réalisé lundi pour faire un état des lieux avant la rentrée.

> Nous étions dans un monde où le pétrole et le gaz étaient facilement disponibles, ce n’est plus le cas. C’est pour cela que nos comportements doivent profondément changer et qu’il faut accompagner les plus modestes, par exemple pour passer à la voiture électrique.

> Ce n’est pas avec les jets qu’on réduit massivement les émissions. Mais quand chacun fait un effort au quotidien, ceux qui ont le plus de moyens et polluent le plus doivent faire un effort un peu plus grand. C’est cela la mobilisation générale.

Échange de rentrée avec l’ensemble des directeurs interdépartementaux des routes : renforcer la sécurité des agents qui nous protègent, investir pour la transition écologique, faire face aux événements climatiques… Un service public mobilisé pour notre quotidien !

 

Olivier Klein (ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> Engagement tenu ! Dès d’aujourd’hui, les loyers des logements classés F et G sont gelés ! Du concret dans la lutte contre les passoires thermiques et pour la rénovation des logements, priorités d’Emmanuel Macron et du gouvernement.

> En ce jour de fête nationale, la France réaffirme son soutien au peuple ukrainien. Emmanuel Macron s’y est engagé, nous continuerons d’offrir solidarité et protection aux familles ukrainiennes dans le besoin. C’est l’honneur de la France et de l’Europe, terres d’asile.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> [24 août] En ce jour d'indépendance et de fête nationale ukrainienne, je pense aux victimes de l’agression russe et aux millions de réfugiés ukrainiens. La France et l'UE soutiennent l’Ukraine dans son combat pour la liberté. Slava Ukraini !

> [Tribune : L'Europe doit devenir une puissance politique mondiale]
La guerre d'agression de la Russie en Ukraine secoue l'UE, accélérant son évolution vers une puissance politique souveraine à part entière, complétant sa puissance économique existante. L'UE est devenue plus puissante à travers plusieurs crises.
 =«L'Europe économique =» a évolué vers une monnaie unique forte et stable, faisant des dévaluations de l'ère des systèmes de taux de change flexibles un lointain souvenir. Et depuis la crise de la dette souveraine de la zone euro, le bloc a également renforcé son système financier et ses outils monétaires.
Plus récemment, en réponse à la pandémie de ma covid19, l'UE a développé des structures économiques convergentes et une capacité budgétaire commune. Elle mutualise également l'achat de vaccins et jette les bases d'une « Europe de la santé ». Et maintenant, en réponse à l'invasion russe de l'Ukraine, au-delà de la mise en œuvre rapide des sanctions contre Moscou, l'UE a pris des mesures concrètes dans quatre domaines.
Premièrement, « l'Europe de la défense ». L'UE acquiert une nouvelle dimension en matière de défense. À la suite du sommet de Versailles en mars, l'UE a renforcé, amélioré et coordonné les investissements nationaux et européens dans les capacités de défense. Elle a également mis en place des initiatives de financement communes telles que le Fonds européen de la défense et une nouvelle structure organisationnelle pour répondre aux cyber-risques. Le vote référendaire en juin en faveur de l'adhésion du Danemark à la politique européenne de défense est un signe de cette dynamique qui s'accélère.
Deuxièmement, « l'Europe de la souveraineté industrielle », centrée sur les secteurs de l'énergie, du numérique et de l'industrie. Dans les mois à venir, l'Europe continuera à réduire drastiquement sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie grâce à des économies d'énergie coordonnées, telles qu'approuvées par le Conseil de l'UE fin juillet, à la diversification des approvisionnements et à des mécanismes de solidarité basés sur les besoins énergétiques de chaque État membre.
Cela commencera à faire de l'union de l'énergie une réalité tangible. Mais ce n'est que le début. La stratégie de transition énergétique accélérée, adoptée en juin, sera essentielle pour assurer l'établissement durable de la souveraineté énergétique européenne.
De plus, grâce en partie à Next Generation EU, le programme de financement de 750 milliards d'euros lancé dans le sillage de la crise de la Covid19, des programmes paneuropéens renforcent également de fortes capacités dans les domaines du numérique, de la santé, de l'hydrogène et des semi-conducteurs. Pour aider à soutenir les investissements à grande échelle nécessaires dans ces plans de défense et d'industrie, les règles budgétaires de l'UE doivent évoluer, comme l'ont fait valoir le Premier ministre italien Mario Draghi et le président français Emmanuel Macron en décembre.
Troisièmement, « l'Europe de la démocratie ». L'UE continuera d'affirmer son identité de puissance démocratique fortement ancrée dans l'État de droit. Il n'y a pas et il n'y aura jamais de compromis ou d'indulgence envers ceux, tant en Europe qu'à l'extérieur, qui cherchent à entraver la liberté et l'intégrité de nos processus électoraux, nos systèmes de justice indépendants et impartiaux ou la lutte contre la corruption.
Enfin, il y a « l'Europe comme puissance géopolitique ». L'UE doit devenir un ancrage de stabilité pour l'ensemble du continent européen. Il ne peut y avoir de demi-mesure au milieu de la guerre hybride menée par la Russie : sa guerre impérialiste en Ukraine et son utilisation de l'énergie et de la nourriture comme armes pour déstabiliser le monde entier.
C'est dans ce contexte que nous devons comprendre l'étape historique de l'octroi du statut de candidat à l'Ukraine et à la Moldavie, la reconnaissance de la perspective européenne en Géorgie, ainsi que l'ouverture des négociations d'adhésion avec la Macédoine du Nord et l'Albanie. L'UE doit ancrer les Balkans occidentaux dans la famille européenne, à laquelle ils appartiennent géographiquement, historiquement et culturellement.
Nous ne sommes pas naïfs: nous savons que l'UE doit se réformer pour pouvoir fonctionner de manière efficace et efficiente dans une Europe élargie. Cela concerne la gouvernance institutionnelle, ainsi que la prise de décision, comme la remise en question de la règle de l'unanimité et du vote à la majorité qualifiée dans certains domaines de la politique européenne de sécurité commune, ou en matière fiscale.
C'est l'objectif de la Communauté politique européenne proposée par Macron : consolider la stabilité européenne par la coopération en matière de politique étrangère et de sécurité, et les interconnexions dans le commerce, la recherche et l'éducation.

Jean Monnet, l'un des premiers architectes de l'intégration européenne, a déclaré : "L'Europe se forgera dans les crises et sera la somme des solutions adoptées pour ces crises". L'assaut de la Russie contre l'Ukraine et les valeurs européennes a fait de la transformation de l'Europe en une puissance politique mondiale une priorité collective urgente pour nous tous.

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> [Sécheresse] Au-delà de la gestion de l’eau, je rappele que l'adaptation à ces crises passera par un équilibre entre les besoins et les ressources en eau disponibles.

Dominique Faure (secrétaire d’Etat chargée de la Ruralité)
> Il n’y a pas une ruralité, mais des ruralités qui sont autant d’espaces en transition : écologique, numérique, énergétique, etc. Il est important de maintenir l’authenticité de ces territoires ruraux, mais aussi de les moderniser. Et cette transition numérique a pour corollaire d’accompagner nos concitoyens, en particulier les plus âgés, dans toutes leurs démarches numériques pour accéder à tous les services publics qui, petit à petit, se sont éloignés, via les espaces France services. Nous en sommes à 4.000 conseillers numériques déployés dans 89 départements pour accompagner les personnes qui en ont besoin. Dans le Cantal, dix-neuf espaces sont aujourd’hui labellisés ; il y en avait seulement trois en janvier 2020. C’est vous dire à quel point on accélère afin de lutter contre cette perception qu’ont les gens d’être les oubliés de la République.

> Le numérique permet à nos territoires ruraux de regagner en attractivité, notamment couplé au développement du télétravail. Cela passe concrètement par la création de tiers-lieux, de campus connectés, etc. Mais le numérique ne fait pas tout. Il y a aussi la question de l’attractivité touristique. L’État, aux côtés des Régions et des départements, a injecté beaucoup d’argent pour valoriser le patrimoine culturel et naturel. Dans le cadre de l’Agenda rural, plus de 600 millions d’euros ont été alloués au plan Avenir Montagnes pour soutenir et accompagner nos territoires de montagnes. Maintenant, il faut faire savoir la beauté de ces lieux pour attirer également les touristes.

> Le numérique peut être un vecteur de développement du tourisme : circuits touristiques autour de flashcodes ou visites virtuelles de monuments historiques par exemple.

 

Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> Mon sentiment profond est que nous allons vers la crise la plus grave que la France ait connue depuis la guerre. Peut-être pire même que la guerre d'Algérie, qui fut la blessure la plus douloureuse, un drame épouvantable pour des millions d'entre nous et pour les deux communautés. Mais, à l'époque, on bénéficiait de 6 % de croissance économique par an. Cela permettait d'ouvrir des possibilités nouvelles. Aujourd'hui, chaque jour qui passe ajoute de nouveaux nuages à l'horizon.

> Il y a une accumulation sans précédent de dangers! La guerre folle déclenchée par Poutine contre l'Ukraine perturbe les équilibres européens. Elle flirte même avec la menace nucléaire, militaire, terroriste ou accidentelle. Elle fait craindre une crise alimentaire, notamment en Afrique. Elle a rendu explosive la question de l'énergie en Europe. La puissante Allemagne paie au prix fort sa dépendance au gaz russe, mais ni la France ni ses voisins n'ont l'esprit tranquille. Le gaz, l'électricité, le charbon, le nucléaire redeviennent des enjeux de vie quotidienne et de souveraineté économique.
À ce tableau sombre est venue s'ajouter la crise politique italienne, alors que, ces dernières années, l'Italie était avec la France et l'Allemagne un facteur de stabilité et de volonté en Europe. Les États-Unis sont dans une crise de société si grave qu'on ne voit pas comment ils vont en sortir, avec la question raciale, une sorte de guerre de sécession et la violence endémique des armes à feu. Et la Chine connaît en même temps le drame de son effondrement démographique, la gestion critique du Covid, une remise en cause pour des raisons climatiques et parfois la rupture des chaînes d'approvisionnement. Le tout sur fond de retour d'une très forte inflation !

> Il y a toujours des perspectives à découvrir. Mais ce qui conduit l'économie, ce sont les anticipations des acteurs, et notamment des investisseurs. Le vrai carburant de l'économie, c'est la confiance, Or, face aux nuages noirs qui s'amoncellent, les anticipations des investisseurs ne peuvent être que négatives. Dans ce paysage sombre, la France pourrait avoir beaucoup d'atouts, mais notre société est-elle prête ?

> Je ne crois pas qu'une telle crise puisse être surmontée sans un immense effort national. Or l'idée même d'un effort national semble souvent s'être effacée.  Le rapport au travail, au risque, à la solidarité, à la tolérance, à la bienveillance, à l'unité du pays, la qualité de notre démocratie à l'épreuve du pluralisme, la sécession de ces Français qui ne se reconnaissent pas dans les institutions, tout cela va à l'encontre de la prise de conscience qui devrait nous souder dans l'effort à venir. nJ'ai parfois l'impression que le monde politique lui-même ne se rend pas compte de ce qui vient, vu les hurlements et les insultes qui polluent les débats à l'Assemblée nationale.

> Les responsables politiques n'ont pas à parler tout le temps, à tort et à travers. Il fallait au gouvernement et à la majorité le temps de se mettre en place, de chercher les équilibres nécessaires dans le nouveau paysage politique. Ce n'était pas un temps pour le charivari des déclarations intempestives.

> Quand on dirige le deuxième parti de la majorité et que l'on perçoit des nuances, si l'on n'est pas capable de les exprimer, alors il faut choisir un autre métier.  Je dis ce que je pense en ayant à l'esprit mes relations confiantes et proches avec le président de la République, tout en gardant ma liberté de parole, ce qui est mon devoir. Une liberté qui n'est jamais agressive mais qui repose sur un bloc cohérent de certitudes.

 

Partis politiques

● LaREM (futur Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

> En ce jour de la fête nationale d’indépendance de l’Ukraine [24 août], nous déposons une proposition de résolution condamnant les crimes de guerre et exactions dont la Russie se rend coupable. Nous réaffirmons notre soutien au peuple Ukrainien !
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Agir en Français et en européens. Réaffirmer notre soutien à l'Ukraine et sur le long terme. Condamner les crimes de guerre et exactions de la fédération de Russie. Notre proposition de résolution est déposée : nous espérons un vote clair et unanime !
C'est un signal politique clair que nous envoyons et qui permettra à chaque député, chaque groupe politique de se positionner clairement. Pas d'ambiguïté possible au moment du vote !

Benjamin Haddad (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Face au déchaînement de démagogie et de mauvaise foi depuis hier, il faut lire simplement les vérités rappelées par le Président Macron. Oui, ce qui a paru à nos société comme des évidences, l’abondance énergétique ou technologique, le progrès de la démocratie, est remis en cause.

> Je me suis rendu à Kiev en ce jour d’indépendance [24 août] avec une délégation de parlementaires européens pour dire aux Ukrainiens que nous ne les oublions pas, que leur combat pour la liberté est le nôtre, que notre soutien tiendra dans le long terme.

 

● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Aujourd’hui, les Ukrainiens célèbrent le 31e anniversaire de leur indépendance. Cela fait aussi 6 mois que la Guerre est revenue et que l’Ukraine se bat sans relâche pour sa liberté. Restons unis, en Européens.

 

● Parti radical
> [Communiqué: Le Parti radical pour un plan Marshall de construction en faveur du logement social étudiant]
A la veille de la rentrée étudiante qui sera marquée, une nouvelle fois, par l’augmentation des prix des loyers proposés aux étudiants et étudiantes, le Parti Radical se félicite de la revalorisation des APL de 3,5 % et du versement de l’aide exceptionnelle de solidarité de 100 euros aux étudiants relevant des minima sociaux.
Le Parti Radical s’inquiète toutefois du manque de logements sociaux à destination des étudiants dont le nombre augmente chaque année et estime que l’objectif fixé lors du précédent quinquennat de livrer 60 000 nouveaux logements étudiants demeure d’une pressante actualité.
Pour Laurent Hénart, Président du Parti Radical, « nous appelons le nouveau Gouvernement à s’emparer de ce sujet en urgence, en partenariat avec les collectivités locales, afin de tenter de résoudre cette difficulté d’accès au logement social étudiant en métropole et outre-mer. Il nous faut un plan Marshall de construction en faveur du logement social étudiant ».
Le Parti Radical demande également la mise en place d’un plan de rénovation des cités universitaires existantes.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
>
Il y aurait donc des mots dont certains auraient la licence exclusive. Chacun sait que la « société de l’abondance » a longtemps été débattue au sein de la gauche française et singulièrement du courant écologiste. La police de la pensée ne tue pas mais elle abime la politique.

> [Six mois de guerre de Poutine contre l’Ukraine] S'habituer à ces combats et ces exactions serait manquer à nos devoirs et trahir la promesse faite au peuple ukrainien : leur liberté est la nôtre. N'oublions rien. Ne cédons pas. Vive l'Ukraine libre, dans une Europe en paix.

> En ce jour de fête nationale de l’indépendance pour nos amis ukrainiens [24 août], rappelons-nous qu’il existe désormais un pacte entre la liberté de l’Ukraine et la liberté de notre continent. Nous n’oublions pas. Nous sommes avec eux.

 

Nathalie Loiseau
> Qui a intérêt à tenter d’affaiblir Sanna Marin, la Première ministre finlandaise, au moment où la Finlande attend pour entrer dans l’OTAN ? C’est assez vite vu. Ces polémiques stupides font le jeu des adversaires de nos démocraties.

> Il y a 31 ans l’Ukraine devenait indépendante. Depuis 8 ans elle fait face aux provocations de la Russie. Il y a 6 mois Moscou lançait une agression barbare contre Kiev. Nous devons continuer de soutenir l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

> Un ancien cadre de Twitter juge le réseau vulnérable aux influences russe et chinoise. On attend avec intérêt la réponse de Twitter, dans les mots et surtout dans les actes.

> Les opposants politiques qui jugent qu’il faudrait « un Poutine français », regardez comment le président russe traite ses opposants avant de dire n’importe quoi.

 

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