samedi 24 décembre 2022

Propos centristes. France – Sécurité de l’Europe / Guerre de Poutine contre l’Ukraine / Bilan législatif / Biodiversité / Sobriété énergétique / Changement climatique / Attaque contre les Kurdes à Paris…

Voici une sélection, ce 24 décembre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Les Kurdes de France ont été la cible d’une odieuse attaque au cœur de Paris. Pensées aux victimes, aux personnes qui luttent pour vivre, à leurs familles et proches. Reconnaissance à nos forces de l’ordre pour leur courage et leur sang-froid.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Le jour de la paix supposera des discussions. En premier chef pour les garanties envers l’Ukraine, pour son intégrité territoriale, sa sécurité dans la durée. Mais aussi pour la Russie, comme une partie qu’elle sera à un traité d’armistice et de paix.
Que quiconque me reproche de me projeter sur un tel sujet m’explique ce qu’il propose.
Ce que les gens qui refusent de préparer cela et d’y travailler proposent, c’est la guerre intégrale. Elle impliquera tout le continent. (…)
On ne fait pas un traité de paix seuls. Une paix durable implique les parties prenantes, et donc la Russie, autour de la table.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Les Etats-Unis font beaucoup sur le plan militaire et sur le plan financier. L’Europe fait aussi beaucoup et nous sommes en étroite coordination.
C’est une bonne chose aussi que M. Zelensky s’exprime au Congrès, en particulier pour présenter le plan en dix points qu’il a eu l’audace et le courage de mettre sur la table pour engager le travail sur la sortie de cette guerre.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Ceux qui pensaient que les Russes étaient prêts au cessez-le-feu et à la paix ont pu voir qu’ils ne l’étaient pas. Ce que les Russes demandent depuis le début, c’est la reddition, pas la paix.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Nous sommes sur une stratégie de défense absolue de l’Ukraine, de victoire de l’Ukraine, qui se construira à la fin par un nouveau texte qui doit bâtir un nouvel ordre assurant la stabilité politique et sécuritaire de cette région et de l’Europe. (…) Les garanties de sécurité à la Russie, ce n’est pas la priorité ; cela fait partie des choses qui viendront à terme. La priorité aujourd’hui, c’est de défendre l’Ukraine, ce que nous faisons, nous, depuis le premier jour.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Le sujet de la souveraineté ukrainienne et de son intégrité territoriale est du ressort des Ukrainiens. (…) Le cœur de l’effort porte aujourd’hui sur la zone qui a été prise par les Russes depuis le 24 février.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] [Aide de l’Iran à Moscou] C’est une espèce de multilatéralisme du terrorisme qui est en train de s’installer.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine]  J’ai toujours été clair pour dire que je ne pensais pas que ce conflit puisse finir uniquement militairement. Je vois bien aussi la stratégie de certains qui consiste à dire que la seule solution serait l’anéantissement d’une des deux parties. J’ai conscience que ça contrarie beaucoup de gens qui sont dans le scénario de l’anéantissement. Et donc que tous les Européens et les Occidentaux qui me donnent des leçons de morale m’expliquent avec qui ils se mettront autour de la table. Moi, je n’ai pas envie que ce soient les Chinois et les Turcs seuls qui négocient le jour d’après.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] L’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN serait perçue par la Russie comme quelque chose de confrontationnel. Ce n’est pas avec cette Russie-là que vous pouvez l’imaginer. Que l’Ukraine entre ou non dans l’OTAN – et ce n’est pas le scénario le plus vraisemblable –, il faudra lui donner des garanties de sécurité d’autant plus robustes qu’elle a été agressée par la Russie.

> Il faut penser une architecture de sécurité et de stabilité qui garantit avant toute chose la sécurité et la stabilité de l’Ukraine mais aussi celles de la Moldavie, celles de l’Arménie, celles de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie. Et la question sera aussi posée demain : celles de la Biélorussie. Nous, on ne peut pas penser la sécurité de cette zone que par le truchement de l’OTAN.

> L’Europe a besoin de se protéger elle-même. L’Europe doit gagner en autonomie technologique, capacitaire, par rapport aux Etats-Unis, créer un vrai pilier européen dans l’OTAN. Ce n’est pas un projet alternatif.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> Pensées et plein soutien aux victimes de la fusillade mortelle à Paris et à leurs proches. Une enquête est ouverte. Gratitude envers les policiers qui ont interpellé l’auteur présumé de cet acte odieux, aux pompiers engagés.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Face aux menaces cyber, le ministère de l’Intérieur est pleinement mobilisé : - En 2021, environ 260 000 procédures judiciaires liées au cyber ont été enregistrées (+ 20% par rapport à 2020) ;
- Un millier d’attaques au rançongiciel constatées en 2021
- Déjà 75 000 signalements d’escroquerie sur la plateforme Thésée pour la plainte en ligne pour les escroqueries sur internet  
- La loi d’orientation et de programmation renforce considérablement les moyens en la matière, avec par ex le recrutement de 1 500 cyber patrouilleurs.
Lorsqu’on est victime de cyber attaques, il est important de porter plainte systématiquement afin que des enquêtes puissent être menées et aboutir. Récemment, un hacker russe qui avait participé à plus de 115 attaques contre des victimes françaises a été interpellé au Canada.

> Le projet de loi présenté ce matin en Conseil des ministres est déterminant pour la sécurisation des Jeux Olympiques & Paralympiques de 2024 Il prévoit notamment : - La vidéosurveillance intelligente à titre expérimental ;
- Le renforcement de la sécurité des fan-zones.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Déclaration des ministres des Affaires étrangères du G7 - 22 décembre 2022]
- Guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine
1. Aujourd’hui, à l’occasion de leur douzième réunion cette année, les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, du Canada, des États-Unis d’Amérique, de la France, de l’Italie, du Japon et du Royaume-Uni et le haut représentant de l’Union européenne ont à nouveau condamné avec la plus grande fermeté la guerre d’agression injustifiable et illégale de la Russie contre l’Ukraine, qui ne fait suite à aucune provocation. Ils ont également exprimé leur totale solidarité et leur soutien inébranlable à l’égard de l’Ukraine et de son peuple aussi longtemps qu’il le faudra. Ils ont rappelé leur attachement indéfectible à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues.
2. Rappelant les déclarations précédentes des ministres des Affaires étrangères du G7, ils ont réitéré leur ferme condamnation de la tentative illégale de la Russie d’annexer une partie du territoire de l’Ukraine souveraine, annexion qui ne sera jamais reconnue, ainsi que des atrocités commises par les forces armées russes, notamment l’assassinat de civils, les actes de torture, les exécutions, la violence sexuelle et les déportations, y compris d’enfants, vers la Russie, qui ont été signalés. Les membres du G7 ont souligné que les crimes de guerre et les autres atrocités ne sauraient rester impunis. Ils demanderont des comptes au président Poutine et aux autres responsables de ces actes, conformément au droit international. Les membres du G7 ont réaffirmé que l’instrumentalisation de l’énergie et de l’alimentation par la Russie touche les populations les plus vulnérables du monde et que la désinformation et les fausses accusations diffusées par la Russie, sa rhétorique nucléaire irresponsable ainsi que la prise et la militarisation de la centrale nucléaire de Zaporijjia sont inacceptables. Les membres du G7 réaffirment à nouveau leur total soutien aux travaux de l’Agence internationale de l’énergie atomique visant à créer une zone de protection pour la sûreté et la sécurité nucléaires autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia.
3. Les membres du G7 continuent d’appeler les autorités biélorusses à cesser de faciliter la guerre d’agression menée par la Russie en autorisant les forces armées russes à utiliser le territoire biélorusse et en leur apportant leur soutien. Toute nouvelle participation active à la guerre d’agression illégale de la Russie irait à l’encontre de la volonté et des aspirations du peuple biélorusse. Si les autorités biélorusses s’engagent de manière plus directe dans la guerre menée par la Russie, le G7 imposera au régime de ce pays des coûts supplémentaires exorbitants.
4. Les attaques massives et délibérées de la Russie contre les infrastructures essentielles, notamment énergétiques, et les installations de chauffage et d’approvisionnement en eau de l’Ukraine, à l’aide de missiles et de drones iraniens, ont plongé des millions d’Ukrainiens dans le noir et le froid de l’hiver. Par ces attaques barbares, la Russie cherche à terroriser les populations civiles. Les membres du G7 ont rappelé que les attaques aveugles et celles qui visent les populations ou des objectifs civils constituent un crime de guerre. Ils ont marqué leur volonté d’intensifier les efforts pour aider le peuple ukrainien à traverser cet hiver, notamment à la suite de la conférence internationale qui s’est tenue à Paris le 13 décembre, qui a permis de soutenir les efforts déployés par le G7+ pour répondre à l’urgence humanitaire. Déterminés à soutenir la remise en état, la reprise et la reconstruction de l’Ukraine, les membres du G7 ont rappelé l’importance de la coordination du soutien international, en particulier dans le domaine des infrastructures essentielles et de la reprise de l’Ukraine, et ils se sont félicités de l’accord trouvé récemment par les chefs d’État et de gouvernement du G7 pour créer une plateforme interinstitutionnelle de coordination des donateurs.
5. Les membres du G7 se sont engagés à accroître et à coordonner étroitement leurs efforts pour répondre aux besoins urgents de l’Ukraine en matière d’équipements militaires et de défense, notamment dans le domaine aérien. Ils ont souligné combien cela est important pour sauver des vies et éviter de nouvelles souffrances aux civils.
6. Les membres du G7 ont également réaffirmé leur détermination sans faille à poursuivre la coordination de leur aide financière, matérielle, humanitaire, politique, technique, juridique et en matière de défense en soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Ils demeurent attachés aux mesures de sanctions coordonnées sans précédent prises en réponse à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine. Ils maintiendront et intensifieront les pressions économiques exercées sur la Russie et sur ceux qui contournent les mesures restrictives et en diminuent l’efficacité. Ils ont encouragé les autres pays à se joindre à leurs efforts, notamment à leur action concertée visant à réduire les revenus que la Russie tire de l’exportation de pétrole en recourant à un prix plafond par baril pour le pétrole brut russe transporté par voie maritime tel que fixé par la Coalition de plafonnement des prix. Ils ont réaffirmé leur détermination à protéger les pays vulnérables qui pâtissent gravement des répercussions de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine et de l’instrumentalisation par la Russie de l’énergie et de l’alimentation.
7. Les membres du G7 ont salué le courage du peuple ukrainien dans le combat qu’il mène pour son pays. Ils ont fermement appuyé les efforts visant à garantir la stabilité financière immédiate de l’Ukraine et à soutenir sa reprise et sa reconstruction dans la perspective d’un avenir prospère et durable, et ils ont encouragé le programme ukrainien de réformes. Ils demeurent déterminés à soutenir pleinement l’Ukraine dans ses efforts visant à garantir un avenir libre et démocratique conformément à son approche européenne. Ils ont souligné leurs valeurs partagées de liberté et de démocratie et ils ont affirmé leur détermination à défendre l’ordre multilatéral fondé sur les règles de droit et la coopération internationale.
8. Les membres du G7 ont salué et soutenu les efforts du Président Zelenski pour promouvoir une paix juste et durable. Il est possible pour la Russie de mettre immédiatement fin à cette guerre en cessant ses attaques contre l’Ukraine et en retirant complètement et sans condition ses forces et ses équipements de l’ensemble du territoire ukrainien dans ses frontières internationalement reconnues. Les membres du G7 ont de nouveau appelé la Russie à le faire immédiatement.
- Afghanistan
9. Les membres du G7 ont fermement condamné la décision récente des Talibans d’interdire aux femmes l’accès aux universités, de continuer à exclure les filles des établissements d’enseignement secondaire et d’imposer d’autres restrictions sévères à l’exercice par les femmes et les filles afghanes de leurs droits et de leurs libertés fondamentales. Ils ont instamment demandé aux Talibans de renoncer à l’exclusion des femmes de l’enseignement supérieur et de revenir sans délai sur leur décision antérieure d’interdire aux filles l’accès à l’enseignement secondaire. Les dernières mesures des Talibans, cumulées à celles prises précédemment pour restreindre l’exercice par les femmes et les filles afghanes de leurs droits et libertés fondamentales, sont extrêmement inquiétantes et semblent constituer une politique systématique. La persécution de personnes en fonction de leur sexe peut être considérée comme un crime contre l’humanité en vertu du Statut de Rome, auquel l’Afghanistan est partie. Les membres du G7 soutiennent la revendication de tous les Afghans de pouvoir exercer leurs droits de l’Homme conformément aux obligations de l’Afghanistan en vertu du droit international. Les mesures prises par les Talibans pour bannir les femmes de l’espace public seront lourdes de conséquences pour les relations entre nos pays et ces derniers.
- Passation de la présidence du G7 au Japon
10. Sous présidence allemande en 2022, les membres du G7 ont, avec leur partenaires internationaux, démontré leur unité et leur détermination dans leur soutien à l’Ukraine, en défendant leurs valeurs communes et leur attachement à l’ordre international fondé sur des règles de droit qui s’articule autour de la Charte des Nations Unies. Les membres du G7 poursuivront leurs efforts avec leurs partenaires pour atténuer les conséquences mondiales de la guerre que la Russie a déclenchée contre l’Ukraine, nuisant ainsi considérablement au pays et aux plus vulnérables dans le reste du monde. Le G7 se tient prêt à poursuivre et à approfondir ses engagements sous la prochaine présidence japonaise du G7 en 2023.

> [Déclaration des ministres des Affaires étrangères sur les restrictions prises par les Talibans à l’encontre des femmes et des filles (21 décembre 2022]
Les ministres des Affaires étrangères de l’Australie, du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, des Pays-Bas, de la Norvège, de l’Espagne, de la Suisse, du Royaume Uni, des États-Unis et le haut représentant de l’Union européenne condamnent fermement la décision récente des Talibans d’exclure les femmes des universités, de continuer à exclure les filles des établissements d’enseignement secondaire et d’imposer d’autres restrictions sévères à l’exercice par les femmes et les filles de leurs droits de l’Homme et de leurs libertés fondamentales en Afghanistan.
Les mesures d’oppression prises par les Talibans à l’encontre des femmes et filles afghanes sont implacables et systémiques. Au cours des 16 derniers mois, les Talibans ont publié pas moins de 16 décrets et ordonnances qui, entre autres, limitent la liberté de mouvement des femmes, les obligent à se retirer de la sphère professionnelle, exigent qu’elles soient couvertes de la tête aux pieds, leur interdisent l’accès aux espaces publics tels que les parcs et les salles de sport et laissent les veuves et les ménages dirigés par des femmes dans une situation désespérée en raison de l’obligation de tutelle masculine. Ces politiques montrent clairement le mépris des Talibans pour les droits de l’Homme et les libertés fondamentales du peuple afghan.
L’ingéniosité et le dynamisme des femmes afghanes sont de toute urgence nécessaires pour faire face aux besoins économiques et humanitaires considérables du pays. Un Afghanistan stable, économiquement viable et en paix à long terme n’est réalisable que si tous les Afghans, y compris les femmes et les filles, peuvent participer et contribuer pleinement, équitablement et de manière significative à l’avenir et au développement du pays.
Nous soutenons la demande des Afghanes et des Afghans de pouvoir jouir de leurs droits, conformément aux obligations de l’Afghanistan vis-à-vis du droit international. Par ces actions, les Talibans s’isolent encore davantage de la population afghane et de la communauté internationale. Nous demandons instamment aux Talibans d’abandonner immédiatement cette nouvelle mesure oppressive interdisant l’enseignement universitaire pour les femmes et les filles, et d’annuler sans délai la décision existante d’interdire l’accès des filles à l’école secondaire.
Les politiques des Talibans visant à effacer les femmes de la vie publique auront des conséquences sur la manière dont nos pays interagissent avec les Talibans. Notre principale préoccupation restera le bien-être, les droits et les libertés du peuple afghan.

 

Éric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Toutes mes pensées vont aux victimes de la terrible fusillade à Paris ainsi qu’à leurs proches. Une enquête a été immédiatement ouverte pour faire toute la lumière sur ce drame atroce. Merci aux forces de l’ordre et aux pompiers pour leur intervention rapide.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Alors que l’épidémie d’influenza aviaire touche durement notre territoire et plusieurs pays européens, j’ai souhaité me rendre en Vendée, département très touché par le virus, afin de soutenir les acteurs et professionnels des filières volailles.
En parallèle, le dispositif d’indemnisation pour l’épisode 2021/2022 s’accélère avec une 1ère avance déjà versée et une 2nde pour les éleveurs qui le sera à partir de la mi-janvier. Nous continuerons d’être au rendez-vous pour accompagner les éleveurs.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> L’accord trouvé entre les syndicats et la SNCF est une bonne nouvelle pour tous les Français. Preuve que le dialogue social est la solution. J’ai néanmoins une pensée pour toutes celles et ceux qui seront éloignés de leurs proches en ces fêtes de fin d’année.

> L’accord sur la biodiversité à la COP15 est un accord historique au sens propre du terme, et la formule a été reprise par le secrétaire général de l'ONU et par plusieurs ONG. La communauté internationale partait de quasiment rien. Le fait que l'on ait réussi, même dans la douleur, à s'entendre à 196 pays est historique. Ce n'est pas un texte au rabais : il y a une véritable ambition, avec la protection de 30 % des terres, des mers, et aussi des espaces à restaurer d'ici à 2030. La réduction des pesticides a été maintenue et nous avons tous pris des engagements sur la baisse très importante des subventions néfastes à la biodiversité. Il y a aussi un doublement des crédits des pays riches vers les pays du Sud en trois ans et un triplement à l'horizon 2030. Enfin, un accord a été trouvé sur les rétributions que doivent payer ceux qui exploitent les ressources génétiques liées à la biodiversité.

> La COP16 permettra de disposer des indicateurs de suivi, ligne par ligne, pour vérifier que chacun tient bien les objectifs fixés.

> La protection de la biodiversité n'est plus l'angle mort de l'écologie, à l'ombre de la lutte contre le réchauffement climatique. C'est un élément à part entière. (…) Nous nous sommes mis d'accord sur un niveau d'engagement financier supérieur à ce que nous avions auparavant envisagé. Cela fait un an et demi que la France avait réclamé le doublement [20 milliards d’euros. Cela marque aussi une avancée majeure. (…)
Les discussions ont été compliquées. Au sein du groupe des pays donateurs, nous avons dit : « On nous demande d'augmenter les financements mais est-on certains que les ambitions de fond sont là ? » L'enjeu est d'avoir, en complément des financements, des mesures qui stoppent la perte de biodiversité. Sans cela, vous videz la mer avec une petite cuillère ! Et nous avons aussi réclamé, et obtenu, que le tour de table soit élargi aux fonds privés et non plus seulement aux fonds publics, car les entreprises ont clairement leur rôle à jouer dans la préservation de la nature. (…)
À aucun moment le principe n'a été de dire que l'on envoie directement des sommes. Le problème est que deux attentes s'opposaient. D'un côté les pays du Sud exigeaient, à juste titre, une meilleure accessibilité des fonds, car ils craignent des procédures trop complexes du Fonds pour l'environnement mondial (FEM). De l'autre, les pays donateurs voulaient un processus de décaissement qui soit sous contrôle. L'autre élément critique, c'est que nous voulions pouvoir mobiliser les fonds privés. La solution adoptée consiste en un « fonds dans le fonds », à l'intérieur du FEM qui dispose de processus de contrôle solides et qui permettra, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent, de mettre à contribution le secteur privé. Et rendez-vous est pris dans deux ans à la COP16 pour voir s'il faut faire évoluer ce mécanisme.

> La Chine est arrivée à la COP15 en étant peut-être moins impliquée que d'autres présidences en avance de phase, mais elle a su se hisser à la hauteur de ses responsabilités.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Sobriété énergétique: la baisse de notre consommation est le résultat d’une grande mobilisation. Entreprises, administrations, collectivités, mais aussi citoyens que je veux remercier. Nous avons montré que c’était possible, il faut maintenant tenir le cap tout l’hiver !

> Pour avoir de l’électricité française dans les 15 ans, nous avons besoin des énergies renouvelables. Il serait incompréhensible que les députés s’opposent à loi ENR qui répond au défi climatique & de souveraineté. Sauf à faire de la politique politicienne contre l’intérêt des Français.

> En renforçant ces dispositifs de soutien, nous voulons accélérer sur les rénovations globales de logements en accompagnant mieux les Français dans le montage des dossiers et dans leurs financements.

> Certificats d’économies d’énergie : nous renforçons les moyens pour soutenir les associations luttant contre la précarité énergétique et soutenir le covoiturage et les mobilités douces.

 

François Braun (ministre de la Santé et de la Prévention)
> Mes pensées vont aux victimes de la fusillade mortelle à Paris ciblant la communauté Kurde, ainsi qu’à leurs proches. Merci aux équipes de secours et aux soignants pour leur réactivité sans faille dans la prise en charge des blessés après l'intervention des forces de l'ordre.

 

Franck Riester (ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> Après 6 mois de débats intenses au Parlement, je fais le bilan avec vous ! Si on prend du recul face aux vociférations des extrêmes et aux clashs des réseaux sociaux, où en est-on ? Des lois essentielles adoptées grâce au compromis, et des textes importants à venir !
Alors que certains ne nous parlent que du 49.3 dont ils sont responsables sur les budgets ... En 6 mois, 6 projets de loi ont été adoptés par de larges majorités pour changer concrètement la vie des Français : pouvoir d'achat, santé, sécurité, plein-emploi, écologie.
Dès juillet, le projet de loi de vigilance sanitaire a été adopté. Il met fin aux régimes d'exception créés pendant la pandémie tout en mettant à disposition des outils de surveillance du virus. Pour éviter que l'épidémie se propage de nouveau, nous devons rester vigilants !
La première priorité du gouvernement a été de lutter contre l'inflation et de protéger le pouvoir d'achat des Français. La loi sur le pouvoir d'achat enrichie et votée par une large majorité des parlementaires a permis d'agir immédiatement.
Dans la lignée de cette loi, un projet de loi de finances rectificative a été voté pour permettre de débloquer 20 milliards d'euros pour continuer à protéger les Français.
> Emmanuel Macron l'avait annoncé pendant sa campagne, nous voulons atteindre le plein emploi d'ici la fin du quinquennat. Dans ce sens, la loi assurance-chômage a été adoptée, première étape pour atteindre cet objectif ambitieux !
Dans la perspective de l’organisation de grands événements sportifs, le Parlement a adopté une loi donnant des moyens conséquents au Ministère de l’Intérieur. Grâce à la LOPMI, ce sont 8 500 policiers et 200 brigades de gendarmes en plus pour assurer notre sécurité !
La protection du pouvoir d'achat des Français est restée notre priorité tout au long de ces six mois. Avec le second projet de loi de finances rectificative, nous avons renforcé et prolongé les aides face à la flambée des prix de l'énergie.
Et bien sûr l'écologie, avec le projet de loi pour accélérer le développement des énergies renouvelables, en cours d'examen. Adopté à la quasi-unanimité au Sénat, nous espérons que l'Assemblée fasse de même le 10 janvier prochain pour avancer sur le combat du siècle !

 

Isabelle Rome (ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Egalité des chances)
> En cette veille de fêtes, mes pensées vont vers celles et ceux qui souffrent. Le combat que nous menons avec le Gouvernement pour l’égalité et la dignité humaine nécessite de conjuguer toutes les compétences. C’est en cette concorde des forces que je crois.

> [Femme agressée à Blois par son ancien compagnon : le policier qui n'a pas pris sa plainte a été suspendu] Ce qui s’est passé à Blois est contraire aux instructions données. C’est une faute individuelle. Cette femme aurait dû être prise en charge. Ce drame ne doit pas être un frein à la libération de la parole. Aux femmes victimes : n’hésitez pas à pousser la porte d’un commissariat.

 

Olivier Becht (ministre délégué chargé du commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger)
> Très heureux d’avoir eu l’opportunité de rencontrer le Prince Abdulaziz, ministre de l’énergie, avec lequel nous partageons une volonté forte de renforcer nos liens pour faire face aux défis de la transition énergétique.
Les entreprises françaises sont pleinement engagées pour accompagner l’Arabie saoudite dans la transformation de son mix énergétique, notamment dans les domaines du solaire et de l’hydrogène.

 

Carole Grandjean (ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels)
> L’hôtellerie-restauration est un secteur en tension : il manque près de 200 000 salariés. Les lycées professionnels et les CFA ont un rôle à jouer.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> [SNCF remboursera à 200 % les billets annulés] J’ai très clairement demandé à la direction mardi un geste commercial inédit et exceptionnel. J’ai parfaitement conscience que ça ne remplace pas un train pour Noël et un week-end en famille. Mais nous devons respecter clients et usagers, et c’est une mesure très forte.

> [Coût de cette grève à la SNCF] Sans doute une centaine de millions d’euros. Ce n’est pas négligeable pour une entreprise de service public que l’État a aidée à se redresser dans les derniers mois ! Un petit nombre de grévistes a choisi l’option du blocage, alors que des dizaines de milliers de cheminots ont participé aux élections professionnelles en novembre et fait confiance à leurs représentants syndicaux, qui ont négocié des augmentations substantielles. Donc oui au dialogue, non au désordre.

> [Grève à la SNCF] On peut et on doit toujours faire mieux, mais c’est toujours facile de le dire après coup. Nous avons agi jusqu’au bout pour éviter la grève, les syndicats n’y ont d’ailleurs pas appelé. J’ai toujours fait la distinction dans ce conflit entre les organisations syndicales et les grévistes Facebook. Nos démocraties sont de plus en plus confrontées à ces mouvements spontanés qui se créent très brutalement sur les réseaux sociaux.
D’ailleurs, les revendications ont du mal à se structurer, et touchent surtout à un besoin de considération. Il ne faut pas justifier l’injustifiable, mais cela nécessite sans doute d’avoir une écoute plus attentive au sein des entreprises publiques et, comme l’a souhaité le Président, de réfléchir à des dispositifs d’alerte sociale, de négociations internes à l’entreprise. C’est là qu’il faut anticiper davantage. C’est le boulot des directions de ces entreprises publiques, il est urgent d’y réfléchir.

> [Grève à la SNCF] Clairement, un malaise s’exprime car certaines formes de représentations ne sont plus perçues comme adaptées. La première réponse, c’est de montrer, sans relâche, que ceux qui représentent la démocratie sociale et politique sont capables d’agir. J’ai distingué les organisations syndicales des grévistes actuels. On aura des désaccords avec les syndicats, notamment sur la réforme des retraites, mais il faut absolument continuer le dialogue social, comme l’a indiqué la Première ministre. Si on lâche, non seulement les travailleurs ne seront pas défendus, mais on sera dans un désordre permanent, négatif pour tous !

> [Grève à la SNCF] On constate aujourd’hui que la situation n’est pas satisfaisante. Le Président a demandé que l’on tire les conséquences de cette grève en termes d’organisation interne à l’entreprise et d’organisation de nos services publics dans des périodes chargées. On doit faire mieux pour qu’il y ait des mécanismes d’alerte et de continuité.

> Dans notre loi et dans notre Constitution, le droit de grève est garanti. La réquisition est une sorte de garde-fou, en cas d’atteinte à l’ordre public. Les réquisitions sont strictement encadrées : on l’a vu dans la grève des raffineries, où elles ont été utilisées en dernier recours, de manière ciblée, pour quelques salariés et dans quelques cas d’urgence, sous le contrôle du juge. Je me suis battu pour éviter les grèves le week-end du Nouvel An mais je ne vendrai pas de fausses promesses aux Français : les réquisitions ne peuvent pas régler le problème. C’est le dialogue social responsable qui est notre seule voie.

> [Grève à la SNCF]  Cet épisode est en effet d’autant plus regrettable que la SNCF a été réformée, qu’elle a changé, qu’on investit massivement depuis cinq ans dans les transports collectifs : on construit quatre lignes de métro en Île-de-France, on investit 2 milliards d’euros sur la ligne Paris-Limoges, on a triplé l’investissement total dans le ferroviaire ces six dernières années… Mais, c’est vrai, cela met du temps à se matérialiser. C’est pourquoi nous devons, aussi, avoir des réponses plus rapides, en remédiant par exemple à la pénurie de conducteurs en Île-de-France et dans les Hauts-de-France. Cela, c’est une réponse que nous pouvons apporter dans les prochaines semaines ou les prochains mois, pas en 2030.

> [Mobilisation contre la réforme des retraites] Je ne crois ni au scénario du pire, ni au fait que ça se passera forcément comme lors des réformes précédentes. Dans les prochaines semaines, il faudra arriver à combiner la poursuite d’un dialogue social et politique, le courage de réformer, parce que c’est notre responsabilité politique d’appliquer le programme sur lequel le président de la République a été élu, et aussi l’adaptation des réformes aux différents secteurs, notamment celui des transports.
Mais il ne faut pas que l’idée qu’il puisse y avoir des oppositions, voire des contestations, paralyse la réforme. Nos sociétés sont traversées par des fractures, des fatigues, c’est vrai, et la réaction, très forte, des Français à l’égard de cette grève de Noël dit quelque chose d’une volonté de répit après le Covid, parfois d’une société à cran. Pour autant, une société fatiguée renoncerait à son avenir en refusant les réformes.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Nous en sommes convaincus : la parentalité est une dimension essentielle de la protection de l’enfance.   Soutenir les parents c’est aussi contribuer au bien-être des enfants.

 

Sonia Backès (secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté)
> [Attaque raciste à Paris contre les Kurdes] La haine de l’autre n’a pas sa place dans notre République. Mes pensées vont aux proches des victimes de l’intolérable attaque perpétrée cet après-midi, que je condamne avec la plus grande fermeté.

 

Chrysoula Zacharopoulou (secrétaire d’Etat chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux)
> Écouter, dialoguer et avancer. C'est tout l'esprit de notre partenariat avec le continent africain.

> La France est engagée pour la paix et défend la souveraineté et l'intégrité territoriale de la RDC. Avec le Président Tshisekedi, nous avons eu un dialogue franc et constructif ce matin. La RDC est un grand partenaire pour la France et pour l'Europe!

> Les pays africains, notamment la RDC sont en première ligne face au changement climatique et aux menaces sur la biodiversité. Aux activistes congolais de l'environnement, j’ai rappelé qu’il ils portent aussi une grande partie des solutions. La France est à vos côtés!

 

Sarah El Haïry (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> Atteintes aux valeurs de la République lors d'une formation citoyenneté = procureure de la République saisie et suspension de l’habilitation à former de l’association. Ma main ne tremblera jamais pour protéger les jeunes des discours séparatistes.

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> 28% des Français disent vouloir offrir des produits de seconde vie pour Noël. Une solution bonne pour l'environnement, mais également pour le pouvoir d'achat. Nous soutenons le réemploi des jouets avec un fonds dédié de 10 millions d’€ d’ici 2027. Le modèle « produire, acheter, réparer, réemployer » doit devenir la règle !

 

Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Après la terrible attaque qui s’est produite à Paris, mes pensées vont aux victimes, à leurs proches ainsi qu’à la communauté kurde de France.

 

Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> L'école en tant qu'ascenseur social est une question qui obsède le Président de la République à juste titre : avant le chemin était balisé par la réussite, aujourd'hui ce n'est plus le cas.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> Les Kurdes de France ont été la cible d’une odieuse attaque au cœur de Paris. Pensées aux victimes, aux personnes qui luttent pour vivre, à leurs familles et proches. Reconnaissance à nos forces de l’ordre pour leur courage et leur sang-froid.

 

Sylvain Maillard (député)
> Nous voulons redonner le goût aux citoyens concernés d’aller voter. Quand vous êtes électeur de droite dans le XXe arrondissement de Paris, vous n’avez aucune raison d’aller voter puisqu’il n’y a aucune chance que votre candidat l’emporte. C’est pareil quand vous êtes électeur LFI et que vous habitez dans le XVIe arrondissement. Plus globalement, il faut redonner envie de voter aux Parisiens qui, pour diverses raison, s’en vont habiter ailleurs. Beaucoup votent dans la commune de leur maison de campagne quand ils en ont une. On croise trop de Parisiens qui n’ont plus envie d’aller voter aux municipales.
Nous voulons instaurer à Paris, Lyon et Marseille le même mode de scrutin que dans n’importe quelle autre commune de France. C’est plus lisible et ça permet aux habitants d’élire plus directement leur maire. La complexité c’est qu’il y a des mairies d’arrondissement dans ces trois villes. Nous proposons donc un système avec deux listes. Une première dont le but serait d’élire les conseillers d’arrondissement qui se choisiront une tête de liste (le maire d'arrondissement). Et une autre liste pour les conseillers de Paris qui éliront eux-mêmes le maire. Le fonctionnement sera le même que partout ailleurs dans le pays. N’oublions pas que c’est le conseil municipal qui élit le maire.(…)
Nous déposerons une proposition de loi à l'Assemblée, j’en serai cosignataire, c'est certain. L’objectif étant que notre proposition soit adoptée avant les Jeux olympiques de Paris 2024. Il n’y a pas d’enjeux municipaux avant. On a encore le temps, les municipales sont dans plus de trois ans. Bien sûr, nous allons travailler sur ce dossier avec les élus lyonnais et marseillais et espérons déposer la proposition d’ici à la fin du printemps. (…)
Je pense qu’on va avoir une très large majorité à l’Assemblée et au Sénat. Qui peut remettre en cause le mode de scrutin qui existe partout ailleurs en France ? Quel intérêt de garder un système assez injuste, daté, qui coupe les villes en morceaux et qui affaiblit les mairies d’arrondissement ?

> La mairie de Paris est légitime, elle a été élue, il n’y a aucun souci. On pense à l’avenir. Il faut actualiser ce mode d’élection. Le système actuel n’a plus de raison d’exister, il est en vigueur depuis 1982. Le système dans les communes fonctionne bien, étendons-le.

> [À Paris, l'équipe municipale de gauche dénonce un tripatouillage] Ils ont tout à perdre dans un système plus démocratique. Ils n’ont qu’une peur : qu’on change le système qui leur convient parfaitement. En réalité, ça doit dépasser tous les clivages. Des LR, des LFI disent que oui, on doit organiser autrement les élections. Je ne peux pas dire si ça changera quoi que ce soit au résultat final. Je sais juste que ça redonnera envie aux Parisiens de voter. Leur bulletin doit compter autant quel que soit l’endroit où ils habitent dans la ville. C’est un rafraîchissement démocratique. Aujourd’hui, Paris est découpée en deux. Il faut désormais permettre au maire de dire qu’il est maire de toute la ville.

 

● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> 10 mois que l’Ukraine a été envahie. 10 mois que les Ukrainiens se battent avec courage, malgré les bombardements, les privations et le froid. Comme vice-présidente du groupe d’amitié France Ukraine, je continuerai d’être à leurs côtés.

 

Bruno Millienne (député)
> [Tribune: « Députés de la majorité présidentielle, il nous faut montrer au pays que notre volonté réformiste et progressiste est intacte »]
Du résultat des urnes de juin est né un espoir : celui de retrouver un Parlement fort, dont les élus, en bonne intelligence avec un gouvernement dans l’obligation de composer avec eux, puissent transcender leurs idéaux politiques, sans les renier, pour servir uniquement l’intérêt général et aboutir à des consensus efficaces pour l’ensemble de nos concitoyens.
La réalité de ce que nous vivons depuis quelques mois est malheureusement tout autre puisque les réflexes claniques restent bien ancrés dans le logiciel des vieux partis.
Si les députés de la majorité présidentielle sont capables d’intégrer le dépassement de soi – la plupart en ont déjà fait la preuve en rejoignant cette majorité –, les oppositions républicaines semblent figées dans leur modèle historique. Alors que Les Républicains, encore groggy de leur score à la présidentielle, sont pétrifiés du fait de profondes divisions sur le choix de leur futur chef, la gauche républicaine est, elle, engoncée dans cette alliance mortifère avec La France insoumise, dans laquelle elle ne trouve pas de place, au rythme des couleuvres avalées les unes après les autres. Je ne parle même pas des extrêmes, dont le seul but est de faire tomber le gouvernement, allant pour cela jusqu’à construire des alliances improbables…
Résultat : malgré tous les efforts déployés par la première ministre, dont je tiens à saluer le courage et l’abnégation, ceux qui rêvaient d’un Parlement puissant et responsable, jouant enfin le rôle central qui aurait toujours dû être le sien, se retrouvent à regarder passer les balles en attendant un 49.3 ou une dissolution.
Nous sommes dans une posture défensive, presque attentiste, face aux oppositions, incapables de reprendre la main, alors même que les Français – et les très faibles mobilisations sociales du mois d’octobre l’ont montré – nous font encore confiance pour faire avancer le pays.
Il nous faut réagir ! Il nous faut repartir au combat avec l’esprit de 2017, quitte à mourir debout, les armes à la main ! Il nous faut montrer au pays que notre volonté réformiste et progressiste est intacte. Il nous faut montrer au pays que nous poursuivons toujours cet idéal de libération de l’économie assortie d’une forte exigence de justice sociale. Il nous faut mettre nos oppositions républicaines face à leurs responsabilités en prenant à témoin le pays : « Voilà où nous voulons aller, suivez-nous ! »
Ne nous contentons pas d’une réforme paramétrique sur les retraites et remettons sur la table la retraite par points, la seule à même de répondre au besoin de justice sociale de nos compatriotes. Organisons enfin cette grande conférence salariale et sociale qui permettra d’envisager une hausse efficace et raisonnée des salaires. Construisons une grande loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables, de toutes les énergies renouvelables et non seulement de l’éolien ou du photovoltaïque. Proposons une loi juste sur l’immigration, sans compromission, qui reflétera à la fois la fierté de notre pays d’être celui vers lequel se tournent les opprimés de ce monde mais aussi sa fermeté vis-à-vis de ceux qui n’ont rien à y faire.
Monsieur le Président, reprenons les armes ! Repartons à la conquête des Français ! S’ils nous suivent, les parlementaires du champ républicain le feront aussi. Soyons offensifs, pour vous, pour nous, pour la France !

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> La France est dans son rôle quand elle défend le peuple arménien.

> L’attaque qui a coûté la vie à des Kurdes vivant en France est révoltante. Le peuple kurde doit pouvoir se sentir en sécurité dans notre pays. Mes pensées vont aux victimes et à leurs proches. Il est temps de comprendre que les discours de haine conduisent à la violence.

Il existe deux types d’ingérence. L’ingérence des pays qui veulent améliorer leur image. C’est ce que font le Qatar et d’autres Etats à la fois par du lobbying ouvert et banal et, peut-être, par des moyens de corruption tout à fait inacceptables. Et il y a l’ingérence de régimes autoritaires qui veulent affaiblir et discréditer la démocratie. On trouve dans cette catégorie-là la Russie de Vladimir Poutine, la Chine de Xi Jinping et la Turquie de Recep Tayyip Erdogan. Cette ingérence confirme que les démocraties en tant que telles dérangent des dirigeants autoritaires, qui affirment à leur population qu’elles sont inefficaces et dépassées. Souvent, ils voient leur influence contrecarrée par l’attrait des populations pour l’Union européenne. Le cas le plus emblématique est bien sûr l’Ukraine. Celle-ci a été confrontée à l’action violente de la Russie à partir de 2014. Pas parce qu’elle était en train d’entrer dans l’Otan – ce n’ était pas le cas – mais parce qu’elle se tournait vers l’Union européenne et vers la démocratie. (…)

La Russie est l’Etat qui la pratique depuis le plus longtemps et qui dispose de la palette la plus large en matière de moyens d’action. On l’a vu avec les médias d’Etat de propagande, Russia Today et Sputnik, qui, finalement, ont été suspendus. Ils sont décrits par leurs dirigeants eux-mêmes comme des instruments de la guerre de l’information aux mains du Kremlin. On le voit avec la galaxie d’Evgueni Prigojine (NDLR: le patron du groupe Wagner), spécialiste de la désinformation par les trolls, les influenceurs et les activistes. On le voit dans les cyberattaques répétées contre des infrastructures, des services publics, contre le Parlement européen… On le voit aussi à travers la fracture des élites dans toute l’Europe. Des partis politiques, souvent mais pas que d’extrême droite, ont tissé des liens forts avec le régime de Vladimir Poutine.

> La Russie a essayé de profiter des faiblesses de l’Europe. Mais il est intéressant aussi de voir que la démocratie a une capacité de résistance plus forte qu’elle ne le croit elle-même. La désinformation russe a cherché, par exemple, à attiser les divisions internes au sein de nos démocraties. Cela fut manifeste au moment de la crise des gilets jaunes en France avec Russia Today, qui était très clairement derrière eux. Cette crise a été significative ; loin de moi l’idée de dire le contraire. Mais la Russie a tenté de mettre un maximum d’huile sur le feu. En définitive, le tissu politique français a surmonté cette crise. Quand elles ont conscience de ce à quoi elles sont exposées, nos démocraties résistent bien. On l’a observé également lors de la crise du Covid. Beaucoup de responsables politiques à l’extrême droite et à l’extrême gauche en Europe s’étonnaient que l’Union européenne n’a pas autorisé immédiatement les vaccins russe et chinois, considérant que cette position était motivée par de l’idéologie. On entendait même certains se demander si un pays autoritaire n’était pas mieux armé qu’une démocratie pour faire face à une crise sanitaire de cette ampleur. Mais le vent a tourné. Tout le monde a compris assez vite que ces vaccins n’étaient pas aussi efficaces qu’ils le prétendaient. Et qu’aussi bien le régime de Pékin que celui de Moscou cachaient beaucoup de choses sur leur gestion de la pandémie. Finalement, le continent ayant atteint le meilleur taux de vaccination et s’en étant le mieux sorti, c’est l’Europe. Cela signifie que si on part battu en se disant «c’est terrible, nous sommes attaqués», on rend service à ces régimes autoritaires. D’une part, on a besoin d’exposer ce qui se passe et d’en prendre la pleine mesure, et, d’autre part, de répondre à ces attaques avec les outils démocratiques, et sûrement pas avec les méthodes des pouvoirs autoritaires.

> [Ingérence] L’UE a vocation à être pionnière. Prenez la régulation d’Internet. Aux Etats-Unis, cela reste encore la loi de la jungle, d’autant plus maintenant qu’Elon Musk, avec Twitter, fait ce qu’il veut d’un «espace public privatisé». En Chine, c’est l’inverse, le contrôle social et la réglementation à outrance vont dans le sens de l’absence de libertés. Personne ne veut de ce «modèle». A l’échelle de l’Union européenne, on a pris le temps de réfléchir, de mettre en place une première réglementation, qui nécessitera sans doute des adaptations dans l’avenir, tout cela dans le cadre d’un débat démocratique pour déterminer ce que l’on veut vraiment, c’est-à-dire protéger la liberté d’expression, maintenir la capacité à débattre, et ne pas se laisser manipuler. L’Union européenne a une responsabilité à assumer fièrement et sans regarder ailleurs. On a trop longtemps négligé ces manipulations extérieures. Beaucoup de choses ont été entreprises aux Etats-Unis à propos de l’ingérence russe dans l’élection présidentielle de 2016, ou au Royaume-Uni à propos de celle observée lors du référendum sur le Brexit. Des commissions d’enquête ont été mises en œuvre par le Congrès américain et par le Parlement britannique. Je me désole un peu que l’on n’a pas effectué un travail de fond comparable dans les Etats membres de l’Union européenne.

> [Ingérence russe en Italie] Des articles de presse sont parus sur les soupçons de collusion entre La Ligue de Matteo Salvini et la Russie. Une enquête a été ouverte. Mais on a le sentiment qu’elle s’est enlisée. Ce n’est pas le meilleur moyen d’entretenir la confiance envers la classe politique. A propos du Qatargate, je tire mon chapeau au juge Michel Claise et à l’efficacité d’une enquête qui, en quelques semaines et de manière parfaitement confidentielle, a réussi à mettre au jour un flagrant délit, ce qui est quand même assez spectaculaire. Je ne suis pas sûre d’avoir vu la même efficacité dans la justice d’autres Etats membres, s’agissant de soupçons de corruption venant du Qatar. On en parle beaucoup. On y fait beaucoup allusion. Mais on ne voit rien de tangible…

> Le propre de l’Union européenne – on peut le regretter, mais c’est comme cela – est qu’elle avance à travers les crises. Le Qatargate est la crise dont le Parlement européen avait besoin pour cesser de croire que l’autorégulation était suffisante. Evidemment, quand 99,9% des députés européens font les choses en fonction de leurs convictions et de leur éthique personnelle, on peut se dire qu’ils leur était difficile de se mettre à la place des 0,1%. Mais maintenant que l’on ne peut plus nier que quelque chose de gravissime s’est passé, on ne peut pas ne pas réagir. D’autant que toutes les pistes pour un meilleur encadrement de l’activité du Parlement européen sont sur la table depuis des années, qu’il s’agisse du caractère obligatoire du registre de transparence, de son élargissement aux représentants d’Etats étrangers, de la mise en place d’une commission d’éthique indépendante… Je débats de ces questions depuis des années avec les présidents successifs du Parlement européen. Je dois dire que la présidente actuelle, Roberta Metsola, est beaucoup plus réceptive que son prédécesseur, David Sassoli, paix à son âme. Depuis plusieurs mois, elle travaille au renforcement de la cybersécurité de notre Parlement. La voix à suivre est connue. Je pense que la volonté politique est là, du moins dans le chef de l’écrasante majorité des députés européens. A côté de cela, il y a ceux qui parlent et ne font rien. On les trouve à l’extrême droite et à l’extrême gauche. Je suis particulièrement frappée de voir que la résolution sur le Qatargate n’a pas été votée par une partie de l’extrême droite, alors qu’on a beaucoup entendu ses membres dénoncer un scandale.

> Il n’y a aucune raison d’accepter que la Chine a développé des postes de police clandestins dans plusieurs pays de l’UE pour poursuivre de sa vindicte d’éventuels opposants. C’est un mépris de la souveraineté européenne. C’est inacceptable. On a vécu la même chose avec l’Azerbaïdjan et avec la Turquie. En 2013, trois opposantes kurdes ont été assassinées à Paris. Des membres des Loups gris turcs [mouvement ultranationaliste fondé en 1968] ont tabassé des Arméniens, des Kurdes. Les Etats européens doivent arrêter de laisser faire. Ils doivent prendre des mesures drastiques. La dissolution des Loups gris, décidée dans quelques Etats européens, en est une. Il n’y a pas de raison non plus d’accepter que des consignes de vote pour ou contre un homme politique européen soient données par le parti au pouvoir en Turquie. Plusieurs actions peuvent être menées: exposer les faits au grand jour, être beaucoup plus exigeant sur la transparence du financement de certaines associations, s’interroger sur le modèle d’islam pour l’Europe. La France, par exemple, s’accommode d’un islam consulaire: les mosquées sont financées par des pays étrangers. Alors que l’on a connu plusieurs générations successives de musulmans français, on peut se demander si ce modèle n’est pas archaïque. Il faut aussi que la Commission européenne s’abstienne de financer des associations religieuses, quelle que soit la religion. Le Forum des organisations européennes musulmanes de jeunes et d’étudiants (Femyso), qui a pignon sur rue auprès des institutions européennes, est un organisme islamiste radical. Des évangélistes chrétiens américains font campagne au Parlement européen contre le droit à l’avortement, c’est une structure religieuse radicale. Les institutions européennes n’ont pas à financer le fait religieux.

> Lorsqu’au congrès mondial des familles, à Varsovie, vous trouvez côte à côte des évangélistes américains pro-Trump, des Polonais proches du gouvernement actuel et des Russes supporters de Vladimir Poutine, c’est quand même assez troublant. Qu’ont-ils en commun? De lutter contre les droits des femmes, notamment le droit à l’avortement, et contre les droits des minorités. Je pense que les régimes autoritaires n’ont plus d’idéologie à proposer. Aujourd’hui, Vladimir Poutine est l’héritier de l’autoritarisme soviétique mais sans l’idéologie communiste. Il s’invente une légitimité en se dressant comme le meilleur défenseur des valeurs traditionnelles. Même chose chez Recep Tayyip Erdogan, qui travaille à la fois sur la nostalgie d’une société plus musulmane et d’une Turquie plus proche de l’Empire ottoman. A défaut d’idéologie crédible, ces dictateurs adoptent des postures morales très réactionnaires. Et c’est systématiquement les femmes et les minorités qui trinquent.

> La Chine multiplie les coopérations scientifiques et universitaires. A priori, on trouve sympathique que des étudiants et des chercheurs puissent échanger leur savoir. Mais on constate depuis des années que la stratégie de Pékin est systématiquement de privilégier les partenariats dans des domaines proches des intérêts de l’armée chinoise, et qu’une partie des personnes envoyées dans nos universités et nos centres de recherche fait du renseignement. Parallèlement, en finançant des instituts Confucius (NDLR: établissements culturels publics implantés par la Chine à travers le monde) ou en envoyant des étudiants chinois qui paient plus cher que les autres leurs frais d’inscription, la Chine s’offre un droit de regard sur ce que le monde universitaire occidental dit et écrit sur elle. On a péché par une immense naïveté. Il est nécessaire d’agir, pour qu’on ne pille pas notre savoir-faire, nos chercheurs, et pour ne pas se faire imposer notre façon de réfléchir sur ce qu’est la Chine aujourd’hui.

> [Lutte contre les formes d’ingérence contemporaine] L’UE doit s’armer. Sinon, elle finira pas payer très cher le prix de ces attaques systématiques et incessantes contre ce qu’elle défend. Nos démocraties ne doivent pas hésiter à assumer clairement ce qu’elles sont, ce qu’elles portent, ce qu’elles veulent. Elles doivent tout simplement oser ce combat politique sans s’excuser de défendre leurs valeurs. Mais le défi le plus grand, pour moi, concerne ce que l’on appelle le «Sud global». Vous avez là des pays où le niveau d’éducation n’est pas toujours aussi élevé qu’on le souhaiterait, et où l’indépendance de la presse et son pluralisme sont souvent encore très incomplets. Dans ce contexte, les populations sont ballottées au gré des campagnes de propagande. Sur cette question en particulier, l’Europe est mal armée parce que la propagande n’est pas notre manière de faire, la désinformation non plus et heureusement, et parce que notre communication institutionnelle est très archaïque. On a intérêt, là, à se réinventer rapidement pour dire ce que l’on a à dire, sans imposer nos vues, mais pour participer à la conversation…

 

Pascal Canfin
> [Opinion: «Deux mois aux résultats inédits pour le climat et le Green Deal]
En à peine deux mois, l’Union européenne vient de réaliser une série inédite d’avancées pour le climat et l’environnement. Au cours de ces quelques semaines nous avons en effet mis un point final à des textes majeurs du Green Deal. Retour sur des semaines (et des nuits) de négociations intenses qui vont faire la différence pour le climat et l’environnement, et vont nous permettre de respecter les objectifs du Green Deal.
1 La politique climatique la plus ambitieuse de la planète
La série de textes climatiques agréée en cette fin d’année va nous permettre de remplir les objectifs légalement contraignants de la loi climat européenne, à savoir une réduction de 55% de nos émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990 adoptée en juillet 2020. Nous allons même dépasser cet objectif, car nous avons renforcé les ambitions de notre puits carbone (nos forêts et nos terres agricoles qui stockent du carbone si elles sont correctement entretenues) pour atteindre un objectif de réduction d’émissions de 57% en 2030. 2% de différence qui équivalent aux émissions annuelles de l’Autriche, ce qui a permis à l’Union de tenir ses engagements dans le cadre de la COP26 de dépasser sa contribution climat précédente.
Listons ces sujets pour faire apparaître l’ampleur du changement:
- Une législation pour prix du carbone aux alentours de 100 euros: avec la réforme du marché du carbone européen, l’industrie européenne voit son objectif de réduction des émissions passer de 43 à 62% en 2030 ce qui mettra durablement à 100 euros la tonne carbone tandis que les permis de polluer seront drastiquement réduits, voire complètement supprimés d’ici 2034 pour les secteurs de l’acier, de l’aluminium, du ciment, des engrais, de l’hydrogène. C’est un sursaut d’ambition inédit: aucun marché carbone dans le monde ne couvre autant de secteurs avec un prix du carbone aussi élevé. Seule la Chine possède un marché du carbone sur une zone géographique aussi étendue, mais celui-ci ne concerne que la production d’électricité, loin de ce que nous faisons en Europe. L’un des enjeux majeurs de ce texte a été l’extension du marché du carbone aux secteurs des transports routiers et des bâtiments ; j’ai été depuis le début très sceptique sur une mesure que je considère antisociale. Nous avons néanmoins obtenu des garde-fous (entrée en vigueur en 2027, avec possibilité de repousser d'un an en cas de prix de l'énergie aussi élevés qu'aujourd'hui, cap du prix du carbone à 45€/T pour ces secteurs) qui rendent cette proposition politiquement acceptable.
- L’aviation et le maritime sous de nouvelles obligations climatiques : pour la première fois le secteur du maritime sera soumis à un prix du carbone tandis que le secteur de l’aviation verra ses permis à polluer disparaître. Ces deux secteurs critiques pour la transition devront payer le juste prix du carbone comme les autres secteurs industriels.
- La voiture zéro-émission en 2035: ce fut l’un des textes phares du paquet climat “fit for 55”. À partir de 2035, chaque nouvelle voiture vendue en Europe sera une voiture zéro émission, ce qui doit accompagner la montée en puissance de la voiture électrique, et la baisse des émissions du secteur des transports routiers qui est toujours parmi les plus polluants (25% de nos émissions). La Californie a depuis également passé une législation similaire qui démontre notre capacité d'entraînement sur le sujet, et l’émergence d’un marché solide pour les voitures zéro émission.
- Des objectifs climatiques pays par pays revus à la hausse: à l’issue de ces négociations, chaque État voit sa feuille de route de décarbonation pour les secteurs de l’agriculture, des transports et des déchets renforcée. Chaque objectif national a augmenté de plus ou moins 10%, ce qui est significatif pour des pays d’Europe centrale comme la Bulgarie ou la Roumanie car ils n’étaient auparavant soumis à aucun objectif climatique dans cette législation.
- Un objectif d’amélioration de nos écosystèmes forestiers et agricoles pour améliorer leur stockage carbone. Comme dit précédemment, la nouvelle législation européenne sur l’usage des terres inclut un objectif de puits carbone de 310MTCO2eq en 2030, soit environ 15% de plus qu’aujourd’hui. Il s’agit d’un élément clé pour atteindre la neutralité carbone en 2050 notamment et c’est cette législation qui nous permet d’atteindre -57% de réduction d’émission en 2030, dépassant les -55% légalement contraignant.
2 Des règles du jeu au service du climat et de l’environnement - une nouvelle politique industrielle et commerciale
L’autre changement majeur du Green Deal, qui amplifie la force de notre ambition rehaussée en matière climatique, réside dans sa volonté d’imposer des règles du jeu commerciales et industrielles qui sont bénéfiques pour la transition écologique.
C’est ainsi qu’en parallèle de la législation sur les voitures zéro-émission, nous avons adopté une législation sur les batteries qui définit des standards élevés à respecter pour pouvoir opérer sur le marché européen, ce qui dès lors va donner un avantage aux filières européennes de ce secteur. Nous le voyons déjà se matérialiser concrètement avec l’émergence de la “vallée de la batterie” dans les Hauts-de-France avec Verkor à Dunkerque, AESC/Envision à Douai et Stellantis à Douvrin. Pour ce qui est de la présence des bornes de recharge indispensables à l'utilisation massive de voitures électriques, la législation
AFIR définit des objectifs nationaux de déploiement afin que les infrastructures suffisantes soient à disposition des conducteurs de véhicules électriques.
De même, le renforcement de notre ambition sur le prix du carbone est complétée par l’imposition d’un prix du carbone sur les importations concurrentes qui jusqu’alors ne le payaient pas. Ce mécanisme d’ajustement carbone, “taxe carbone”, aux frontières est une première mondiale qui va nous permettre d’en faire plus pour le climat tout en empêchant les concurrences déloyales en provenance de pays beaucoup moins ambitieux que l’Europe sur le plan climatique. L’acier, l’aluminium le ciment, les engrais, l’électricité, l’hydrogène en bénéficieront dès 2026, et les utilisateurs de ces produits, les voitures et les sous-traitants de la chaîne automobile par exemple, en bénéficieront également car la Commission européenne devra faire une proposition législative en 2025 pour les couvrir si un risque de fuite carbone fort est avéré. À cette date, des solutions législatives seront aussi présentées pour éviter les écarts de compétitivité de nos entreprises sur les marchés export. Avec ce mécanisme, l’Europe connecte les règles du jeu commerciales et les règles du jeu climatiques. C’est une première mondiale qui nous permet de mieux reprendre le contrôle sur la mondialisation, et sur laquelle nos homologues américains démocrates et républicains sont en train de travailler.
Enfin, nous avons conclu les négociations d’une autre première mondiale début décembre avec le règlement sur la déforestation: aucun produit du cacao, du café, du soja, du bois, du caoutchouc ou de l’huile de palme ne pourra pas être commercialisé en Europe si l’importateur ne peut pas prouver l’origine de ce produit via des coordonnées géographiques, et que ces mêmes coordonnées n’indiquent qu’une forêt n’a pas été rasée avant le 31 décembre 2020 pour sa production. Et d’ici un an, des écosystèmes particulièrement vulnérables comme le Cerrado brésilien feront l’objet d’une proposition législative pour être directement intégrés dans la loi. C’est une mesure radicale et inédite qui utilise la force de notre marché intérieur pour imposer nos normes. C’est la vision de l’Europe puissance que je défends depuis 2019 au Parlement européen.
3 Poursuivre le Green Deal pour réduire nos dépendances et assurer notre autonomie stratégique
Que ce soit la pandémie du Covid ou bien la guerre en Ukraine, aucun de ces événements géopolitiques majeurs n’a remis en question le bien-fondé de notre action climatique. Au contraire, ils ont renforcé la conviction que plus de transition signifie moins de dépendance. Nous allons ainsi achever la partie “énergie” du paquet climat “fit for 55” en début d’année prochaine, notamment en portant nos objectifs d’énergies renouvelables à 45% en 2030 contre 20% aujourd’hui, un doublement en moins de 10 ans.
Néanmoins, la situation des prix de l’énergie ainsi que les décisions américaines prises dans le cadre de l’IRA nous obligent à définir les bonnes réponses pour continuer à construire notre souveraineté européenne, et notamment pour assurer la présence d’une industrie à la pointe de la décarbonation sur notre continent. Les récentes décisions européennes sur le cap du prix du gaz sont une première brique, mais nous ne pouvons pas faire l’économie de mesures fortes par exemple de nouveaux emprunts en commun afin d’assurer l’unité intra-européenne (certains États membres au contraire de l’Allemagne n’ont pas les marges de manœuvre budgétaires pour investir massivement dans leur économie).
En deux mois, nous avons conclu une série de textes législatifs qui vont changer la donne. Une telle ambition est inédite sur la planète et participe à faire de l’Europe une puissance souveraine verte. De nombreux défis nous attendent encore pour l’année 2023.

 

 

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