samedi 5 mai 2007

Une Semaine en Centrisme. Quel avenir pour le Centre divisé ?

Après le premier tour de l’élection présidentielle, force est de constater que le Centre est divisé. Alors que François Bayrou explique qu’il ne votera pas pour Nicolas Sarkozy qu’il a diabolisé pendant toute sa campagne, 22 des 29 députés de l’UDF ont indiqué qu’ils soutenaient le candidat de l’UMP. Plus grave, certains ont déclaré ne pas comprendre la position de leur leader. Ce n’est pas la première fois que le Centre est divisé. Une division naît d’une volonté d’union nationale, voilà qui n’est pas banal et bien paradoxal ! Mais telle est la situation au moment où François Bayrou s’apprête à lancer un nouveau parti, le Mouvement Démocrate.
Ce nouveau parti a pour mission de faire fructifier les 18,55 % de suffrages obtenus par François Bayrou le 22 avril. Mais ces quelques millions d’électeurs semblent bien avoir eu des motifs très différents de voter pour le président de l’UDF. Et il est à parier que les électeurs proches du Parti Socialiste ne seront pas là pour soutenir le Mouvement Démocrate pour les prochaines élections législatives.
Mais ce qui semble la question essentielle, c’est l’avenir d’un Centre divisé. Car la fracture est profonde. Evidemment, certains qui jetaient l’anathème sur Nicolas Sarkozy puis qui viennent de prendre position pour lui, retourneront sans vergogne vers François Bayrou dans des parcours « sinueux » que le Centre a, malheureusement, trop connu dans son histoire mouvementée. Mais il est certain que les lignes de clivage apparues demeureront. Or, la chance historique d’un renouveau d’un Centre fort risque de faire un flop total comme le craignent de nombreux députés UDF. Faire en sorte que le Centre soit indépendant était une idée forte et courageuse. Mais une fois cette indépendance acquise, elle ne devait pas servir qu’un destin présidentiel hypothétique. La personnalisation de cette stratégie est non seulement mégalomaniaque mais dangereuse pour le Centre. Combien de gens n’y verront qu’une posture pour ramasser des voix et une volonté de basse vengeance personnelle au mépris de toute responsabilité politique ? Les sous-entendus sur la position de François Bayrou faits par lui-même ont introduit, après son discours nettement positionné à gauche, des doutes sur la position centrale du président de l’UDF, d’autant que celui-ci a indiqué qu’il n’était pas « centriste ». 
D’autant que les appels du pied du Parti Socialiste ne sont pas moins cyniques que ceux de l’UMP. Car, ni la gauche, ni la droite ne croit en un Centre fort et autonome. La récupération que tente la gauche est aussi indécente que celle de la droite. Alors pourquoi avoir fait un pas vers la gauche ? D’autant que le Centrisme n’est pas un milieu mais bien une pensée qui développe sa propre vision de la société. Et elle place la production avant la redistribution ce qui l’éloigne plus de la gauche que de la droite. Ce qui ne veut pas dire qu’il fallait appeler à voter pour la droite. Mais, à tout le moins, il s’agissait de ne pas faire les yeux doux à la gauche…


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