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jeudi 5 juin 2025

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Réalisme et utopie également indispensables


Devrions-nous cesser de rêver et ne nous confronter qu’au réel?

Pas si sûr!

Bien sûr, les utopies ne sont que des utopies.

Pire, lorsque l’on tente d’appliquer certaines d’entre elles pour soi-disant créer le paradis sur terre, elles aboutissent exactement à l’inverse en devenant des enfers au sol jonché de leurs victimes innocentes.

Car les utopistes qui les imaginent se croient souvent investis d’une mission messianique et détenteur de la Vérité avec une majuscule.

Une fois au pouvoir, ils ne tolèrent aucune contestation et tentent de tordre le cou à la réalité ce qui ne gêne guère celle-ci mais provoque, en revanche, un univers concentrationnaire où les victimes peuvent se compter en millions.

D’autant que derrière l’utopie tout un monde corrompu et prévaricateur se constitue, l’utopie n’étant plus qu’un paravent aux racines mortes.

Mais il n’en reste pas moins vrai que pour nombre d’entre elles, l’objectif est bien un monde meilleur où l’humain serait plus libre, plus égal, plus fraternel, où sa dignité serait mieux protégée, où son individualité serait plus épanouie, où ses choix de vie seraient tolérés, où la communauté serait plus conviviale, etc.

Elles ne peuvent être condamnées pour leurs idéaux humanistes, bien au contraire.

Nous rêvons beaucoup et nous inventons de multiples utopies et c’est une bonne chose.

Vouloir mettre en place une société universelle où chacun sera heureux et content de sort, où l’on respectera sa dignité et son individualité n’est pas une bêtise, ni une perte de temps. 

Nous avons besoin d’horizons où l’Humanité serait capable de vivre en paix et en harmonie tout en permettant à chacun de réaliser son projet de vie au mieux de ce qu’il est possible. 

Mais aujourd’hui, aucune utopie concrètement appliquée ne nous y a mené et peut-être, malheureusement, nous n’y parviendrons jamais.

Dès lors, avant d’être capables d’installer le paradis sur terre ou ce qui y ressemble, il nous faut vivre dans le réel.

Non pas pour nous y soumettre mais justement pour pouvoir, si n’est le dominer, en tout cas le maîtriser du mieux possible et ainsi pouvoir le changer en l’améliorant dans le sens du progrès du genre humain, chaque petite avancée étant bonne à prendre. 

C’est cela notre responsabilité d’humain et de citoyen responsable.

Inventer un monde meilleur et chercher à le construire n’est donc pas une erreur mais il ne doit pas être une justification pour refuser de vivre dans le réel et le nier est une faute en matière politique au prix qui peut devenir exorbitant.

N’oublions jamais que le réel s’impose à nous et qu’il nous oblige à agir en fonction de ce qu’il nous propose et même parfois à des adaptations plus ou moins douloureuses de nos objectifs.

Certaines de ces adaptations sont existentielles d’autres sont circonstancielles, c’est-à-dire qu’elles découlent d’une conjoncture particulière mais n’ont vocation qu’à durer tant que la situation qui les imposent perdure notamment lorsqu’il s’agit de nos comportements que nous pouvons changer.

Le réel c’est évidemment des contraintes cependant, malgré ce que disent certains, elles viennent avant tout de la vie avant d’être de la responsabilité de la société. 

Pour celles qui viennent de nature humaine, dans ce lot nous pouvons essayer et heureusement en corriger pour réussir à nous en émanciper.

Mais si la société peut et doit être juste pour tout le monde et que cette tâche nous incombe, l’ajustice de la vie c’est-à-dire l’absence de justice qui est une des caractéristiques – et non l’injustice de la société –, est une réalité incontournable qui, en même temps, nous assure que nous sommes chacun de nous unique et donc que notre existence vaut le coup d’être vécue parce qu’une aventure qui n’appartient qu’à chacun de nous.

C’est aussi là la limite finale de toute utopie ainsi qu'elle est sans doute une référence plus qu'un but réalisable et le règne éternel de la réalité.

 

 


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